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dimanche 24 mars 2024

Bilan médical de la semaine du lundi 18 au dimanche 24 mars 2024 : pauvreté des enfant, ASE, agenda de la recherche orienté, conflits d'intérêts en oncologie, recommandations : peu de preuves, surdiagnostic, prévention quaternaire, metformine, enseignement de la médecine : fiasco, fausses pistes en oncologie.

Hôtel Belvédère (Conches-le-Haut - Valais - Suisse) (1882-2015)
via @hiddenlibuara


Une belle allégorie des soins primaires ou comment les éviter



La pauvreté chez les enfants entraîne une augmentation des troubles mentaux (en GB).

L'article est ICI

La British Psychological Society est d'accord (LA)


Un problème majeur de Santé publique : les enfants placés.


Il existe des tensions entre les intérêts publics et commerciaux pour prioriser les aspects de la santé liés au biomédical, au social et à l'environnemental dans l'agenda de la recherche.

L'article est LA

Nous avons toujours signalé en ce blog combien la recherche biomédicale était (pour de multiples raisons dont la principale est le financement) devenue quasiment en France l'exclusivité des industriels et que l'agenda des industriels était essentiellement lié aux profits espérés et non à la santé des populations. Pareil ailleurs.


Conflits d'intérêts financiers en oncologie : les paiements se font-ils aux frais des patients ?

Magnifique éditorial (ICI) de Sandford NN et Gyawali B qui proposent 4 solutions en indiquant que la simple déclaration des liens d'intérêts ne suffit pas (je résume).

  1. Les médecins participant à des Recommandations officielles ne devraient pas recevoir d'argent pendant la période de rédaction et de publication. Par ailleurs il faudrait fixer un plafond de rémunération pour les membres des comités gouvernementaux (en général). L'objectif étant : zéro.
  2. Les sociétés savantes devraient exiger de leurs membres qu'ils ne reçoivent pas d'argent de l'industrie.
  3. Les investigateurs et co-investigateurs des essais cliniques ne devraient pas posséder d'actions de la compagnie qui commercialise les molécules. A la fois pour les concepteurs d'essais, les "interprétateurs" et les rédacteurs.
  4. De la même manière, les éditorialistes des revues ne devraient pas non plus avoir des conflits d'intérêts financiers avec les firmes.

On toussote.

Lisez l'article en entier, c'est bien.

La plupart des recommandations reposent sur des preuves de faible qualité (Professeur Rémy Boussageon).

Les chiffres sont catastrophiques.


Lors du 17° Congrès de Médecine Générale France

Nous avons parlé plusieurs fois de ce point sur ce blog mais en insistant sur les pratiques hospitalières (les chiffres sont moins calamiteux) : voir ICI par exemple.


Pourquoi il faut enseigner ce qu'est un surdiagnostic.

Bel article en anglais et facile à lire pour comprendre pour quoi il faut enseigner cette notion aux étudiants et aux médecins praticiens. L'article est ICI.  

J'ajouterai : pour savoir ce qu'est et ce que n'est pas un surdiagnostic. Un surdiagnostic de cancer est un cancer. Prendre une lésion non cancéreuse pour un cancer est une erreur diagnostique.




La prévention quaternaire : pourquoi de nombreux médecins prescrivent des prises en charge inutiles.

Bel article encore : LA.

Il s'agit d'une étude qualitative pour inventorier les facilitateurs et les barrières pour mener une politique de prévention quaternaire.

La prévention quaternaire, pour simplifier, vise à protéger la population et le patient de la surmédicalisation (mais aussi la simple médicalisation et/ou de la médecine non nécessaire).

En français : ICI ou LA

La metformine a été mal étudiée dans le diabète de type 2 et les résultats sont : 

mauvais pour la Revue Cochrane : ICI

acceptables pour la Revue Prescrire : LA

On fait quoi ?

Quand on traite mal les étudiants en santé comment voulez-vous qu'ils traitent bien les patients ?


Ajoutons le fiasco complet des épreuves blanches des ECOS (Examens cliniques Objectifs et Structurés).

