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dimanche 1 mai 2022

Bilan médical du lundi 25 avril au dimanche premier mai 2022 : hépatite aiguë mystérieuse, sur prescriptions pédiatriques, frénectomie linguale, corruptions en tout genre.

Je n'ai pas retrouvé qui créditer.

 

Quand les hypothèses sur l'origine des hépatites aiguës d'étiologie (encore) inconnues chez des enfants "sains" fourmillent et convainquent a priori les convaincus d'avance.

L'article de l'European Center for Disease Prevention and Control (ICI) résume les hypothèses possibles.

  1. Un cofacteur affectant les jeunes enfants rendant les infections modérées à adénovirus plus sévères ou les provoquant en déclenchant un phénomène immun pathologique. Le cofacteur peut  être : a) une susceptibilité particulière due à un manque d'exposition antérieure aux adénovirus lié à la pandémie ; b) une infection antérieure à SARS-CoV-2 ou une autre infection incluant un effet limité de l'omicron ; c) une coinfection par SARS-CoV-2 ou une autre infection ; d) l'exposition à une toxine, une molécule ou un facteur environnemental
  2. Un nouveau variant d'adénovirus avec la contribution on non d'un cofacteur (cf. supra)
  3. Une toxine, une molécule ou un facteur environnemental
  4. Un nouveau pathogène agissant seul ou en confection
  5. Un nouveau variant de SARS-CoV-2

A suivre.


Quand les autorités de régulation britanniques ne tiennent pas compte des conflits d'intérêts : alteplase et Starflex

Peter Whilmhurst rapporte ICI que malgré le fait que certains auteurs aient omis de déclarer leurs liens d'intérêts, ni le MHRA (Medicines and Health Care products Regulatory Agency), ni la revue Circulation ne sont revenus en arrière sur la publication, respectivement de recommandations concernant alteplase et de la publication d'un article concernant Starflex.


Quand la mortalité liée au cancer du sein diminue quelles que soient les tranches d'âge à partir de 1987

En rappelant ceci : 


Le dépistage du cancer du sein a commencé en 1990 et ne concernait que la tranche d'âge 50-65 ans !


Quand la France va mal ! Comparaison des prescriptions pédiatriques communautaires dans 11 pays et régions du monde.

Désolé de rapporter toujours et encore des statistiques catastrophiques concernant nos pratiques médicales et de santé publique dans un pays, la France, qui cultive à la fois l'autosatisfaction et le mépris de soi-même selon les saisons.

Vous lirez LA l'article dans le détail si vous osez vous y risquer.

Parce que c'est inquiétant !

Les tableaux comparatifs entre la France et les différents pays pour la prescription en fonction des classes pharmaco-thérapeutiques (voir ICI) est, dans l'immense majorité des cas, la France est dans le peloton du haut..

Regardez les tableaux 5, 6, et 7.

Prenons l'exemple des antibiotiques : au dessus : la Nouvelle-Zélande (93,7/100 000 patients) et les Pays-Bas (75,8), quant la France elle a des taux de prescription de 64 contre respectivement 33,2 (Danemark), 12,5 (Norvège) et 6,7 (Suède)

Pour les corticoïdes : NZ (178,9), F (98,5), NL (81,4), DK(79,2), N(71,4) et S (57,1)

Pour les préparations nasales : NZ (40,6), F (331,4), NL (7,7) , DK(39,2), N(64) et S (36,9)

Pour les anti histaminiques : NZ (178,9), F (245,9), NL (60), DK(41,2), N(114,2) et S (90)


Quand un quart des patients hospitalisés pour Covid est guéri complètement à un an : est-ce vrai ? Est-ce faux ?

Un commentaire d'article dans le BMJ qui n'a ni queue ni tête sur les séquelles covid post hospitalisation car il ne précise ni le statut des patients hospitalisés (j'imagine que l'on peut trouver ces informations dans le papier originel -- je n'ai pu le lire (protégé) et il avoue en tout e franchise qu'il s'agit d'une étudeouverte avec 63,7 % de sortie d'essai !


Quand une étude pourrait changer le jeu ou pourrait se tromper sur la mortalité globale.

L'article de Maryanne Demasi ICI : et l'article en pre print lui-même : LA.

Le pitch de cet article : les vaccins anti Covid ARNm et adénovirus diminuent la mortalité relative mais seuls les seconds vaccins diminuent la mortalité globale.

Je ne sais pas quoi en penser : à vos plumes.


Quand un journal sponsorisé rapporte un congrès d'une société savante sponsorisée.

Egora #326 du 18 au 24 avril 2022  est un journal gratuit reçu par la poste dont l'équilibre financier ne tient que grâce à l'industrie pharmaceutique et à celle des matériels. Il rend compte, au milieu de publicités pour des produits à visée diabétique et pour des dispositifs médicaux destinés aux diabétiques, des communications entendues au Congrès de la SFD (Société francophone du diabète - dont je vous avais déjà parlé ICI). Il y a à la fois des articles sur des communications en théorie académiques et des articles tirés de symposiums sponsorisés par des laboratoires et des fabricants de matériel (Roche, Sanofi, Medtronic)...

Pardon de faire de la publicité pour cette revue dont l'impact factor... 

A noter qu'une certaine Karen Ramsay, rédactrice en chef, fait un édito sur Ramsay Santé.

Quand la frénectomie/frénotomie linguale est devenue un objectif de santé publique (???) dans les maternités.

Une réaction SALUTAIRE de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes.


A la suite du communiqué de l'Académie de médecine dénonçant ces pratiques inappropriées dans la majorité des cas : LA.

La lecture est édifiante : comment profiter de la crédulité des mamans et des papas.



Quand la plupart des interventions de soins analysées par Cochrane ne répondent pas aux meilleurs critères de qualité.

