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dimanche 1 octobre 2023

Le bilan médical de la semaine du lundi 25 septembre au premier octobre 2023 : Beyfortus, Coca-Cola, alcool, Cochrane, Jacques Lucas, arrêts de travail, ostéopathie, VRS, Liens d'intérêts, Octobre Rose.



264. Beyfortus/niservimab/Sanofi : mensonges d'Etat et ruptures de stock

Malgré les incertitudes sur l'efficacité de la molécule, l'Etat n'a pas assez commandé de doses (200 000) et nous sommes en rupture de stock tant les médecins qui n'ont jamais lu un essai clinique de leur vie, et encore moins deux, sont enthousiastes.

Le nouveau DGS (Directeur général de la santé) est dans sous ses états : LA.

Le marketing-mix de Sanofi Aventis a dépassé toutes les espérances du laboratoire parce que ses super visiteurs médicaux, pardon, ses délégués exceptionnels à l'information médicale et pharmaceutique, dont le chef de produit, Monsieur Aurélien Rousseau, ont fait un boulot formidable.

Il est probable que les fabricants d'aérateurs devraient en prendre de la graine.



Voir LA




Le communiqué du Collège National des Généralistes Enseignants confirme (LA) ce que les lecteurs du blog savaient déjà (ICI, entre autres) : 



Ainsi, le Ministre de la santé et de la prévention ont-ils, pour des raisons politiques, préconisé la molécule pour toutes et tous les nourrissons privant les nourrissons à risque d'une injection éventuellement bénéfique.

C'est une erreur de débutants.

On nous dit que le prix d'une injection serait compris entre 300 et 400 euros...


265. Coca-Cola et la Ministre des Sports et des jeux Olympiques et Paralympiques : la santé publique en vadrouille.


Aurélien Rousseau, Ministre de la Prévention, avait piscine chez Sanofi.


266. Le lobby de l'alcool en majesté.




267. La chute sans fin de la maison Cochrane.

Un article publié dans le British Medical Journal (LA et sur abonnement)


268. La chute (enfin) d'une partie de la maison Lucas.

Tirer sur une ambulance est sans doute contrevenir à la Convention de Genève.

Mais que de fois ai-je (et avons-nous) dénoncé les agissements de Jacques Lucas, de son indéfectible soutien au pouvoir politique en place (de droite) qui lui a valu un poste où il a illustré de façon éclatante le principe de Peter à ses rappels constants à l'éthique... en passant sur son soutien à Denise Silber de 2.0

C'était un profiteur, menteur qui plus est.

Point barre.




Quousque tandem abutere patientia nostra, jaqluca ?


269. La chasse aux arrêts de travail. Rousseau, Fatome, Cazeneuve.

Les habitués de ce blog savent que 80% des déterminants de santé ne sont pas médicaux et donc, la triplette aux ordres, fidèle compagne du MEDEF, s'attaque aux arrêts de travail "abusifs" et "injustifiés" en se fondant sur des chiffres faux et en instituant des lois d'exception au soin de la CNAM.



Il est fascinant de voir la mollesse des réactions et le fait qu'il ne sera pas difficile de trouver des mercenaires, un de mes confrère appelle cela en exagérant, des collabos,



pour faire le sale boulot au mépris de toute déontologie.

Marcel Garrigou-Grandchamp, dans un billet de 2021, rappelle les enjeux moraux de cette affaire : LA.



Article très complet sur les modalités de la contre-visite patronale(ICI) sur le site 


@VincentGranier nous signale même sur Twitter (X) que le médecin "coupable" ne pourra plus se faire accompagner pour se défendre devant la caisse.

LA Tout le fil est intéressant et diablement inquiétant.


270. Et toujours l'ostéopathie en maternité

Et pas seulement, comme le souligne @DocAmine_, dans une maternité à Marseille, mais aussi à l'AP-HP.



271. Une Tribune sinistrement inutile (pour les patients) et encore du VRS : un cas d'étude pour les liens d'intérêts.

Le journal @le_Parisien publie un tribune de 62 médecins pour demander le remboursement dès cette année d'un vaccin contre le VRS chez les personnes de plus de 65 ans et fragiles en reprochant à la HAS de ne pas agir assez rapidement.

La Tribune est inutile puisqu'il n'est pas possible de raccourcir le temps de validation.

Lisez la Tribune qui est un copier/coller de toutes les tribunes écrites par l'industrie pharmaceutique pour faire pression sur les autorités. 

Regardez bien la liste alphabétique de ces médecins (dont je connais certains personnellement et dont je ne doute pas un seul instant de la sincérité) et moi je vous propose la liste de ces médecins classée dans l'ordre de leur nombre de déclarations (entre parenthèses) de liens d'intérêts tels qu'ils apparaissent sur le site Transparence Santé.

C'est amusant.