Et leur côté fortement discriminatoire.

Voir le billet précédent et le commentaire de Stanilkiewicz : LA


L'utilisation des molécules cardiovasculaires et/ou anti-inflammatoires repositionnées en cancérologie : ça ne marche pas.

Une étude combinant revue systématique et méta-analyse (ICI) montre que les produits comme l'aspirine, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, les statines, la metformine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne produisent pas d'effets soit en prévention soit en récurrence des cancers.

Faut-il croire un article indiquant que la vaccination contre le Covid diminue pendant un an les complications thrombose-emboliques et cardiovasculaires ? NON

Un article paru dans Heart (LA) est commenté de façon virulente d'un point de vue strictement méthodologique par Vinay Prasad : ICI.

Le livre de la semaine (anthropologie, ethnologie, préhistoire)



Fabuleux !




dimanche 25 février 2024

Bilan médical du lundi 19 au dimanche 25 février 2024 : la médecine à 4 vitesses, disparition des soins primaires (MG, IDE, MK), trop de médecine et sur diagnostics.

La médecine à quatre vitesses.

Cette conception purement économique de l'accès aux soins est une réalité quand on analyse le taux de consultations et de recours aux examens complémentaires des CSP+ par rapport aux CSP- et surtout quand  on constate les écarts d'espérance de vie à la naissance et à 40 ans entre les CSP+ et les CSP-, les écarts d'espérance de vie  en bonne santé entre les CSP+ et les CSP-, les écarts de mortalité infantile entre les CSP+ et les CSP-, les écarts de mortalité en couche entre les CSP+ et les CSP-, et cetera.

N'oublions pas non plus que nous vivons dans un pays de l'OCDE. Que les écarts constatés au paragraphe précédent ne sont rien par rapport aux écarts entre pays riches et pays pauvres. Je peux vous donner de multiples exemples. Elles sont là sur ce blog.

Mais cette médecine à 2 vitesses est en réalité une médecine à 4 vitesses. 

Car à chaque vitesse il existe des praticiens qui exercent une médecine selon les preuves et d'autres qui ne le font pas. Il existe des médecins qui lisent les recommandations (dont on connaît le niveau de corruption par l'industrie), des médecins qui tiennent compte des recommandations, des médecins qui tentent de les appliquer et des médecins qui le font une fois sur deux, une fois sur trois ou jamais. 

Sans oublier l'utilisation de la marche arrière.




La disparition des soins primaires libéraux : objectif conjoint de la gauche et de la droite.

Il est paradoxal de constater qu'un exécutif libéral étatique comme celui de Macron fait tout (mais comme dirait l'autre avant de penser au complot il faut se rappeler la bêtise) pour supprimer la médecine libérale, la kinésithérapie libérale, les soins infirmiers libéraux, et cetera. Dont la pharmacie libérale, les laboratoires d'analyse libéraux...

Les soins primaires libéraux sont une aubaine pour l'Etat français qui subventionne en partie (cotisations sociales) en favorisant l'abattage (la rentabilité) avec un prix faible des actes et qui récolte des impôts chez des CSP+.

Ainsi, cette destruction est actée dans le but de reconstruire la maison-mère, l'hôpital, dans la communauté. Cette vision hospitalo-centrée des soins primaires va conduire les libéraux à se salarier dans des structures hospitalolike (avec une inflation de personnels non médicaux, depuis les coordinateurs administratifs jusqu'aux laveurs de carreaux), à ne plus faire que de la télé consultation, à se déconventionner ou à faire autre chose.

L'Etat sait (mais la bêtise des hauts fonctionnaires est à prendre en considération car, comme l'échelle de Richter, elle n'a pas de limite) que les soins primaires hospitalolike ne sont pas vivables financièrement. L'Etat français va donc spolier la médecine libérale, les soins infirmiers libéraux, la kinésithérapie libérale et déléguer au privé financiarisé les soins primaires (aux mutuelles, aux assurances, aux fonds de pension, aux requins, et cetera) comme ils l'ont fait avec les hôpitaux privés, les EHPAD, l'analyse médicale et sont en train de le faire avec l'ophtalmologie et la dentisterie.