Cette analyse, voir ICI, montre :

Results: Of 1567 eligible interventions, 87 (5.6%) had high quality evidence on first-listed primary outcomes, positive, statistically significant results and were rated by review authors as beneficial. Harms were measured for 577 (36.8%) interventions, 127 of which (8.1%) had statistically significant evidence of harm. Our dependence on the reliability of Cochrane author assessments (including their GRADE assessments) was a potential limitation of our study.


Quand les médecins belges sont aussi corrompus que les autres et que, comme les autres...



Plusieurs études de MEDOR, dont celle-ci, parlent de l'influence de l'industrie pharmaceutique sur les médecins.

Mais le WHO dit pareil en oncologie.



Quand les patients influenceurs sont la nouvelle frontière du marketing direct industrie vers consommateurs


C'est tout pour ce soir mais il y avait encore tellement de choses à commenter...






mardi 1 décembre 2020

Jour 1 des pratiques médicales répandues françaises (et internationales) non fondées sur les preuves : Le dépistage du cancer du sein chez les femmes âgées de 50 à 74 ans sauve-t-il des vies ?

 


Réponse : non.

Voir le site Cancer rose pour plus d'informations (pertinentes).

Autre question : combien de femmes en 2017 ont-elles participé à ce dépistage organisé gratuit (généralisé en France depuis 2004) ?  

  1. 90 % 
  2. 35 %
  3. 49 %
  4. 70 %
Réponse dans le numéro suivant.

dimanche 30 septembre 2018

Octobre noir : c'est reparti.


Tous les ans cela recommence et tous les ans les ministres de la santé, qu'ils soient bachelotien, tourainiste ou buzynien, nous sortent la même soupe mensongère avec des arguments fallacieux, erronés, paternalistes, médisants, méprisants.

Et tous les ans nous remettrons l'ouvrage sur le métier. Les choses commencent à changer. L'indécence des campagnes de propagande commence à devenir flagrante. Quelle pourrait être la transition démocratique ? D'abord l'information des femmes.

Voici une video réalisée par Cancer Rose (cf. infra le point 11.) qui va en surprendre plus d'un.e.s et faire de poser beaucoup de questions à beaucoup.




  1. Le dépistage organisé du cancer du sein ne sauve pas de vies chez les femmes de 50 à 74 ans (1).
  2. Plus on pratique de mammographies et plus le nombre de diagnostics de cancers du sein augmente alors que la mortalité par cancer du sein est stable. 
  3. Le nombre de sur diagnostics et de sur traitements (et je rappelle que le sur traitement signifie parfois le combo complet chirurgie/radiothérapie/chimiothérapie) atteint selon les études 20 à 50 % des patientes (une étude néerlandaise rapporte récemment ce dernier chiffre : ICI).
  4. Avant 50 ans et en absence d'antécédents familiaux de cancer du sein, le sur diagnostic est encore plus important.
  5. En France plus de 2 millions de mammographies sont effectuées chaque année.
  6. En France il y a environ 54 000 nouveaux cas de cancers du sein diagnostiqués (LA) ce qui fait frémir en se rapportant au point 3. (2)
  7. Les plus grandes instances scientifiques françaises et Madame Buzyn trouvent que tout cela est très normal.
  8. Les femmes sont manipulées (voir ICI sur le blog de JB Blanc) mais puisque je suis un homme il vaut mieux que je me taise ; on leur ment, on leur fait peur, on leur fait des sur promesses.
  9. Les courses "roses" sont des opérations commerciales banales encouragées par les autorités : n'y allez pas. Cela ne fait aucun bien à la recherche et cela augmente le sur diagnostic.
  10. Les choses ne sont pas près de s'arrêter en raison des intérêts académiques, financiers et politiques en jeu.
  11. Pour plus d'informations allez lire le site Cancer Rose d'où le premier schéma est issu.
  12. Et lisez Rachel Campergue qui a tout dit : LA.

Notes : 

(1)


(2
Hypothèse 10 % : tous les ans 5 400 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.

Hypothèse 20 % : tous les ans 10 800 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 30 % : tous les ans 16 200 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 40 % : tous les ans 21 600 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 50 % : tous les ans 27 000 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


*****
Et ne dites pas qu'il n'est pas possible d'informer les femmes.
Voici une brochure par une association de patientes.

ICI

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UN PEU DE PROPAGANDE GOUVERNEMENTALE

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))))



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Scandaleuse campagne le 10 octobre 2018 : ICI.

Mais il y encore mieux :


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Et encore pire avec Agnès Buzyn à la manoeuvre.


ùùùùù

Du lourd :


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jeudi 14 décembre 2017

Cancer du sein : quelques chiffres sur le sur diagnostic.


Selon l'INVS il existe 54 000 nouveaux cas de cancers du sein par an en France (voir ICI).

On va dire qu'il s'agit de femmes.

Selon une étude néerlandaise il existe 50 % de sur diagnostics de cancers du sein (aux Pays-Bas) : voir LA.

Définition du sur diagnostic : diagnostiquer une maladie qui n'aurait jamais eu de conséquences sur la vie du patient, ni en termes de qualité de vie, ni en termes de morbidité, ni en termes de mortalité.

Imaginons que les Néerlandais se trompent.

Imaginons donc que l'INVS et les autorités françaises, qui ne reconnaissent (sous la torture) que 10 % de sur diagnostics de cancers du sein en France (et qui n'informent pas les femmes sur ce sujet, ou très mal, ou en catimini), ne se trompent pas.

Cela signifie (et de façon non cumulative) : 

Hypothèse 10 % : tous les ans 5 400 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.

