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lundi 29 mai 2023

Bilan médical du lundi 22 au lundi 29 mai 2023 : le système de santé est en crise et la réponse des soignants : C'est pas moi, c'est les autres. Avec : urgences, gynécologie, essais contrôlés, fluoroquinolones, SCI-HUB, infections nosocomiales, l'oncologie en folie, conflits d'intérêts, angioscanners, RSA, IHU.

 


Le système de santé est en crise.

Tout le monde le reconnaît ou presque.

Tout le monde a des solutions : de l'argent, de l'argent, de l'argent. Et nous ferons le reste.

Cette semaine, plus que les autres semaines, les acteurs de santé répètent à l'envi : c'est pas moi qui dois changer, c'est l'autre.


180. Le problème des urgences ne vient pas des urgences (c'est du deuxième degré).

La crise de la santé publique est unanimement admise dans tous les pays développés (bis repetita).

Un urgentiste nord-américain nous donne son avis dans un fil twitter qui n'a pas manqué d'être applaudi par les urgentistes de ce côté de l'Atlantique.

Voir le fil : ICI.

Ça commence fort : 


C'est pourquoi, en France, sachant que les urgentistes ne pouvaient rien avoir à se reprocher, le Ministre de la Santé est un ancien urgentiste, Frédéric Braun. On voit le massacre.

On n'avancera pas beaucoup si on continue comme ça : 
  1. Il y a une crise de la Santé publique
  2. C'est pas moi c'est l'autre
  3. Le problème des soins primaires ne vient pas des soins primaires
  4. Le problème des soins palliatifs ne vient pas des soins palliatifs
  5. Le problème de la psychiatrie ne vient pas de la psychiatrie.
  6. Ad libitum.
  7. Tout va le mieux dans le meilleur des mondes possible (Leibniz).

181. Le problème du respect des patientes en gynécologie ne vient pas de la gynécologie (c'est du deuxième degré).

Vu sur internet

On n'avancera pas beaucoup si on continue comme ça : 
  1. Il y a une crise de la Santé publique
  2. Le problème sera résolu par les médecins
  3. Les patients, et ici les patientes, n'ont qu'à la fermer
  4. Sinon, qu'elles aillent voir ailleurs.
  5. Les gens qui savent, qui disent la médecine, qui savent mieux que les concitoyennes (pas encore malades) ce qui est bon pour elles, continuent de dire : 3circulez, y a rien à voir".


182. Le problème de l'absence d'essais contrôlés ne vient pas des essais contrôlés (c'est du deuxième degré).

Damien Barraud (@fluidloading) revient sur la (vieille) affaire de la flécaïnamide dans un thread (fil) qui souligne combien les essais bien menés sont nécessaires en médecine. Voir LA.

Damien Barraud, c'est le médecin qui s'est opposé dès le début aux raoulteries et aux autres charlataneries perronno-douste-blazyennes, et qui a dû subir les assauts des hordes de débiles hors-la-loi éructant à Marseille comme à C-News, à France-Soir ou à RMC (ils se reconnaîtront).

Mais Damien Barraud, c'est aussi le médecin qui n'a pas commencé par Raoult et qui ne s'est pas arrêté à Raoult pour dénoncer les essais cliniques frauduleux, les prises en charge médicales non fondées sur les preuves (ils se reconnaîtront aussi) et l'exigence de toujours plus d'éléments de preuves pour décider de traiter.

Ce thread/fil montre combien le bon sens, les idées préconçues, la physiopathologie ou l'étiopathogénie, ne suffisent pas pour emporter l'adhésion sur un traitement qui n'a pas, selon les normes actuelles (bien dégradées) des essais cliniques contrôlés, montré son efficacité sur des critères validés.

Et, fait rare, il y a plus de morts dans le groupe flécaïnamide que dans le groupe placebo !




Phase I pour la transmission du Sars-CoV-19



183. Le problème de la sur prescription de fluoroquinolones n'est pas liée aux prescripteurs de fluoroquinolones (c'est du deuxième degré).

L'ANSM rapporte LA les règles de prescription des fluoroquinolones.

Il est probable, pour que l'ANSM s'en mêle, et pour que l'agence européenne (EMA) mette son grain de sel  (elle qui est d'une passivité déconcertante quand il s'agit de dénoncer les industriels qui la finance), qu'il s'est passé quelque chose.