Ces structures privées, pour être rentables et profitables, devront faire de la médecine rapide, de la médecine compériste (beaucoup d'examens complémentaires inutiles effectués dans des structures administrées par des grands groupes), de la médecine prescriptive (des antibiotiques dans les rhino-pharyngites, ça permet de ne pas revoir les patients)...

La médecine libérale inégalitaire sera remplacé par des fast-foods où les CSP+ s'encanailleront, où les CSP- paieront le prix fort, et où les CSP- finiront par ne plus aller en raison du reste à charge qui deviendra trop important.

La disparition des soins primaires libéraux (et nous n'oublierons pas les critiques sur son fonctionnement, ses abus, et cetera...) profitera aux fonds de pension avec la bénédiction de l'extrême-gauche (la gauche n'existe plus depuis longtemps) et fera disparaître les soins primaires indispensables à la Santé publique.

En détruisant les soins primaires libéraux on plombera l'hôpital (pas encore assez plombé) pour des dizaines d'années encore.

Et ce sera un gouffre financier pour les patients.

A quand une action commune de tous les actrices/acteurs des soins primaires ?


Trop de médecine.

Magnifique article paru dans le British Medical Journal : c'est ICI.

Cela fait malheureusement des années que ce blog le répète à l'envie, crie dans le désert et influence des médecins. Mais pas assez.

Le surdiagnostic est un fléau.

Il faudrait retisser tous les arguments que les chercheurs développent depuis des années.

L'excès de pouvoir de la médecine associée paradoxalement à une déconsidération des médecins.

Le culte du diagnostic.

Les examens complémentaires comme premier élément des soins (et du traitement).

La croyance que faire plus de médecine améliorera l'état sanitaire des populations alors que 80 % des déterminants de santé sont non-médicaux (niveau de revenus, d'éducation, conditions de travail, conduites individuelles).

Les inégalités d'accès aux soins.

La capture des soins par les plus riches et les plus éduqués aux dépens des autres (la loi inverse des soins).

Le surdiagnostic qui conduit à des surtraitements qui sont inutiles, pourvoyeurs d'effets indésirables et souvent non validés. 

Le gâchis des ressources pour des procédures non validées et chères par rapport a des procédures validées et meilleur marché.

Je trouve pourtant que les auteurs sont modérés.

La vie d'une prolétaire racisée.



59 euro en France





lundi 25 septembre 2023

Bilan médical de la semaine du lundi 18 au dimanche 24 septembre 2023. Le retour. Antoine Dupont, Beyfortus/nirsevimab, robots, abcès dentaire, prescripteur social, survie sans progression, ONDAM, épaule douloureuse, covid et corticoïdes intra nasal, surdiagnostic.


 


Ne vous inquiétez pas, depuis le dernier billet (ICI) relatant ce qui s'est passé entre le 3 et le 9 juillet 2023 il ne s'est rien passé en médecine.

Milan Kundera est mort.

Voir ICI

253. Antoine Dupont a pris la tête d'un Namibien dans la pommette.

Grâce à @NoSuperDoc sur twitter (X) nous pouvons envisager le retour à la compétition de notre numéro 9 : LA


Magnifique montage de @guillaumeTC



254. On a retrouvé le directeur de la HAS après la publication de la recommandation de remboursement du BeyfortusⓇ/Nirsevimab




via : 

Quelques données (personnelles) sur l'affaire BeyfortusⓇ/nirsevimab : LA et les deux autres billets que vous trouverez à la suite.


255. Le Ministère de la Santé et de la Prévention inventent Miroka et Miroki

Pour continuer de ne pas payer les personnels et ne pas les considérer les techno-bureaucrates ne manquent pas d'imagination. Des robots vont venir les aider.


Non, vous ne rêvez pas. La French Tech.


256. Six prescriptions pour un abcès dentaire !

L'ordonnance semble véridique.

L'indication : abcès dentaire.



Rien ne va.

Aucune recommandation n'est suivie. 

Ni en termes de molécules prescrites.