Imaginons que les Néerlandais ne se trompent pas :

Hypothèse 20 % : tous les ans 10 800 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 30 % : tous les ans 16 200 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 40 % : tous les ans 21 600 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 50 % : tous les ans 27 000 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.

Sans oublier que le bénéfice sur la diminution de la mortalité globale lié au dépistage organisé du cancer du sein est non avéré. sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.

Pour savoir et pour imaginer  comment sortir de cette situation inacceptable : LA.

PS (rajout du 3 mai 2018) : voici la lettre ouverte adressée par Cancer Rose (le site d'information indispensable pour une information équilibrée et honnête sur le dépistage du cancer du sein) à l'INCa (Institut national du cancer) : ICI.

jeudi 7 décembre 2017

Edition spéciale : une étude néerlandaise montre un sur diagnostic de 50 % lors du dépistage organisé du cancer du sein sans bénéfice net sur la mortalité.





Quand réagira-t-on ?


Voici l'abstract de cet étude.
Je ne le traduis pas.
Ce n'est pas la peine de le traduire puisque ceux qui lisent et comprennent l'anglais n'en tiennent pas compte et que ceux qui ne lisent pas et ne comprennent pas l'anglais n'en tiennent pas compte.
Vous avez aussi le texte in extenso : ICI.

Abstract

Objective To analyse stage specific incidence of breast cancer in the Netherlands where women have been invited to biennial mammography screening since 1989 (ages 50-69) and 1997 (ages 70-75), and to assess changes in breast cancer mortality and quantified overdiagnosis.
Design Population based study.
Setting Mammography screening programme, the Netherlands.
Participants Dutch women of all ages, 1989 to 2012.
Main outcome measures Stage specific age adjusted incidence of breast cancer from 1989 to 2012. The extra numbers of in situ and stage 1 breast tumours associated with screening were estimated by comparing rates in women aged 50-74 with those in age groups not invited to screening. Overdiagnosis was estimated after subtraction of the lead time cancers. Breast cancer mortality reductions during 2010-12 and overdiagnosis during 2009-11 were computed without (scenario 1) and with (scenario 2) a cohort effect on mortality secular trends.
Results The incidence of stage 2-4 breast cancers in women aged 50 or more was 168 per 100 000 in 1989 and 166 per 100 000 in 2012. Screening would be associated with a 5% mortality reduction in scenario 1 and with no influence on mortality in scenario 2. In both scenarios, improved treatments would be associated with 28% reductions in mortality. Overdiagnosis has steadily increased over time with the extension of screening to women aged 70-75 and with the introduction of digital mammography. After deduction of clinical lead time cancers, 32% of cancers found in women invited to screening in 2010-12 and 52% of screen detected cancers would be overdiagnosed.
Conclusions The Dutch mammography screening programme seems to have little impact on the burden of advanced breast cancers, which suggests a marginal effect on breast cancer mortality. About half of screen detected breast cancers would represent overdiagnosis.

Les femmes auront-elles un jour droit à une information honnête ?

dimanche 18 juin 2017

Madame Agnès Buzyn et les vaccins : deux poids, deux mesures. De qui se moque-t-elle ?

Balthus (1908-2001). Jeune fille à la chemise blanche. 1955


Dans une déclaration au journal Le Parisien (ICI) Madame Agnès Buzyn trouve inacceptable que la rougeole ait tué 10 enfants depuis 2008 en France.

Qui peut penser que cela serait acceptable ? A part la société philanthropique des morbillivirus, association de défense des minorités et au nom de l'intersectionnalité.

Elle ajoute même "On a le même problème avec la méningite. Il n'est pas supportable qu'un ado de 15 ans puisse en mourir parce qu'il n'est pas vacciné" en ne disant pas que le vaccin en question ne protège pas contre toutes les méningites dont meurent majoritairement les adolescents.

Bon. Et elle en profite pour parler d'un problème de Santé publique qui justifie selon elle l'obligation vaccinale. Ne polémiquons pas sur le fait qu'il est peu certain que la vaccination obligatoire permette qu'aucun enfant ne meure de la rougeole.

Pardonnons lui de ne pas être une spécialiste en vaccinologie et qu'elle soit influencée par des experts qui, selon elle, ne peuvent être bons que s'ils sont payés par l'industrie pharmaceutique. 

Mais Madame Agnès Buzyn, hémato-oncologue, voir ICI ma notice biographique prémonitoire, dont voici un court résumé biographique (source wikipedia) "À partir de 2008, elle occupe des postes importants au sein d'institutions publiques liées à la santé et au nucléaire : présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (2008-2013), membre du Comité de l'énergie atomique du Commissariat à l'énergie atomique (2009-2015), membre du conseil d'administration (2009), vice-présidente (2010) puis présidente de l'Institut national du cancer (depuis 2011), présidente du collège de la Haute Autorité de santé (depuis 2016)." qui montre combien la médecine académique s'attribue dans un mouvement endogame centripète les meilleurs postes (on rappelle que son mari est directeur de l'INSERM) ne s'est jamais occupé ou n'a jamais considéré dans des déclarations publiques que des milliers d'amputations de seins de femmes étaient injustifiées.

Vous pourrez consulter sur ce blog comme sur celui de JB Blanc, de Sylvain Fèvre, de Marc Girard, ou du Formindep par exemple, tous les billets que nous avons consacrés à ce sujet montrant combien le sur diagnostic et le sur traitement des cancers du sein ou prétendus tels est un vrai problème de Santé publique.

Madame Agnès Buzyn ne dit mot.

Pourtant, elle a initié la concertation citoyenne (ce mot est horriblement sans sens commun) sur la cancer du sein dont les conclusions ont été défigurées et contestées. Voir l'article de JP Rivière : LA

Un article récent, danois, mené sur 30 ans, est particulièrement préoccupant : il montre que chez les femmes éligibles au dépistage organisé le sur diagnostic est de 24,8 % (une sur quatre !, hein, pas 8 femmes depuis 2008 !) et chez les femmes plus jeunes de 48,3 % Vous avez lu ? Voir LA.