(747 liens d'intérêts) Pr Pascal Chanez, pneumologue, CHU de Marseille ; 

(629) Pr Alain Didier, pneumologue, CHU de Toulouse ; 

(618) Pr Arnaud Bourdin, pneumologue, CHU de Montpellier ;

(480) Pr Karine Lacombe, infectiologue, Hôpital Saint-Antoine, Paris ; 

(440) Pr Nicolas Roche, pneumologue, APHP Centre, Hôpital Cochin, Paris ; 

(359) Pr Bruno Crestani, pneumologue, AP-HP. Nord, Paris, Président de la Fondation du Souffle ; 

(355) Pr Francis Couturaud, pneumologue, CHU de Brest ; 

(349) Pr Bruno Degano, pneumologue, CHU Grenoble-Alpes ; 

(306) Pr Frédéric Gagnadoux, pneumologue, CHU d’Angers ; 

(305) Pr Emmanuel Bergot, pneumo-oncologue, CHU Caen ; 

(300) Pr Olivier Sanchez, pneumologue, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris ; 

(299) Pr Arnaud Scherpereel, pneumo-oncologue, CHU de Lille ; 

(280) Pr Jacques Cadranel, pneumo-oncologue, APHP Hôpital Tenon, Paris ; 

(251) Pr Mathieu Salaun, pneumologue, CHU de Rouen ;

(250) Dr Rabia Boulahssass, gériatre, CHU de Nice ; 

(242) Pr Sylvain Marchand-Adam, pneumologue, CHU de Tours ; 

(238) Pr Pierre-Régis Burgel, pneumologue, Hôpital Cochin, APHP, Paris ;

(227) Dr Éric Denis, infectiologue, Centre Hospitalier d’Antibes ; 

(223) Pr Sébastien Couraud, pneumologue, Hospices civils de Lyon ; 

(200) Pr Antoine Magnan, pneumologue, Hôpital Foch, Suresnes ; 

(195) Dr Arnaud Boyer, pneumo-oncologue, Marseille ;

(189) Dr Cédric Etienne, infectiologue, Centre Hospitalier de Grasse ; 

(160) Dr Maeva Zysman, pneumologue, CHU de Bordeaux.

(143) Dr Éric Cua, infectiologue, CHU de Nice ;

(140) Pr Étienne Giroux Leprieur, pneumologue, APHP-Hôpital Ambroise Paré, Paris ; 

(139) Pr Gérard Zalcman, pneumologue-oncologue thoracique, CHU Bichat-Claude Bernard, Paris ; 

(119) Pr Bernard Maitre, pneumologue, Hôpital intercommunal de Créteil ; 

(117) Pr Antoine Cuvelier, pneumologue, CHU de Rouen ; 

(116) Dr Olivier Castelnau, pneumo-oncologue, Saint-Laurent du Var ; 

(113) Pr Claire Andrejak, pneumologue, CHU d’Amiens ; 

(106) Dr Jérôme Barrière, oncologue médical, Polyclinique Saint-Jean, Cagnes sur Mer ; 

(97) Dr Olivier Le Rouzic, pneumologue, CHU de Lille ; 

(83) Pr Thomas Similowski, pneumologue, Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris ; 

(71) Dr Elisa Demonchy, infectiologue, CHU de Nice ;

(71) Pr Charles Marquette, pneumologue, Institut Hospitalo-Universitaire RespirERA, CHU de Nice ; 

(64) Dr Véronique Mondain, infectiologue, CHU de Nice ; 

(61) Dr Frédéric Schlemmer, pneumologue, Hôpital Henri Mondor, Créteil ; 

(51) Dr Sabine Marco, pneumo-oncologue, Polyclinique Saint-Jean, Cagnes-sur-Mer ; 

(35) Pr Michel Carles, infectiologue, CHU de Nice ; 

(34) Pr Olivier Guérin, gériatre, CHU de Nice ; 

(31) Pr Jacques Levraut, urgentiste, CHU de Nice ; 

(12) Dr Michaël Rochoy, médecin généraliste, Outreau ; 

(10) Dr Laurent Marcq, médecin interniste, Polyclinique Saint-Jean, Cagnes-sur-Mer ; 

(10) Dr Jérôme Marty, médecin généraliste, Fronton ;

(9) Dr Franck Wilmart, médecin généraliste, Ambleny ; 

(8) Dr Carl Moubarak, médecin généraliste, Roquefort-les-Pins ; 

(6) Dr Guillaume Coindard, médecin généraliste, Athis-Mons ; 

(6) Dr Jean-Jacques Fraslin, médecin généraliste, Bouguenais ; 

(6) Pr François Vincent, pneumologue, CHU de Limoges ; 

(5) Dr Franck Clarot, radiologue, médecin légiste, Rouen ; 

(5) Pr David Darmon, médecine générale, Vice-président santé, Université Côte d’Azur, Nice ; 

(4) Dr Olivier Do Castro, médecin généraliste, Saint Quentin ; 

(4) Pr Bruno Hoen, infectiologue, CHRU de Besançon. Haut Conseil de la Santé Publique. Président de la commission spécialisée Maladies Infectieuses/Maladies Emergentes ; 

(4) Dr Matthieu Piccoli, gériatre, Hôpital Broca, APHP, Paris ; 

(4) Dr Pierre-Marie Tardieux, urgentiste, CHU de Nice ; 

(3) Dr Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, Clamart ; 

(3) Dr Rémi Malhomme, anesthésiste-réanimateur, CH d’Antibes ; 

(1) Dr Olivier Martin, anesthésiste-réanimateur, CH d’Antibes ; 

(0) Dr Martin Amboise, médecin généraliste (0), SOS21 Dijon ; 

(0) Pr Francis Chabot, pneumologue, CHU de Nancy ; 

(0) Dr Leslie Rogeau, médecin généraliste, Vence ; 

(0) Dr Richard Talbot, médecin généraliste, Saint-Hilaire du Harcouët ; 


272. Octobre Rose : c'est reparti.


Aurélien Rousseau n'en rate pas une (il faut qu'il change de ghost writer pour écrire ses tweets). 