Ni en termes de posologie et/ou de durée de traitement.

Ni en termes d'association de molécules.

Ni en termes de pertinence.


257. Quatre-vingt pour cent des déterminants de santé ne sont pas médicaux (rappel).

Voici ce qui est affiché dans un cabinet de médecine générale de Londres Est.



La recommandation est magnifique : "C'est simple, vous pouvez demander à votre médecin généraliste, à un professionnel de santé ou à un membre de l'équipe afin d'être adressé à un Prescripteur social".


258. Progression Free Survival (PFS) should not be used as primary end-point for registration of anticancer drugs.

La survie sans progression de la maladie ne devrait pas être utilisée comme un critère primaire pour l'enregistrement des anticancéreux.

Il s'agit d'un critère de substitution qui n'est pas corrélé à la survie globale du patient.

L'article est LA

Les oncologues français (pas tous) s'en tamponnent.

Trouze mille repetita placent


259. ONDAM : les médecins généralistes : moins de 5 % des dépenses de santé



260. Epaule douloureuse : selon l'HAS sa prise en charge n'est pas optimale avant chirurgie et il y a trop de chirurgie.

Ce communiqué de presse de la HAS (ICI) mériterait de nombreux commentaires.

La HAS souligne qu'une épaule douloureuse non traumatique et sans rupture tendineuse nécessite une prise en charge non chirurgicale.

Dans les 18 mois avant chirurgie 1/3 des patients n'ont pas eu recours à la kinésithérapie, 1/2 n'ont pas reçu d'infiltration cortisone et 1/3 n'ont pas eu de radiographies simples en première intention.

Le nombre d'interventions chirurgicales a augmenté de 76 % entre 2006 et 2014.

Quant à la conduite à tenir vis à vis des épaules douloureuses il existe des recommandations récentes de la HAS (LA) qu'il serait possible de critiquer en détail (niveau de preuves, et cetera) et qui dépendent de la qualité des kinésithérapeutes administrant les soins...

J'ajoute qu'une nouvelle génération de kinésithérapeutes, très EBM, est en train d'éclore, qu'ils ne sont malheureusement pas assez nombreux et qu'ils sont surtout freinés par une tarification alakhon qui favorise l'abattage, les soins simultanés, etc.


 

Rappel : Bien que les recommandations soient le plus souvent faites dans des conditions qui ne garantissent pas l'objectivité de leur rédaction, la neutralité de leurs avis, l'indépendance de leurs rédacteurs et la pertinence EBM, il vaut mieux suivre des recommandations douteuses que de faire n'importe quoi dans son coin. 


261. Prescrire du fluticasone/FlixonaseⓇ dans le nez des infectés non sévères par le covid ne sert à rien et peut même être défavorable.


Pas de corticothérapie locale quelle qu'elle soit dans le nez des covidés.

C'est LA

262. Les études observationnelles ne peuvent donner que ce qu'elles ont.

Un exemple : les conséquences "multi-organes" d'une hospitalisation Covid : LA 

La méthode : ICI

La prise en compte des résultats des études observationnelles dépend des préjugés du lecteur.



263. Rappel : Le surdiagnostic est la plaie de la médecine "moderne"

Rappel : le sous diagnostic est toujours mis en avant par les spécialistes de la pathologie dont ils sont les experts

Pour dire aux autres : 

  • que les autres, et notamment les soutiers que sont les médecins généralistes, ne font pas leur boulot
  • qu'il leur faut plus de ressources pour combattre ce sous-diagnostic
  • que le sur diagnostic est une vue de l'esprit et que les grands experts ne peuvent se tromper


Hors sujet.




dimanche 29 janvier 2023

Bilan médical du lundi 23 au dimanche 29 janvier : IPA, EBM, IC, Davos, Georges Monbiot, études alakhon, livre blanc de la SFPT, fresques, FDA, Mahmoud Zureik

"Don't fight your demons. Your demons are here to teach you lessons. Sit down with your demons and have a drink and a chat and learn their names and talk about the burns on their fingers and scratches on their ankles. Some of them are very nice."