Il ne s'agit pas d'une entreprise de diversion. 

Si je parle du sein ce n'est pas pour ne pas parler de la rougeole.

Pour la rougeole et le reste, je rappelle la série de billets de CMT : LA.

Si je parle de cela c'est pour dire que notre Ministre ne place pas les priorités au bon endroit.

Mais elle est aidée en cela par tous les bons apôtres de la vaccinolatrie qui font une grande économie de leur cerveau en répétant partout les argumentaires (alias les éléments de langage) colportés par l'industrie vaccinale et ses obligés corrompus.

Répondre à ces corrompus a déjà été fait par CMT.

Mais aucune de ces personnes ne sait lire.

Voici un florilège.


Le Conseil de l'Ordre des médecins, celui qui vient d'adouber le professeur Aubier malgré ses liens d'intérêts avec la firme Total, a lui publié un webzine (ICI) dont le niveau suppose que sa cible marketing est un élève du cours moyen première année.

Nous avons aussi Les Décodeurs qui se sont fait la spécialité d'écrire plus de sottises qu'il n'est permis et dont la compétence est celle du professeur Joyeux (LA).

Article dans Atlantico où un ultra libéral, Claude Le Pen, est favorable à l'obligation. ICI Quant à Stéphane Gayet, il dit une bêtise par phrase, on voit sa bio LA.

Enfin, un complotiste de l'anti complotisme, un certain Acermendax (Thomas C Durand), a publié une vidéo sur le net et vous pourrez en lire le texte (ICI) qui est arrogante, paternaliste, méprisante, mensongère et mal informée. Il est terrible que pour épondre à cette maman qui pose des questions pas si idiotes que cela mais qui  affirme des choses délirantes il faille que l'auteur mente. Nous hésitons entre la bêtise, la malhonnêteté ou la simple incompétence. Cela me rappelle tellement ce texte de Marc Girard : ICI. Je rajoute ceci : lire les commentaires de CMT qui montrent que le anti hoax fait partie d'une association de scientifiques pro OGM !

L'objectif prioritaire de Santé publique de Madame Buzyn est celui-ci : 10 enfants sont morts de la rougeole depuis 2008 !

En 2008, le CépiDc de l'Inserm a recensé 3 095 morts d'enfants de moins d'un an en France, soit un taux de mortalité de 374,9 pour 100 0005. 50,3 % de ces morts étaient dues à des affections dont l'origine est la période périnatale, ce qui représente 1 557 enfants. 20,7 %, soit 640, étaient dues à des malformations congénitales. 14,6 %, soit 452, étaient dues à une mort subite du nourrisson ou à une cause inconnue.

PS du 21 juin 2017.
J'étais passé à côté d'un texte savoureux, une Tribune du journal Le Monde auquel je continue à être  abonné pour des raisons que j'ai fini par ignorer, signée par quelques pontes vaccinolâtres dont l'insurpassable Professeur Fisher et le non moins respectable Robert Cohen, pour défendre l'obligation vaccinale (ICI) mais mon ami Marc Girard ne l'avait pas laissée passer, la Tribune : ses commentaires valent leur pesant de cacahuètes : LA.
Sans oublier Dominique Dupagne : LA.
Bonnes lectures.


mardi 21 juin 2016

Ce sont des raisons non administratives qui vont me faire cesser de pratiquer la médecine.


Je pense prendre ma retraite en juin 2018 avec tous mes trimestres (cela fera 39 ans d'exercice).
Je pensais continuer de travailler ensuite trois jours par semaine pour assurer la continuité des soins au cabinet, pour conforter l'avenir du dit cabinet et pour ne pas "abandonner" en rase campagne les patients que, pour certains et à cette époque, j'aurais connus depuis 39 ans...

Croyez-vous que je vais vous parler d'honoraires ? Croyez-vous que je vais vous parler de cette méchante Assurance maladie ? De la CARMF (la caisse de retraite des médecins) ? De l'URSSAF ? Du Trésor Public ?

Non.

Je vais vous parler de la médecine que je ne peux exercer. Ou que je ne peux exercer qu'au prix d'efforts surhumains

Ne croyez pas que je sois blanc bleu, que je fasse pas perdre de temps à mes collègues. C'est loin d'être le cas. Interrogez mes collègues dans le voisinage, ils auront des choses à dire sur moi. Interrogez mes patients ils auront aussi des histoires à raconter. J'ai déjà fait assez d'autocritique pour ne pas en rajouter. Pour faire le malin ou pour montrer combien je sais reconnaître mes erreurs.

Voici un aperçu minimaliste de mes petites peines de médecin. Je dis "petites peines" car ce ne sont que des petites peines comparées à celles qu'endurent les patients.