J'ai trouvé la réponse de @DDupagne formidable de bon sens 






mercredi 19 octobre 2022

Liens et conflits d'intérêts.

Les médecins ne devraient-ils pas porter des uniformeses qui identifient leurs sponsors et de qui ils reçoivent des pots-de-vin ?

Qu'est-ce qu'un lien d'intérêts ?

"Un concours de circonstances qui crée le risque qu'un jugement professionnel ou des actions relatifs à un intérêt primaire soient injustement influencés par un intérêt se condaire.

"Les intérêts primaires sont : promouvoir et protéger l'intégrité de la recherche, le bien-être des patients et la qualité de la formation médicale.

"Les intérêts secondaires peuvent inclure non seulement un gain financier mais aussi le désir d'avancement professionnel, la reconnaissance d'une réussite personnelle et des faveurs pour des amis et de la famille ou des étudiants et des collègues.

"L'IOM ajoute que les intérêts financiers sont souvent mis en avant notamment auprès de l'opinion publique mais qu'ils ne sont nécessairement pas plus graves que les autres intérêts secondaires ; ils sont en revanche plus objectivables, plus opposables, plus quantifiables et plus réglementés en pratique de façon équitable"

(Selon l'IOM (Institute Of Medicine), l'équivalent états-unien de l'Académie de médecine)).

Article L4113-13 du Code de la santé publique

Les membres des professions médicales qui ont des liens avec des entreprises et des établissements produisant ou exploitant des produits de santé ou avec des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de faire connaître ces liens au public lorsqu'ils s'expriment sur lesdits produits lors d'une manifestation publique, d'un enseignement universitaire ou d'une action de formation continue ou d'éducation thérapeutique, dans la presse écrite ou audiovisuelle ou par toute publication écrite ou en ligne. Les conditions d'application du présent article sont fixées par décret en Conseil d'Etat.


Les manquements aux règles mentionnées à l'alinéa ci-dessus sont punis de sanctions prononcées par l'ordre professionnel compétent.


Les intervenants médecins ou autres doivent le ou les déclarer.

  1. Quand un médecin parle en public (en France) à l'attention de professionnels de santé en général et de médecins en particulier ou devant un public profane, il est tenu de déclarer ses liens d'intérêts. 
  2. Selon le Code de la santé publique, article L4113-13.
  3. Des liens d'intérêts signifient qu'il pourrait s'exprimer en tenant compte des relations qu'il entretient avec des personnes, des institutions, des industriels dont il dépend pour sa carrière (un employeur public ou privé) et/ou dont il profite d'un point de vue financier.
  4. Les liens financiers sont les plus faciles à déterminer, ils sont déclarés d'un point de vue fiscal par les firmes qui paient et ils sont consultables sur le site Transparence Santé et sur le site Eurosfordocs.
  5. Les liens non financiers sont parfois moins évidents à mettre en évidence : liens avec une institution, un supérieur hiérarchique, une agence gouvernementale, un groupe de travail, un parti politique, un syndicat, ou liens de camaraderie, d'amitié ou d'amour.
  6. L'orateur ne déclare parfois pas des liens d'intérêts car il argue que le sujet qu'il va traiter ou pour lequel il est interrogé n'a pas de rapport avec ces liens. Nous y reviendrons car c'est discutable.
  7. Ainsi, un intervenant ne déclare pas ses conflits d'intérêts car les conflits d'intérêts sont un jugement que porte l'auditeur à l'énoncé des liens d'intérêts déclarés.

Personne ou presque ne les déclare.

  1. Lors d'interventions à la radio, à la télévision ou sur les réseaux sociaux, il est exceptionnel que l'intervenant, le commentateur, le blogueur se conforme au Code de la santé publique.
  2. Les médias concernés ne s'en préoccupent pratiquement jamais lorsqu'ils invitent une personne à parler.
  3. Il n'est pas d'exemples à ma connaissance où le défaut de déclaration ait conduit à des poursuites (mon oreillette me dit que oui, le Conseil de l'ordre est exceptionnellement intervenu).
  4. Lors de congrès ou de réunions de formation médicale continue les orateurs doivent préciser au début de leur intervention quels sont leurs liens d'intérêts. Ils le font de plus en plus (mais je n'ai pas de statistiques sur la question). Et je ne parle pas des orateurs qui ne déclarent pas de liens d'intérêts en utilisant des écrans où apparaissent en bas à droite le logo d'un laboratoire !
  5. Le livre "La santé en bande organisée" de Jouan et Riché a confirmé combien les liens non financiers et/ou affectifs (i.e. sexuels) sont importants dans les prises de décision : épouse de, mari de, maîtresse de, amant de. Il est clair qu'il est difficile, je veux dire impossible, que le directeur de l'agence du médicament, avant de parler sur CNews, commence son intervention par "Je déclare être l'amant de Madame X, directrice de la communication du laboratoire Y dont je vais parler de l'une des molécules"
  6. Le fait de ne pas déclarer un lien d'intérêts parce qu'il n'a pas de rapport avec le sujet abordé pose plusieurs questions : a) parce que si vous parlez de la molécule M1 commercialisé par le laboratoire L1 et que vous recevez de l'argent du laboratoire L1 pour la molécule M2 qui appartient à une autre classe thérapeutique, on peut imaginer quand même que vous allez préserver votre source de revenus ; b) parce que dire du bien de la molécule M3 du laboratoire L3 dans un domaine thérapeutique ou pour une classe pharmacologique, c'est signifier que vous êtes ouvert pour recevoir de l'argent du laboratoire L4 qui commercialise une molécule M4 dans le même périmètre (imaginez l'inverse) ; c) le milieu pharmaceutique étant étroit, il vaut mieux pour un laboratoire lambda embaucher un chercheur/orateur favorable a priori à l'industrie pharmaceutique et qui ne dérapera pas dans les congrès.