 33. Les IPA : un combat d'arrière-garde ou d'avant-garde signifiant la mort définitive de la médecine générale ?

  • La formation des médecins, c'est de la merdre en barre puisque les médecins peuvent être favorablement remplacés par des IPA selon des revues de littérature non françaises ((cf. Cochrane ICI)
  • La formation des médecins généralistes, plutôt, c'est de la merdre en barre, qui est, sauf exceptions une formation par l'échec.
  • Echec des connaissances sur le diagnostic et la prise en charge des maladies fréquentes, échec des connaissances sur les facteurs psycho-sociaux de la maladie en général, échec des connaissances sur l'épidémiologie et la prévention des maladies. 
  • Echec qui se traduit par le fait qu'il n'y a pas de médecins généralistes à l'hôpital (j'oubliais que les MG pouvaient devenir, sans avoir une bonne place au concours merdique de l'ECN -- qui est mort et qui sera remplacé par pire -- urgentistes, oncologues, et cetera...)
  • Echec qui se traduit par l'exercice majoritaire de la médecine générale dans le système libéral avec une absence de lois sociales (les femmes médecins libérales n'ont obtenu le congé de maternité que depuis 1995, avec un début de reconnaissance en 1982, avec amélioration en 2006 puis finalisé en 2016 --voir LA et ICI), pas de système d'arrêts de travail avant le 90 ème jour jusqu'à cette année), une absence de respect du code du travail pour les salariés (nombre d'heures de travail par semaine, non respect des repos compensateurs après des gardes) et les revenus les plus bas de tous les spécialistes installés en ville (à l'exception des psychiatres)
Ainsi, comme il existe une crise des vocations, c'est à dire que les internes en médecine générale ont beaucoup de mal à s'installer en libéral et que les offres de salariat sont peu nombreuses, les pouvoirs publics, les mêmes qui, en association avec les syndicats de médecins, ont instauré le numerus clausus en 1972 et ont accumulé les mesures de détestation de la médecine générale, tant d'un point de vue éducationnel que d'un point de vue fonctionnel et administratif, se sont dit : "Comme la médecine générale, c'est de la merdre en barre, remplaçons ces khonnards et ces khonnardes -- n'oublions pas les discours sexistes que les feignasses de MG femmes qui refusent d'être corvéables et malléables à merci et qui, en plus de leur travail exténuant, continuent de faire la lessive, le ménage et les repas --, on  peut très facilement remplacer cette caste masculiniste, libérale, réactionnaire, (là, les pouvoir publics peuvent reprendre à leur compte les insultes répétées des hospitaliers gauchistes -- ouais, ça existe, les hospitaliers et les hospitalières gauchistes qui critiquent le système en avalant toutes les couleuvres du monde dans leurs propres institutions où ne règnent ni le sexisme, ni le racisme, ni le mépris de classe, ni l'exploitation des étudiants en médecine qui ont droit à 80 heures par semaine selon les syndicats, ni l'exploitation des médecins étrangers, j'en passe et des meilleures), droitarde (et, ne m'oubliez pas, j'en connais des gratinés et des gratinées des MG comme ça), eh bien, chères électrices, chers électeurs, on va remplacer les MG par des Infirmières et des infirmiers de pratique avancée (IPA).

Et tout ira mieux dans le meilleur des mondes.

Parlons un peu de la formation des Infirmières Diplômées d'Etat.

Non. 



34. Sept façons d'échapper à l'Evidence Based Medicine (EBM)

Un article dans le BMJ (LA) en fait le résumé (il est évident que les hospitaliers et les libéraux sont en proportion égale 1) à ne pas savoir ce qu'est l'EBM, 2) à la critiquer a priori, 3) à la considérer comme dépassée, 4) à s'en tamponner.