  1. Parce que je passe trop de temps à informer les patientes (et certainement pas assez), quand elles ont reçu la convocation de l'ADMY (l'association des médecins des Yvelines qui gère l'affaire), sur le rapport bénéfices/risques du dépistage organisé du cancer du sein (ce qui, en toute logique, et dans un pays démocratique devrait incomber aux promoteurs de ce dépistage et non aux médecins traitants, surtout quand ils doivent dire la médecine en  contradiction avec ce qui est raconté partout dans les media grands publics)... Et que les documents d'information, au lieu d'être le fait de la puissance publique, sont produits par des médecins indépendants (voir ICI par exemple).
  2. Parce que je passe trop de temps à informer les patients (et certainement pas assez), quand ils ont reçu la convocation de l'ADMY (l'association des médecins des Yvelines qui gère l'affaire), sur le rapport bénéfices/risques du dépistage organisé du cancer colorectal (ce qui, en toute logique, et dans un pays démocratique devrait incomber aux promoteurs de ce dépistage et non aux médecins traitants)... Et que les documents d'information, au lieu d'être le fait de la puissance publique, sont produits par des médecins indépendants (voir ICI)
  3. Parce que je passe trop de temps, en  contradiction avec ce qui est raconté presque partout dans les media grands publics, à informer les patients qui désirent que je leur prescrive un dosage de PSA... sur le rapport bénéfices/risques de cet examen qui n'est pas recommandé comme dépistage systématique. Et que les documents d'information, au lieu d'être le fait de la puissance publique, sont produits par des médecins indépendants (voir ICI)
  4. Parce que je me lasse de découvrir que l'on a dosé le PSA à l'un de mes patients (à l'insu de son plein gré) lors de son passage à l'hôpital ou chez un spécialiste bien intentionné (je ne parle pas des urologues dont le métier est de doser le PSA), ou à la médecine du travail, ou dans les centres d'examens périodiques de santé, pour un cor au pied, un rhume, voire une spondylarthrite ankylosante, que l'on a fait doser le PSA, comme ça, sans prévenir le patient... et sans l'informer du rapport bénéfices/risques de cet examen (cf. supra).
  5. Parce que j'en ai assez de constater que nombre de patientes sont convoquées tous les trois mois par leur gynécologue pour renouvellement de pilule et tous les ans pour frottis du col utérin contrairement à toute logique et à toute preuve scientifique. Et de devoir leur expliquer (perdre mon temps) que l'on peut prescrire la pilule pour un an et que le délai entre deux frottis est de trois ans.
  6. Parce que j'en ai assez que les consultations de mémoire aboutissant à un diagnostic d'Alzheimer chez "mes" patients se terminent dans 99,9 % des cas par la prescription d'un prétendu médicament anti Alzheimer par les spécialistes de la question... (on me dit dans l'oreillette que pour cause de trop grande efficacité ces médicaments sont sur le point d'être déremboursés).. et parce que je passe trop de temps à expliquer la famille, le plus souvent en vain, que les médicaments prétendûment anti Alzheimer sont à la fois inefficaces et potentiellement dangereux. "Vous en ont-ils parlé quand le médicament a été prescrit ? - Non."
  7. Parce que j'en ai assez que les patients soient obligés, au décours d'un passage aux urgences, chez le dentiste, chez le dermatologue, le cardiologue ou le rhumatologue, de venir me voir parce qu'on leur a dit que ces professionnels de santé ne faisaient pas d'arrêt de travail et qu'ils devaient aller en demander un à leur médecin traitant, ce qui nous gâche la vie
  8. Parce que j'en ai assez que les patients, après avoir consulté les centres anti douleurs où ils ont à peine été interrogés/examinés, ressortent avec des ordonnances stéréotypées de pregabaline et consorts.
  9. Parce que j'en ai assez de constater que les patients sortant des centres de cardiologie post infarctus soient (encore) traités par procoralan, crestor, tahor, exforge, c'est à dire passer du temps à aller à l'encontre de la  prescription d'un de mes confrères. Lassitude.
  10. Parce que j'en assez de devoir surveiller les INR flottants de patients qui ont reçu du sintrom ou du previscan à la sortie de l'hôpital au lieu de la bonne vieille coumadine, produit le plus prescrit dans le monde.
  11. Parce que j'en ai assez que des patients étiquetés BPCO par des pneumologues n'aient pas de BPCO et que je doive supprimer des traitements inefficaces, c'est à dire passer du temps à aller à l'encontre de la  prescription d'un de mes confrères.
  12. Parce que j'en ai assez que le pharmacien ou le médecin du travail (le docteur S sur twitter se reconnaîtra) dise qu'il est nécessaire de prescrire un appareil de mesure de glycémie capillaire à un patient diabétique non id.
  13. Parce que j'en ai assez que les consultations de cardiologie passent presque systématiquement par la case échographie, épreuve d'effort, voire scintigraphie d'effort, voire coronarographie, voire dilatation, voire stents, voire... chez des patients qui ne le méritaient pas.
  14. Parce que j'en ai assez que la prévention des risques évitables soit en France aux abonnés absents (alcool, tabac, junk food, par exemple) et que je doive passer mon temps à lutter, en mon cabinet, contre les différents lobbys qui ont pignon sur rue dans tous les media... et au risque de passer pour un ringard...
  15. Parce que j'en ai assez de devoir me désoler que... mes confrères, mes consoeurs, et cetera...
  16. Et je n'ai pas parlé de l'oncologie, des soins dits palliatifs, de l'hospitalocentrisme et de l'excès  de lutte contre l'incertitude. Voir le blog....
Je remercie ici tous les médecins qui m'ont permis de me délivrer un peu de la gangue de l'enseignement de la faculté de médecine qui m'a appris des choses capitales mais qui m'a aussi appris à ne pas exercer mon esprit critique et à croire à l'enseignement descendant, paternaliste, et cetera. Mais c'était sans doute il y a longtemps. Et je remercie aussi La Revue Prescrire.
Je ne les remercie pourtant pas car ils ont rendu l'exercice de la médecine générale impossible car je dois passer mon temps à dire le contraire des avis autorisés des autorités de santé et, finalement, à faire le travail de ceux qui sont payés, par l'industrie et par leur ego démesuré (le pouvoir, le pouvoir),  pour dire une médecine qui va à l'encontre, selon moi, de l'intérêt des citoyens.

jeudi 8 octobre 2015

Désorganiser le dépistage organisé du cancer du sein. Prolégomènes.

Commission de la vérité et de la réconciliation. Afrique du Sud.