Peut-on échapper aux liens d'intérêts ?

  1. Monsieur Bruno Lina et Madame Agnès Buzyn ont indiqué que le fait d'avoir des liens financiers avec les industriels est un gage que les médecins font partie de l'excellence.
  2. C'est faux et c'est vrai.
  3. C'est faux dans de nombreux cas : l'industrie préfère compter sur des médecins compliants, qu'elle  a parfois fabriqués elle-même (expert mongering), qui sont aussi bons orateurs, bons rédacteurs, ou qui occupent des postes décisionnaires importants et qu'ils savent se coucher quand il faut rajouter une phrase dans un article ou changer de test statistique pour obtenir le graal, c'est à dire la significativité statistique, plutôt que des experts en recherche clinique qui pourraient être trop regardants ou qui ne renverraient pas l'ascenseur. Elle préfère des médecins à l'échine souple.
  4. C'est vrai aussi car pour faire de la recherche clinique en France, sauf exceptions, il est nécessaire de travailler avec les industriels du médicament. Des personnes intègres, si elles veulent travailler, si elles veulent publier, si elles veulent faire carrière, doivent accepter l'argent de l'industrie. Jusqu'à quel point ? Jusqu'à quel poste ?
  5. Enfin, dans les contributions financières des laboratoires il existe aussi un poste qui s'appelle "Frais de congrès", c'est à dire qu'un orateur est invité à Chicago (ASCO) pour faire une communication, participer à un board, et on lui paie les frais d'inscription, le gîte et le couvert. Convenons qu'il est assez difficile de faire autrement tant les prix sont exorbitants, même pour un PU-PH. En revanche, l'invitation du professeur lambda (qui vient avec son épouse, sa maîtresse...) à Chicago, et qui n'a rien à y faire de scientifique sinon s'informer (quand il parle anglais), c'est du pur marketing, c'est du relationnel dans le but d'obtenir un retour d'ascenseur... Accessoirement on peut s'interroger sur l'intérêt scientifique d'un congrès international en présentiel à l'heure des facilités du distanciel. L'intérêt est surtout promotionnel.

En conclusion :

  1. Faire appliquer la loi ne semble pas encore à l'ordre du jour.
  2. La corruption a encore de beaux jours devant elle.

lundi 18 avril 2022

Bilan médical de la semaine du lundi 11 au dimanche 17 avril 2022 : Macron, liens d'intérêts, restriction sodée, dépistage des cancers, covid long, Sacubitril/valsartan

Je n'ai pas trouvé le nom du dessinateur...


Le Collège National des Généralistes Enseignants s'engage.


Le communiqué : LA.

Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle me feront voter Macron au second.

Nul ne saurait ignorer combien ce blog a publié de billets critiquant à la fois la politique économique violente d'Emmanuel Macron à l'égard des plus précaires (que l'on a vus être les plus fragiles par rapport au Covid en termes de nombre de cas, de sévérité de la maladie, d'hospitalisations et de décès) et l'incompréhensible politique de santé publique vis à vis du Covid (prise en compte de gourous, refus des données, initiatives curieuses, manque de cohérence, électoralisme...) et pourtant, en raison du danger que l'extrême-droite prenne le pouvoir en France, il me paraît utile de voter Macron au deuxième tour.

Marc Gozlan et l'industrie.

Nous avons toujours beaucoup apprécié  les billets de Marc Gozlan en son blog (ICI) "Réalités Biomédicales" et nous continuerons de le lire avec attention malgré ce qui suit (ou, plutôt en en tenant compte).

En revanche, ne voilà-t-il pas qu'il promeut sur son compte twitter (désormais il m'a verrouillé, je ne peux plus y accéder) un site consacré au diabète (LA) dont il loue l'indépendance, un centre dirigé par le professeur Philippe Froguel et qui s'intitule Preci Diab, National Center for Precision Diabetic dans lequel il publie un blog "Le diabète dans tous ses états" (LA).

Voici les partenaires industriels du site.


J'avais signalé qu'il ne pouvait pas mettre en avant son indépendance et ne pas signaler que le site est sponsorisé par l'industrie (bien que le site en fasse mention). Cela n'enlève rien sans doutes aux qualités éditoriales de Marc Gozlan mais, pour le diabète, cela invite à la prudence.