Via @pash22


En 2016 : Eminence Based Medicine vs Evidence Based Medicine : ICI



35. L'insuffisance cardiaque tue.

https://twitter.com/FZores/status/1617649585551446016

Et, bien entendu, tout ce que vous voulez savoir sur l'insuffisance cardiaque sur le blog de Florian Zores : LA



Peu importe le masque pourvu qu'on ait l'ivresse. LA



36. Davos : des "gens" s'étonnent que les super riches se comportent différemment des pauvres...

A Davos les super riches se protégeraient du covid. Et nos ex zérocovidistes de se demander, naïvement, benoîtement, pourquoi ils s'appliquent à eux-mêmes ce qu'ils refusent aux autres.

Analysons les faits. D'après les infos dont nous disposons les super riches exigent le port du masque en lieu clos (et pour leurs employés, chauffeurs par exemple), exigent des tests PCR, prônent la distanciation sociale (il était difficile de croire que les riches ne le fassent pas déjà), et cetera.

Mais les commentateurs éclairés qui montent sur la table en criant "les super riches ! Les super riches !" et non "Le capitalisme ! Le capitalisme !" oublient ou mentionnent peu que la vaccination est recommandée mais non obligatoire. Les super riches ont le droit d'aller travailler non vaccinés et même de se rencontrer.

Nos commentateurs viennent de découvrir que les super riches sont des profiteurs finis mais oublient de dire que ce sont les principaux bénéficiaires d'un système de santé qu'ils accaparent (ils font, eux et leurs familles beaucoup plus d'examens complémentaires, consomment plus de temps médical et plus de médicaments).

Mais nos commentateurs oublient aussi de dire que leur super richesse ne les rend pas obligatoirement médicalement intelligents. On me dit que dans les beaux quartiers, les super riches ont des mammographies annuelles dès 40 ans, des PSA annuels dans les mêmes tranches d'âge et se font poser des stents dans des cliniques ultra privées même quand leur angor est stable...




37. Georges Monbiot en roue libre populiste

Georges Monbiot est un éditorialiste, essayiste et écologiste britannique.

J'ai longtemps été abonné.

Mais quand j'ai lu ce qu'il a écrit sur l'obésité (LA, par exemple), j'ai commencé à me poser des questions.

Son dernier éditorial dans The Guardian (ICI) m'a semblé très démagogique et très moralisateur. A vous de juger 

Pour paraphraser Nietzsche (et sur une idée de Philippe Muray) qui comparait morale et comédie, j'ai paraphrasé : "Inclure la morale dans la médecine signifie prendre de la distance aussi bien de la médecine que de la morale."


Felix Vallotton (1865-1925) Le panier de cerises (1921)


38. Quand les vaccinolâtres vaticinent avec une étude alakhon

Eric Topol, dont on ne rappellera jamais assez qu'il a mis à jour les dangers du Vioxx en s'attaquant à la toute puissante firme MSD, est devenu un ardent défenseur de toutes les études positives qui sortent ici ou là (il ne parle jamais des études négatives car il ne veut pas perdre son statut de progressiste en chef) et il s'est empressé de nous vanter 2 essais montrant sans conteste que le booster bivalent (qui a obtenu son AMM chez les enfants à partir des taux d'anticorps de 8 souris) était efficace sur tout.

Nous parleront surtout de l'essai paru dans le NEJM LA qui compare vaccinés monovalents et vaccinés bivalents.

Quelques questions :

  1. S'agit-il d'un essai contrôlé randomisé ? Non.
  2. S'agit-il d'un essai cas-témoin ? Non
  3. S'agit-il d'un essai prospectif ? Non.
  4. S'agit-il d'un essai dont les données sont extraites de dossiers électroniques sans contrôles physiques des personnes incluses ? Oui
  5. Les résultats sont-ils donnés en réductions de risque relatif ou absolu ? Relatif.
Fantastique. Et tous les fear mongers (les faiseurs de peur) de twitter, je ne les nommerai pas, ils se reconnaîtront, s'en sont donné à coeur joie.

On rappelle CECI sur les risques relatifs :

Voici les résultats en diminution du risque absolu :

Parlons donc du risque absolu pour hospitalisations/décès dans le groupe des 65 ans et plus : il passe respectivement entre mono et bivalent de 0,00081 à 0,00048 et de 0,00034 à 0,00026 ! Pour les autres groupes d'âge, n'en parlons pas.