Les éléments de preuves s'accumulent sur l'inefficacité du dépistage organisé du cancer du sein en termes de mortalité globale, de sa futilité en termes de mortalité spécifique mais surtout de sa dangerosité en termes d'effets collatéraux majeurs.

Ces éléments de preuves sont tels qu'ils posent un problème moral qu'il n'est plus possible d'éluder. Et quand il faudra signer un Manifeste pour les vicitimes de ce dépistage organisé, dans dix ans, vous vous rappellerez qu'il était possible de savoir tout depuis longtemps.

Et nous savons.

Le problème central que j'évoquerai dans le prochain billet est celui des citoyennes qui ont des seins et qui n'ont pas tous les éléments pour choisir de façon raisonnée comment gérer le risque d'avoir un jour un cancer du sein et comment le savoir.

J'ai déjà écrit sur le sujet en me faisant le porte-voix des vrais lanceurs d'alerte, pas les "J'arrive après la bataille", les "Je vous l'avais bien dit" ou "Hein que j'avais raison avant les autres"... Je ne vais pas revenir sur les chiffres bien que les chiffres soient indispensables pour s'assurer que l'on ne raconte pas n'importe quoi. Vous les trouverez ICI et LA mais les auto citations font rengaine.

Je vous propose pour vous attiser l'infographie réalisée par JB Blanc que vous pouvez retrouver sur son site avec des commentaires appropriés (LA).


Et, toujours du même auteur, un texte éclairant qu'il faudrait faire lire à tous les professeurs qui professent le dépistage organisé, et aussi aux non professeurs, aux médecins de base, mais surtout aux citoyennes pas malades, aux citoyennes qui pourraient le devenir ou, malheureusement à celles qui en ont déjà été victimes, et qui fait le point sur la manipulation du dépistage organisé (LA) en répondant à la majorité des questions que les dépisteurs patentés de l'INCa et d'ailleurs ne se posent jamais, d'abord en raison de leur incapacité intrinsèque à se poser des questions, ensuite en raison de leur aveuglement qui leur fait préférer leurs positions personnelles à la Santé publique, enfin en raison de blocages intellectuels que nous allons évoquer un peu plus loin et qui nous touchent les uns come les autres.

Merci donc de lire ce billet de JB Blanc avec attention.

Il m'étonnerait, et alors que le Ministère de la Santé demande à l'une de ses agences, l'Institut National contre le cancer (INCa), dont elle nomme les dirigeants non en raison de leurs activités de recherche ou de leur sens clinique mais parce qu'ils seront "politiques", "compliants", "observants" des politiques gouvernementales fondées sur la soumission au lobby santéo-industriel, d'organiser une large concertation citoyenne pour, ouvrons les guillemets, ouvrez vos oreilles, on se demande dans ce gouvernement et notamment dans ce ministère à l'agonie s'il existe une once de morale commune, améliorer le dépistage du cancer du sein (LA), c'est à dire bâillonner les opposants à ce dépistage organisé. C'est un peu comme si ce même Ministère de la santé faisait organiser par le Comité du sucre une large concertation citoyenne pour améliorer la consommation des boissons sucrées !

Cela fait du bien que des plumes différentes, celle de JB Blanc, tout comme celle de Sylvain Fèvre (voir LA pour le blog), nous disent ce que nos pionniers, Bernard Junod (malheureusement décédé), Peter Gotzsche (voir en particulier ce document Nordic Cochrane en anglais LA) lâché par Cochrane sur les psychotropes et par les Danois, Rachel Campergue (ICI pour son blog) (dont l'exil nous prive de son regard acéré de femme qui n'est ni médecin ni malade, le dernier billet date de décembre 2014, LA, et confirme que son point de vue est toujours aussi pertinent), nous ressassent depuis longtemps...

Et j'imagine que cette lecture fera plaisir à celles qui ont vécu le cancer du sein, celles qui pensent avoir été sauvées par le dépistage et celles qui croient avoir été sauvées par les traitements, quant aux autres, on les aime encore plus. Mais je m'arrête : pas de pathos.

Mais il me semble qu'un certain nombre de verrous (les blocages intellectuels dont je vous parlais plus haut) ne sont pas prêts d'être forcés. Chez les médecins comme chez les citoyennes et citoyens.


Et, au lieu de se balancer à la figure des arguments pour ou contre situés le plus souvent dans des plans différents de réflexion, les uns scientifiques et les autres un peu moins ou franchement limbiques, il est nécessaire d'identifier ces verrous.

En effet, les personnes qui ont commencé à douter de la pertinence du dépistage organisé du cancer du sein ne se sont pas réveillés un matin en se disant "Bon sang mais c'est bien sûr" ou "Je vais foutre le bordel dans cette fourmilière" ou, pour les plus fous, "Je suis un lanceur d'alerte, je suis un lanceur d'alerte !" Ils ont réfléchi, ils ont lu, ils ont douté.

Quand il existe des idées dominantes fondées sur le bon sens qui courent dans le monde médical et dans le monde profane, elles influencent également ceux qui n'y "croient" pas et les influencent encore quand ils n'y croient plus.