Pourquoi les psychologues sont opposés au nouveau remboursement des consultations de psychologie.

Depuis le 5 avril 2022 les consultations de psychologie sont désormais remboursées par l'Assurance maladie, ce qui pourrait être une bonne nouvelle pour la profession, mais ce qui lui pose manifestement des problèmes.

Un psychologue explique dans La République du Centre  (LA) les raisons pour lesquelles la profession s'y oppose.

Quand Vinay Prasad attaque frontalement la politique #ZeroCovid à partir de la politique de santé publique chinoise : effrayant.

Vinay Prasad est désormais très contesté pour ses prises de position contre la fermeture des écoles, contre le port du masque dans l'Etat de New-York pour les enfants de 2 à 4 ans, et cetera. Mais il est toujours très important de l'écouter. (ICI pour twitter et LA pour YouTube)


La restriction sodée dans l'insuffisance cardiaque : un dogme mis à mal par la randomisation.

John Mandrola commente (LA) un essai publié dans Lancet (ICI) (dont on voit ICI le protocole).

Conclusion (rapide) : En médecine ambulatoire la restriction sodée ne diminue pas les "événements" cliniques.

Il s'agit d'un essai pragmatique randomisé testant les conseils habituels vs un régime faible en sodium à 1500 mg/jour.

Il n'y avait pas d'essai contrôlé auparavant.

Quelques remarques (de John Mandrola) : cet essai ne montre pas de différence, il est possible qu'il n'y en ait pas (vrai négatif) et il est possible que l'essai n'arrive pas à démontrer cette différence (faux négatif). Mandrola penche pour la deuxième hypothèse : 
  1. Le groupe contrôle consommait peu de sel (avec une différence quotidienne de 500 mg) (en moyenne les Etats-uniens consomment 3 g/jour)
  2. Le nombre de patients inclus était trop faible car l'estimation des événements cliniques avait été sous-estimé au départ
  3. Les patients inclus n'étaient pas assez sévères.
Quoi qu'il en soit : un dogme fondé sur le bon-sens est malmené par un essai contrôlé.

En d'autres domaines (covid, par exemple) on pourrait s'y intéresser.


Cancer screening: the good, the bad and the ugly. Mille repetita placent.

Cent fois sur le métier Gilbert Welch remet son ouvrage dans le JAMA: LA.

Cet article est fondamental. il devrait être enseigné dans toutes les facultés de médecine de France et de Navarre.

En voici la traduction française sur le site de Cancer Rose (LA).

Discussions passionnées sur Twitter, où l'on se rend compte que le dépistage et ses supposés bienfaits reculent un peu dans l'esprit des scientistes et des bonsensistes. 

Je faisais remarquer que :
  1. Le dépistage organisé du K du colon ne sauvait pas de vies et l'on m'a répondu que le critère mortalité globale était sans doute dépassé (cela m'a évoqué l'abandon ou presque du critère Survie Globale dans les essais de cancérologie au profit de critères de substitution afin de pouvoir commercialiser des molécules non efficaces)
  2. Qu'il y avait également un sur diagnostic dans le dépistage du cancer du colon mais qu'il concernait effectivement peu les lésions cancéreuses mais surtout les lésions précancéreuses et on m'a répondu qu'il n'était pas éthique de faire des essais randomisés et qu'on devrait m'inclure dans le bras contrôle d'un essai contrôlé (l'empathie des scientistes) et que, finalement, si j'étais si malin, pourquoi n'avais-je pas mené de tels essais ?
  3. Les arguments des défenseurs du dépistage organisé du cancer du colon ressemblent à ceux des urologues pour le dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA (dont on sait qu'il entraîne trop de sur diagnostics et de sur traitements) ou des gynécologues-obstétriciens pour le dépistage organisé du cancer du sein ou pour le dépistage sauvage du cancer du sein (quel que que soit l'âge et à des fréquences curieuses), sans oublier les oncologues et les marchands de mammographes, ou des pneumologues pour le dépistage organisé et ciblé du cancer du poumon chez le fumeur.

Covid long : une étude de cohorte ouverte mal fichue et inquiétante qui fait partie de la désinformation des Faiseurs de Peur.

Un article de Sciences et Avenir (LA) commenté sur twitter par l'auteur, Nicolas Gutieriez, à partir d'un essai français de cohorte (ICI) rapporte, dès la deuxième phrase que

Le Covid long (...) toucherait près de la moitié des personnes ayant développé le Covid.
Or, que nous apprend l'article princeps ?

... qu'environ 10 % des personnes ayant présenté un syndrome respiratoire sévère dû au covid ont présenté un Covid long...

On arrête là ? 

Je ne suis pas ici pour négliger les covid longs.
Je ne suis pas ici pour nier les covid longs.
Je ne suis pas ici pour ne pas prendre en compte et en charge et en soin les covid longs.
Je demande des données issues d'essais robustes.


Sur diagnostic (anxiété) chez les enfants/adolescents.  

Un article du New-York Times (LA) rapporte qu'un panel d'experts états-uniens recommande le dépistage de l'anxiété chez les enfants de 8 à 18 ans en soulignant l'intérêt d'un diagnostic et d'un traitement précoces.