39. Une étude alakhon soutenue encore pas Eric Topol (Covid long).

Les questions que l'on peut poser sont les mêmes que pour l'article précédent. Mais, là, les résultats sont si stupéfiants !

L'article : ICI.

Est-ce qu'un seul médecin peut croire que 36 % d'étudiants et de personnes jeunes en bonne santé souffre d'un covid long ? 

Sur twitter : LA

La référence danoise : ICI.

Via @FrançoisMaignen


40. Encore des articles alakhon.

Taxonomie des preuves selon leur poids :

Une étude comportant 11 malades (contrôlée avec cross-over : journals.lww.com/acsm-msse/Abst) est mise en avant par un article du journal Le Monde ICI.

Le titre : Marcher cinq minutes toutes les demi-heures est le meilleur remède contre les effets de la sédentarité.

Pourquoi commenter ? 

Mais on a aussi CAL'efficacité de l'exercice physique matinal par rapport à l'exercice physique vespéral est identique pour perdre du poids. Etude randomisée.

Le livre de la semaine +++


41. Une publication majeure de la Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique (SFPT)

Un livre blanc intitulé : De la nécessité de la méthodologie dans l'évaluation des médicaments.

Si vous voulez savoir si une étude que vous lisez est robuste, alakhon, entre les deux ou entre les trois, lisez sans faute LA. C'est long, c'est complet, c'est un document de référence.

42. Les fresques des salles de garde

Au-delà des critiques factuelles sur la suppression des fresques dans les salles de garde (le gouvernement, en cette période d'effondrement de l'hôpital devrait faire autre chose que les supprimer, à ceci près, c'est mon commentaire, que ces fresques sont le signe de l'effondrement moral de l'hôpital mais pas un signe archéologique comme les fresques érotiques de Pompéi mais un symptôme profond du masculinisme hospitalier, du sexisme, de l'exploitation des femmes racisées dans les tâches subalternes - ou non.), voici un bel article de Emmanuelle Godeau dans CAIRN Info : LA.

Pompei 79 après JC

PS du 30/01/2023 : François Maisonneuve n'est pas d'accord mais il fait des comparaisons hasardeuses (ICI).

43. Le surdiagnostic n'existerait pas (voir les épisodes précédents)

Dans la BPCO : LA.

Je vous conseille la table 2 : entre 29 et 65 % de sur diagnostics (et de sur traitements) !


44. La FDA accorde l'autorisation à une molécule qui n'a pas fait la preuve de son efficacité : elacestrant.


Lire ICI l'abstract.

Cette étude est mal menée et se fonde sur des critères de substitution.

Attendons donc ce que dira l'EMA.

Attendons donc de lire un article dans le journal Le Monde pour dire 1) d'abord que le produit est miracle, 2) ensuite qu'il est scandaleux que des malades ne puissent en profiter en France, 3) en interrogeant un professeur plein de liens/conflits d'intérêts et 4) les représentants d'une association de patientes cancéreuses.

Et pour donner de faux espoirs.

Une critique plus générale de Jenel K et Gyawali B : LA

Et encore la FDA (via twitter)


45. Le professeur Mahmoud Zureik n'est pas content.


Et il a mille fois raison.


dimanche 29 mai 2022

Bilan médical du lundi 23 au dimanche 29 mai 2022 : Randomisons !, diabète de type 2, Covid Long, surdiagnostic, dermatologie, urgences et autres

Ray Liotta (1954 - 2022)


Il n'est pas possible de randomiser est l'expression la plus abusive en biomédecine


On l'entend et on la lit ceci de façon trop fréquente en médecine. 
  1. Aération des lieux clos : ICI
  2. Port du masque en lieux clos en fonction du type de masque, du lieu, de l'âge, bla-bla...
  3. Fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées, universités
  4. Couvre-feu selon toutes ses modalités.

Les recommandations du NICE anglais pour l'évaluation et le traitement des patients présentant un diabète de type 2

Ces recommandations (LA) datent de mars 2022 et ont été commentées dans le BMJ (ICI)


Les coûts sont en train d'augmenter de façon vertigineuse.