Je me rappelle, et surtout n'imaginez pas une seconde que je me prenne pour un lanceur d'alerte, je suis un esprit lent, prudent, pas très fort en calcul, en statistiques, je dois réfléchir à deux fois avant d'interpréter les rapports de cote, les valeurs prédictives positives et autres babioles qui devraient être acquises dès la première année de médecine, je me rappelle donc les conversations privées avec Marc Girard, c'était le début des années 2000, quand il me parlait de la connerie de la mammographie, il disait même cette saloperie, et que je n'avais pas encore lu Junod (qu'il m'a fait lire) et consorts (certains articles étaient d'une complexité rare)... Puis les choses se sont précisées avec les 2 numéros de Prescrire en 2007 et les avis de la Cochrane nordique déjà citée (Peter Gotzsche !). Mais que c'est dur quand on est un médecin généraliste que de devoir tout seul, aidé d'amis et de collègues (Dupagne, Braillon, Lehmann, Baud, Nicot), d'associations (et le Formindep a joué un rôle très fort, il faut le souligner, par exemple ICI, pour populariser les travaux de Bernard Junod membre du Formindep), de profanes (Rachel Campergue), de patientes (Martine Bronner, Manuela Wyler et d'autres), d'aller à l'encontre de ce qui se dit et écrit partout, penser contre l'Etat et son lobby santéo-industriel, de serrer les fesses comme dirait Christian Lehmann quand il s'agit de prendre des décisions  avec "ses" malades qui pourraient nous être reprochées ensuite. Car la différence entre le cancer du sein et le cancer de la prostate est la suivante : dans le cas du cancer du sein les recommandations officielles ne se posent pas de questions et il sera possible de se retrouver devant un tribunal et il sera possible de se faire attaquer par des experts "officiels" qui enfonceront le brave médecin qui n'aura fait que lire la littérature... tandis que dans le cancer de la prostate les recommandations sont presque claires bien que tous les urologues (que ceux qui ne le font pas envoient un message, cela ne bloquera pas le site) dosent le PSA systématiquement et que presque tous les médecins généralistes font idem mais, et Dominique Dupagne nous l'a montré, il sera possible en ce cas de se défendre victorieusement malgré les attaques ignominieuses des experts urologues patentés...

Commençons par le problème du sur diagnostic : le sur diagnostic n'est pas un faux positif !


Terminons par cette notion incroyable : il y a des cancers qui disparaissent tout seuls !

****

Nous aborderons dans le billet suivant le problème de la transition. Que faire ? Comment agir pour passer d'un système qui ne marche pas à un système qui permet de reprendre la main et qui permet  d'entraîner moins de dégâts collatéraux.

L'entreprise est vaste car elle oblige à remettre en cause nos pratiques, une de mes amies radiologues (qui se reconnaîtra) me disait : "Tout ce que tu dis met en cause mon activité quotidienne, mon travail en cancérologie...", eh oui.

Une de mes patientes me disait (elle se reconnaîtra) : "Comment vous croire alors que tout le monde dit le contraire ?"

Mais cette transition et ce virage à 180 degrés sont-ils encore possible avec une machine industrielle lancée dont la force d'inertie est considérable ? Comment s'y prendre ? Comment gagner la confiance des citoyennes ? Comment faire pour qu'elles s'approprient le refus du dépistage organisé ? Comment faire pour que les tenants de ce dépistage ne perdent pas la face et admettent qu'ils se sont trompés ou que les données d ela science ont changé ?