Voici la réponse d'Allen Frances (ICI)



Hors sujet

Félix Valloton. Paysage avec paysan. Honfleur. 1912


Sacubitril et insuffisance cardiaque par Florian Zores

Lire ICI

L'association Sacubitril/valsartan est un très bon traitement de l'insuffisance cardiaque à Fraction d'éjection du ventricule gauche altérée si l'on reste dans le cadre de l'étude PARADIGM (LA).

Pour les questions en suspens lire l'article de Florian Zores.

A propos des maux de gorge non compliqués en téléconsultation : ni TDR ? ni antibiotiques ?

Sur twitter le docteur Licha montre le résultat d'une télé consultation sans visio avec prescription de céfixime pour des maux de gorge (ICI).

Lisez toute la conversation.

Et Didier Boussageon pose la question à 25 euros : était-il nécessaire de pratiquer un TDR ? Etait-il même nécessaire, sans TDR, de prescrire des antibiotiques ? 

Dans le cadre de la décision partagée, voici un document australien qu'il faut prendre en considération et qui pourrait changer nos pratiques.



C'est tout pour cette semaine mais c'était beaucoup.







dimanche 10 avril 2022

Bilan médical de la semaine du lundi 4 au dimanche 10 avril 2022. Les élections, Pfizer, les liens d'intérêts dans le diabète, l'oxymétrie covid, Sacubitril...

Image de la désastreuse politique sanitaire d'Olivier Véran et d'Emmanuel Macron. Il vote sans masque derrière un inutile Plexiglas 

 

Images Le Dauphiné Libéré


A 21 heures, voici les estimations : 



Vous avez encore envie que je vous commente l'actualité médicale de la semaine passée ?






La société francophone du diabète donne ses recommandations sur le diabète et déclare ses liens d'intérêts.


Voici les chiffres des Français.

Dans l'ordre € (nbre de déclarations) source eurofordocs pour les Français Pr B Bauduceau 241 425 (578) Pr L Bordier 172026 (636) Pr P Darmon 365228 (1343) DR Bruno Detournay 57752 (109) Pr P Gourdy 303 844 (1043)
Pr B Guerci 551 026 (1394) Dr S Jacqueminet 17 492 (103) Pr A Penformis 0 (0) Pr C Thivolet 97775 (225) Dr T Vidal 0 (28)


Selon Prescrire, le bilan des nouvelles molécules en 2021



Pourquoi l'OMS a mis deux ans avant de dire que le Covid diffusait par aérosolisation.



La retraite à 65 ans (Macron et d'autres).



Oxymétrie de pouls à domicile versus examen clinique en période de Covid

LA
Attention, c'est une étude contrôlée. Une seule.
Mais : Les auteurs affirment que l''utilisation d'un oxymètre de pouls à domicile en plus de la clinique (appréciation subjective de la dyspnée) ne change pas l'espérance de vie


Sacubitril et insuffisance cardiaque sur l'excellent blog de Florian Zores


Pour vous donner envie de lire, voici le début de la conclusion de Florian Zores

Les données publiées ces derniers mois viennent donc confirmer ce que j’écrivais il y a presque un an : le S/V est un très bon traitement de l’ICFEA si on reste dans le cadre de l’étude PARADIGM. Dès qu’on étudie une population différente, les résultats sont bien plus discutables, voire totalement négatifs. Je sais bien que la nouveauté est attrayante et que prescrire du S/V semble bien mieux qu’un vieil IEC génériqué depuis une ou deux décennies... A suivre sur le blog.


Encore une "société" de diabétologie sous influence.


Voici les partenaires philanthropes : 



Un peu d'actualité (électorale)




C'est tout pour ce soir

dimanche 13 mars 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 7 mars et le dimanche 13 mars 2022 : l'Eglise de dépistologie en majesté.



Cette semaine est tellement riche d'informations que je vais oublier plein de trucs...

Plus d'IRM, plus de diagnostics, plus de sur diagnostics, plus de sur traitements !

Le secrétaire d'Etat anglais à la santé, Sajid Javid, annonce un plan ambitieux sur 10 ans pour mener la guerre contre le cancer et faire de l'Angleterre le meilleur endroit du monde pour recevoir des soins contre le cancer (sic).

Il prévoit d'implanter des IRM et des scanners dans les centres commerciaux et dans les stades de foot-ball, ce qu'il appelle faire une IRM en se promenant... (voir ICI l'article du Daily Mail)

Michael Baum, voir LA, rappelle sur twitter la fameuse formule de Gilbert Welch (en 2007 dans le New-York Times) que je traduis : 

La plus grande menace qui pèse sur la médecine aux Etats-unis est qu'un nombre plus important d'entre nous vont être aspirés dans le système non pas en raison d'une épidémie de maladies mais à cause d'une épidémie de diagnostics qui conduit à une épidémie de traitements.

Sans oublier que le secrétaire d'Etat fait du hyper hype en annonçant que le développement des vaccins à ARNm va permettre le développement de vaccins contre le cancer.

Au même moment, des sociétés privées proposent ceci :


Ce sont des réservoirs de sur diagnostics !