Vous trouverez LA une infographie trop complète pour être applicable.

Bon courage pour les praticiens.

Un essai US récent (LA), de cohorte, comparant SGLT2 (canaglifozin, empaglifozin et Dapagliflozin) et metformine (!) ne montre pas de différences sur les critères cardiovasculaires (survenue d'événements, mortalité relative, mortalité globale) mais au prix de plus d'infections génitales ! 

Comme dirait La Revue Prescrire : restons-en à la metformine (dont on sait que les preuves de son efficacité sont très faibles).

Le Covid long suscite des recherches.

Des données non comparatives US : ICI

Une étude comparative de cohorte : LA. Les résultats sont assez étonnants. La lecture du papier est intéressante.

A high burden of persistent symptoms was observed in persons after COVID-19. Extensive diagnostic evaluation revealed no specific cause of reported symptoms in most cases. Antibody levels were highly variable after COVID-19.

... Et les faiseurs de peur font des déclarations fracassantes.


Un article non rassurant en pré print : ICI.

@kunstjonas


Le surdiagnostic : la pandémie silencieuse des pays riches.

Les lecteurs de ce blog sont habitués à cette notion de surdiagnostic qui ne concerne pas seulement le cancer (rappelons qu'un surdiagnostic de cancer est un authentique cancer qui ne gênera pas le ou la patiente tout au long de sa vie). Le surdiagnostic d'une hypertension artérielle est une authentique hypertension (selon les critères de normalité utilisées) qui ne gênera pas la patiente ou le patient tout au long de sa vie).

Cet article (LA) invite les médecins à prendre des précautions lors de l'établissement d'un diagnostic qui entraîne pour la personne une entrée dans une maladie (anxiété et/ou changement de son statut de personne en bonne santé en personne malade), des traitements non ou pharmacologiques et une chronicité. Les normes de diagnostic de l'hypertension artérielle et du diabète de type 2, par exemple, ont entraîné une augmentation considérable du nombre des hypertendus et des diabétiques (abaissement des seuils) et de personnes traitées (cela peut être assimilé au disease mongering ou fabrication des maladies).

En prenant l'exemple du cholestérol les auteurs signalent que le passage du seuil de 240 à 200 mg a permis de traiter 42 millions d'Etats-uniens de plus ! Et ils nous rappellent de parler en risque absolu et non en risque relatif.

Et Cancer Rose en a fait la traduction en français : ICI.

Des données concernant le Covid chez les moins de 5 ans aux US : rassurantes.

Comme d'habitude, il faut être prudent avec ces données (LA) qui sont US dans un pays où le système de santé est très différent du nôtre et où l'obésité chez les moins de 5 ans est fréquente. Mais il faut aussi souligner que le port du masque est conseillé, voire obligatoire chez les enfants de ce groupe d'âge dans nombre de villes et d'Etats US.


Les décès dans les transports aux US entre 2000 et 2009



La HAS prend les devants sur la "variole du singe": vaccinons.


Les urgences à la une.

La crise des urgences est mondiale.

Elle n'épargne pas la France.

Personne n'est content : les usagers ou plutôt les patients. Les urgentistes. Les médecins généralistes. Le pré-hospitalier. Le post-urgence. Les patrons d'hôpitaux.

J'avais analysé LA un article de Mathias Wargon.

Le poids du lobby académico-hospitalier a trouvé un bouc-émissaire facile : le médecin généraliste.

Tout ce qui va mal à l'hôpital est dû aux médecins généralistes libéraux "qui n'assurent pas la permanence des soins, qui terminent leurs activités à 18 heures" et on a de la chance on n'a pas encore entendu "c'est à cause de la féminisation de la profession".

Je ne reviendrai pas sur le mépris profond que tout ce qui n'est pas MG professe à l'égard des MG.

On va en reparler quand même.

Quand, un certain nombre de médecins, des MG notamment, posait le problème du "tout urgence", il y a 20 ans, personne ne les calculait.


Un peu de dermatologie "de terrain"


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