NOTES


1) Résumé imparfait du livre de Rachel Campergue

Voici quelques éléments que j'ai pêchés ici et là dans le livre de RC, éléments que les femmes ne trouveront pas dans les brochures incitant à pratiquer une mammographie tous les deux ans à partir de l'âge de 50 ans et jusqu'à l'âge de 74 ans :
  1. Il n'existe pas un mais des cancers du sein : des cancers qui grossissent rapidement (parmi eux les fameux cancers de l'intervalle, ceux qui apparaissent entre deux mammographies et qui sont déjà métastasés lorsqu'ils sont découverts), des cancers qui progressent lentement, des cancers qui ne grossissent pas du tout, des cancers qui sont si lents à progresser qu'ils ne donneront jamais de symptômes et des cancers qui régressent spontanément (ces deux dernières catégories pouvant être considérées comme des pseudo-cancers).
  2. La mammographie ne permet pas un diagnostic précoce car elle découvre des cancers qui étaient en moyenne présents depuis 8 ans !
  3. Les cancers de l'intervalle ne sont, par définition, pas découverts par la mammographie lors du dépistage et ce sont les plus rapides à se développer et les plus mortels. Attention (je rajoute cela le trois octobre 2013) : un essai récent sur une population norvégienne dit le contraire (ICI)
  4. La mammographie peut se tromper et passer à côté de 20 % des cancers du sein et ce pourcentage est encore plus fort chez les femmes plus jeunes (25 % entre 40 et 50 ans), ce sont les faux négatifs.
  5. La mammographie peut se tromper et annoncer un cancer alors qu'il n'en est rien : ce sont les faux positifs. On imagine l'angoisse des femmes que l'on "rappelle" après la mammographie pour leur demander de passer d'autres examens et pour leur dire ensuite, heureusement, qu'elles n'ont pas de cancer... Voici des données terrifiantes : Après avoir subi une dizaine de mammographies, une femme a une chance sur deux (49 % exactement) d'être victime d'un faux positif et une chance sur 5 (19 % exactement) de devoir se soumettre inutilement à une biopsie du fait d'un faux positif.
  6. La seconde lecture de la mammographie par un autre radiologue ne se fait qu'en cas de résultat normal, pas en cas de résultat anormal : on ne recherche que les faux négatifs, pas les faux positifs (ceux qui conduisent aux examens complémentaires anxiogènes dont la biopsie qui peut être dangereuse)
  7. La mammographie est d'interprétation d'autant plus difficileque la femme est jeune (importance du tissu glandulaire) et qu'elle prend des estrogènes qui sont un facteur de risque du cancer du sein et d'autant plus difficile que la femme est ménopausée prenant des traitements hormonaux substitutifs (heureusement arrêtés aujourd'hui)
  8. On ne lit pas une mammographie, on l'interprète et il faut se rappeler que la variabilité inter radiologue peut atteindre (dans la lecture d'une radiographie du poumon, ce qui est a priori plus facile) 20 % et que la variation intra individuelle (on demande à un radiologue de relire des clichés qu'il a déjà interprétés) de 5 à 10 %
  9. L'interprétation erronée d'une mammographie dans le cas d'un faux positif (cf. le point 5) conduit les femmes à être "rappelées" (pour biopsie) : le taux de rappel peut varier, chez les "meilleurs" radiologues, de 2 à 3 % et atteindre 20 % chez les autres ! Certains estiment que le taux "idéal" de rappel serait de 4 à 5 % alors qu'il est de 10 à 11 % en pratique : sur 2000 femmes invitées à la mammographie pendant dix ans 200 feront face à un faux positif ! Anecdotiquement (mais pas tant que cela) le taux de rappel augmente quand le radiologue a déjà eu un procès.
  10. Quant à la lecture (i.e. l'interprétation) des biopsies elle laisse encore une fois rêveur : Un essai a montré que la lecture de 24 spécimens de cancers du sein par 6 anatomo-pathologistes différents a entraîné un désaccord pour 8 spécimens (33 %). Quand on connaît les conséquences d'une biopsie positive...
  11. La biopsie positive ne fait pas la différence entre ce qui n'évoluera jamais et ce qui évoluera de façon défavorable (sauf dans les rares cas de cancers indifférenciés) et c'est cette définition statique qui est source d'erreurs fatales... Et encore n'avons-nous pas encore parlé des fameux cancers canalaires in situ...
  12. Sans compter que nombre de cancers REGRESSENT spontanément comme cela a été montré dans la fameuse étude de Zahl de 2008 : une comparaison entre femmes dépistées et non dépistées montre que les femmes suivies régulièrement pendant 5 ans ont 22 % de cancers invasifs de plus que celles qui ne l'avaient pas été... Et encore les cancers canalaires in situ n'avaient-ils pas été pris en compte...
  13. L'exposition des seins aux rayons X n'est pas anodine.L'historique de l'utilisation des rayons X en médecine laisse pantois (pp 331-382). Mais je choisis un exemple décapant : dans les familles à cancers du sein (mutation des gènes BRCA1 et BRCA2) une étude montre que le suivi mammographique depuis l'âge de 24 - 29 ans de ces femmes à risque entraînait 26 cas de cancers supplémentaires (radio induits) pour 100 000 ; ce chiffre n'était plus (!) que de 20 / 100 000 et de 13 / 100 000 si le dépistage était commencé respectivement entre 30 et 34 ans et entre 35 et 39 ans !
  14. Il n'y a pas de sein standard pour les doses de rayon administrés par examen ! Ou plutôt si, cette dose a été définie ainsi : pour un sein constitué à parts égales de tissu glandulaire et de tissu graisseux et pour une épaisseur comprimée (sic) de 4,2 cm. Je laisse aux femmes le soin de vérifier...
  15. Terminons enfin, à trop vouloir prouver on finit par lasser, même si nous n'avons pas rapporté la question des biopsies disséminatrices de cellules et de l'écrasement des seins lors des mammographies répétées, sur le problème des carcinomes in situ qui "n'existaient pas auparavant" et qui sont devenus les vedettes de la mammographie de dépistage (environ 50 % des cancers diagnostiqués). Une enquête rétrospective a montré que sur tous les carcinomes in situ manqués seuls 11 % étaient devenus de véritables cancers du sein alors que la règle actuelle est de proposer mastectomie ou tumorectomie + radiothérapie... Sans compter les erreurs diagnostiques : un anatomo-pathologiste américain a revu entre 2007 et 2008 597 spécimens de cancers du sein et fut en désaccord avec la première interprétation pour 147 d'entre eux dont 27 diagnostics de carcinome in situ.
2)
Ce dont Gotzsche nous a appris à nous méfier.

  1. Croyance 1 : Dépister tôt, c'est mieuxLes faits : En moyenne les femmes ont un cancer du sein qui évolue depuis 21 ans quand il atteint la taille de 10 mm.
  2. Croyance 2 : Il vaut mieux trouver une petite tumeur qu'une grosseLes faits : Les tumeurs détectées par dépistage sont généralement peu agressives ; aucune réduction du nombre de tumeurs métastasées n'a été constatée dans les pays où le dépistage est organisé.
  3. Croyance 3 : En identifiant les tumeurs tôt un plus grand nombre de femmes éviteront la mastectomieLes faits : Non, un plus grand nombre de femmes subiront une mastectomie.
  4. Croyance 4 : Le dépistage par mammographie sauve des vies.Les faits : Nous n'en savons rien et c'est peu probable, par exemple la mortalité par cancer est la même.
3)
Le document du site cancer rose, site alternatif, proposant une brochure d'information raisonnable et raisonnée à destination des femmes afin qu'elles puissent choisir est consultable in situ en deux versions téléchargeables.

4) La conclusion des auteurs de la Nordic Cochrane

If we assume that screening reduces breast cancer mortality by 15% and that overdiagnosis and overtreatment is at 30%, it means that for every 2000 women invited for screening throughout 10 years, one will avoid dying of breast cancer and 10 healthy women, who would not have been diagnosed if there had not been screening, will be treated unnecessarily. Furthermore, more than 200 women will experience important psychological distress including anxiety and uncertainty for years because of false positive findings. To help ensure that the women are fully informed before they decide whether or not to attend screening, we have written an evidence-based leaflet for lay people that is available in several languages on www.cochrane.dk. Because of substantial advances in treatment and greater breast cancer awareness since the trials were carried out, it is likely that the absolute effect of screening today is smaller than in the trials. Recent observational studies show more overdiagnosis than in the trials and very little or no reduction in the incidence of advanced cancers withscreening.

Pour l'illustration et pour en savoir plus sur Vérité et Réconciliation.