L'Eglise des Présomptions : un raisonnement curieux

Joey Fox, un ingénieur, rédige un thread (voir ICI) indiquant que selon ses calculs (on ne dispose pas de l'étude) la ventilation des pièces 6 fois par heure associée à la technique intitulée en anglais Ultraviolet Germicidal Irradiation diminue (LA) de 87,5 % la transmission du SARS-Covid19.

Boîte Corsi-Rosenthal


Pour l'instant, tout va bien. Mais la suite est assez savoureuse. Voici ce qu'écrit Joey (je traduis) :

Suis-je trop optimiste ?
Est-ce que je fais trop confiance aux mesures d'ingénierie ?
Bien. Faites des études contrôlées pour me prouver le contraire.


45 % des auteurs qui rédigent les recommandations de pratique clinique présentent des liens d'intérêts financiers

Vous devez être lassés par ce genre d'étude.

Vous devez vous dire que tout le monde sait ça.

Vous connaissez les arguments des "liés" : 1) on ne peut pas faire autrement, 2) nous on est des chercheurs, 3) cela ne nous influence pas

Mais rien ne change au niveau des conférences de consensus, des recommandations des sociétés savantes ou des agences gouvernementales.

Cent fois sur le métier...

Un article émanant de la Mayo Clinic (LA) a analysé 37 études rassemblant 14764 auteurs de recommandations de pratiques cliniques : 45 % des auteurs présentaient des liens d'intérêts financiers. Ces liens concernaient des honoraires en général (39 %) et des honoraires de recherche (29 %) en particulier. De 6 à 100 % des auteurs ne déclaraient pas leurs liens et, dans les 10 études qui les exigeaient, 32 % ne les déclaraient pas.


Dépistage du cancer du poumon : les dépistologues à la manoeuvre

Cette semaine est celle de l'offensive prédicatrice et évangélisatrice de l'Eglise de dépistologie.

Avec, en corollaire, l'offensive anti scientifique de l'Eglise des Présomptions.

Le poids économique des scanners n'est pas non plus étranger à cette action médiatique, ce hype.

Le dépistage du cancer du poumon est en première ligne.

Au moment où les pneumologues et les scannerologues, sont en train de recruter dans les EHPAD pour une étude genrée (ça fait chic) sur le cancer du poumon chez les femmes fumeuses et ex fumeuses avec l'aide de l'AP-HP, c'est l'étude CASCADE, LA,


une étude dont le protocole annoncé (ICI) est une sorte de gloubi-boulga A La Française qui fait un marketing-mix entre le dépistage du cancer du poumon par scanner faible dose, l'intelligence artificielle, la population féminine, et, je cite, l'adhésion au dépistage, son impact sur le sevrage tabagique, le retentissement psychologique et les coûts induits...

Ce n'est plus un programme électoral, c'est la promesse du Paradis sur terre !

Mais, et c'est là que l'on se rend compte de la vanité holistique de la dépistologie à tout va, voici ce que l'on lit aussi et c'est renversant :

Ce scanner permettra le dépistage de plusieurs pathologies liées ou favorisées par le tabac : cancer pulmonaire mais aussi maladie coronaire, emphysème ou encore ostéoporose.

J'imagine que l'Eglise de dépistologie a aussi enrôlé des dépistologues cardiologues et des dépistologues rhumatologues.

Ces personnes sont des génies.

Elles se proposent de régler une bonne fois pour toutes le problème des dépistages chez les femmes. Mais elles ne parlent pas du cancer du sein (voir plus loin).

Le raisonnement est renversant : on utilise le scanner faible dose pour dépister le cancer du poumon chez la femme (dans l'étude Nelson il y avait d'ailleurs peu de femmes), sans nul doute pour diminuer la dose d'irradiation, sans prendre en compte le fait que les femmes entre 50 et 69 ans sont invitées également au dépistage organisé du cancer du sein avec une mammographie tous les deux ans ! A ce sujet vous pouvez lire un billet de Cécile Bour (LA) qui donne des informations et sur le dépistage du cancer du poumon et sur le niveau d'irradiation attendu chez les femmes.

Je ne suis pas spécialiste et donc je vais me faire crucifier par les prêtres comme par les laïcs de l'Eglise de Dépistologie, sans compter les philosophes qui hurlent "Une seule vie compte", mais j'ai un peu lu sur le dépistage et je reconnais au premier coup d'oeil où sont les loups.

Cette étude n'est pas faite dans l'intérêt des patientes, elle est faite dans l'intérêt du complexe scannero-industriel.

A aucun moment, la notion de sur diagnostic n'est abordée, notion qui est niée en France par les autorités oncologiques, or c'est le problème central de TOUS les dépistages et le problème crucial des études sur le dépistage du cancer du poumon. Et chez les femmes le sur diagnostic et le sur traitement sont bien connus pour le cancer du sein (nous vous parlerons un jour d'une étude US modélisée qui vient de paraître et qui assume le sur diagnostic à 15 % ! ICI pour l'article et LA pour les premiers commentaires) (1), comme pour l'ostéoporose et comme pour les coronaropathies asymptomatiques. Si vous voulez des informations sur l'étude NELSON : 2)

Le vrai but de l'étude CASCADE est celui-ci : les scannerologues généralistes français ne sont pas équipés pour l'analyse volumétrique évolutive des nodules selon NELSON... Donc, ils doivent s'adapter :

Son objectif est de démontrer que la lecture des scanners par un radiologue formé au dépistage, aidé d’un logiciel de détection, a des performances similaires à une double lecture experte, en prenant comme référence l’étude NELSON.

Parce que les programmes pilotes qui ont été acceptés et demandés par la HAS, il n'est pas possible de les pratiquer au niveau national.

Une étude chinoise qui tombe à pic : dépistage du cancer du poumon avec un seul scanner basse intensité

Un seul scanner pulmonaire chez les personnes à risque de cancer du poumon et passez muscade : la mortalité relative due au cancer du poumon diminue (- 31 %) et la mortalité absolue également (- 32 %).

Cette étude chinoise non randomisée illustre à merveille le concept néo moderne de la médecine promu à la fois par les raoultiens et les académiques progressistes : 
  1. Quand les résultats d'une étude non contrôlée correspondent à nos préjugés, pas besoin d'études randomisées
  2. Quand les études d'une étude non contrôlée démentent nos préjugés, il faut faire des études contrôlées

Et le lobby des scannerologues embraye (cf. supra le secrétaire d'Etat à la santé anglais).



Avec l'oxymore de la semaine. 



Encore de la dépistologie non maîtrisée : en psychiatrie

Une saisie d'écran sur twitter. 


Pour Allen Frances : Wiki.

Les lésions lombaires décelées par l'imagerie IRM ne sont pas corrélées aux douleurs lombaires présentes et à venir

Une étude de cohorte prospective menée sur 6 ans (ICI) montre une absence de corrélation entre les lésions décelées à l'IRM et l'intensité des douleurs ressenties par les patients. 
Cette étude confirme un certain nombre de données déjà connues : elle souligne à mon sens la nécessité de peser les indications de l'imagerie lombaire (il existe des recommandations -- peu suivies) et de contrôler le discours qui peut être tenu aux patients lombalgiques qui entraîne notamment un effet nocebo, des phrases du genre : "Vous ne pourrez plus jamais porter", "C'est pour la vie", "Il faut vous interdire de faire certains mouvements", et cetera.

Cette étude devrait rendre prudents les cliniciens : d'une part en prescrivant moins de scanners et d'IRM en suivant les recommandations, d'autre part en modérant leurs propos devant les malades (et les radiologues sont visés également) et en leur expliquant que des lésions vues à l'IRM ne les condamnent ni à la souffrance éternelle, ni à la chaise roulante.

Mortalité liée au Covid vs sur mortalité

Un article du Lancet sur la sur mortalité dans le monde : ICI. Il existe des différences importantes et, notamment, une sous-estimation des morts liés au Covid... On attend des éclaircissements de la part des autorités compétentes françaises sur les différences... Pour commencer, et selon l'INSEE, depuis le premier janvier 2022 : LA.

Pour l'instant, belle infographie de @NicolasBerrod dans Le Parisien.


Une première réaction danoise qui devrait exciter les épidémiologistes français : 



Je n'ai donc pas eu le temps de vous parler :

  1. D'une analyse de la situation suédoise : LA qui est nuancée et qui, sur l'échelle du ZéroCovid au Circulez y a rien à voir, se situe en plein milieu.
  2. De l'obésité aux États-Unis d'Amérique : ICI qui mériterait une analyse non nuancée des ZéroObésité
  3. D'une remarquable étude soulignant encore les biais en termes de survie totale de l'utilisation comme Critère principal en oncologie du PFS (Progression Free Survival) : ICI
  4. Des liens avec l'industrie des associations de patients canadiennes : LA
  5. Et enfin, mais j'oublie des trucs, de la scandaleuse déclaration du Président de la République sur la retraite à 65 ans (il faudrait y revenir longuement en parlant de l'espérance de vie à la naissance, de l'espérance de vie en bonne santé et de l'espérance de vie à 40 ans)

A plus.


Notes

1) L'étude UKLS (ICI) va dans le même sens et la discussion sur le sur diagnostic est intéressante.

Overdiagnosis is a potential issue in all cancer screening programmes, as well as in lung cancer CT screening []; overdiagnosis is defined as the diagnosis of cancer, histologically confirmed, as a result of screening, which would never have been diagnosed in the host's lifetime if screening had not taken place. NELSON reported 8.9% overdiagnosis [
], the NLST initially reported 18% [
], however, more recent follow-up has suggested only 3% overdiagnosis in the LDCT arm [
]. Estimates from the other trials vary considerably [
,
]. In the UKLS the absolute incidence after a median follow-up of 7.2 years (Fig. 3, 75 vs 86 cases) indicates a potential 15% excess incidence in the lung cancer screening arm, which represents an estimate of the worst-case scenario for over-diagnosis, since screening stopped after the single screen. The MISCAN lung cancer model estimated overdiagnosis to be 10% in screened populations [

2) Une analyse de 2020 du site d'EBM Minerva (LA) rend compte des résultats de l'étude NELSON préfigure  les raisons pour lesquelles CASCADE a été mise en route.  Je remarque avec effroi que la notion de sur diagnostic n'est pas non plus abordée par Minerva ! Commentaires de l'université de Sherbrooke : LA NNT = 131