Eh bien, les défenseurs du système, pour les fluoroquinolones, ont une stratégie un peu différente :

  1. Les fluoroquinolones sont des produits majeurs : il ne faut pas les interdire. On se demande qui aurait eu cette idée folle.
  2. On exagère.
  3. Moi, je les prescris toujours bien.
  4. Il n'est jamais bon de dénoncer les brebis galeuses.
  5. Il n'y a pas tant d'évènements indésirables que cela dus aux fluoroquinolones







184. Le problème de la marchandisation de la connaissance scientifique n'est pas liée aux marchands (c'est du deuxième degré).




Le problème de l'accès aux articles scientifiques est peu abordé sur ce blog mais largement développé par le blog Rédaction Médicale d'Hervé Maisonneuve : ICI.

L'atomisation des titres, le nombre de publications, la cherté des abonnements font que nombre d'étudiants, de thésards, de doctorants et autres rédacteurs d'articles ont beaucoup de mal à se procurer des articles gratuitement.

C'est interdit, donc, ne diffuser pas une méthode pour passer outre : LA.


185. Le problème des infections nosocomiales sera résolu en ne les déclarant pas (c'est du deuxième degré).

Un rapport de Santé publique France (voir LA) relate l'augmentation des infections nosocomiales en 2022 qui serait due au Covid.

Le fait majeur : les établissements de santé ne déclarent pas massivement les infections nosocomiales comme les événements indésirables liés aux médicaments.

Et là, on peut dire : Circulez, y a rien à voir.







186. L'oncologie en folie et le problème ne vient pas des oncologues (c'est du deuxième degré)






Et l'article est  LA


Clara Locher fait feu de tout bois






Et


For 21 years, novel cancer drugs have typically been approved based on one single, often uncontrolled, clinical trial, measuring surrogate endpoints. This leaves cancer patients without solid evidence that novel drugs improve their survival or QoL and there is no indication towards improvement.

C'est LA





187. Les conflits d'intérêts pour les nuls (c'est pas moi c'est les autres)


Le professeur Didier Dreyfus sur Youtube



188. Quand l'extrême-gauche participe au cirque macronien du dépeçage de la Santé publique




189. Quand les recommandations ne sont pas suivies : à propos des angioscanners pour suspicion d'embolie pulmonaire aux urgences


Voir ICI le thread/fil complet de @FreundYonathan qui vous explique que malgré les recommandations le nombre d'angioscanners demandés aux urgences explose sans qu'il n'y ait de diminution de la mortalité !


Conclusion : 




190. Le tiers des foyers ayant droit au RSA n'en profite pas (salauds de pauvres : c'est du deuxième degré)




Voir l'article de Libération LA


191. Nous n'avons pas parlé de La Tribune parue dans le journal Le Monde contre l'IHU de Marseille

Parce qu'elle nous a fait rire (c'est du premier degré).

C'est ICI.

Pourquoi nous a-t-elle fait rire ?

Juste le titre : "En l'absence de réaction des institutions, les graves manquements constatés pourraient être la norme." 

Hu hu hu : elles le sont (presque) déjà.

Cf. supra : 186.



dimanche 9 avril 2023

Bilan médical du lundi 3 au dimanche 9 avril 2023 : MG anglais, femmes chirurgiens, les libéraux, ces renégats, oncologie, PU-PH, lombalgies, alcool, diabète fin de la médecine, Moderna, diabète, IST HSH.

 


130. Scoop : les MG anglais travaillent trop et le nouveau contrat ne va pas arranger les choses !

Vous le savez, tous les maux des soins primaires en France vient de ce qu'il est assuré par les méchants médecins généralistes libéraux qui sont nuls en médecine et qui gagnent trop d'argent (et les gens qui lisent un peu ce blog savent combien je les défends bec et ongles et contre vents et marées, hu hu hu) qui seraient remarquablement remplacés, selon l'extrême-gauche de l'extrême-gauche, par des fonctionnaires d'Etat ou apparentés...

Eh bien, les apparentés fonctionnaires en Angleterre (et ne venez pas ergoter sur le système des trusts, sur comment le NHS attribue les fonds, et cetera), travaillent trop, ne sont pas contents, bien qu'ils soient aidés par des assistantes, des IPA et des secrétaires, et gagnent plus d'argent en moyenne que les MG libéraux français. Voir l'article ICI.


Mais, ne l'oublions pas, selon l'extrême-gauche de l'extrême gauche, hospitalo-centriste, pour la suppression de la médecine générale libérale, il y a le modèle de la Catalogne qui est formidable.


Prof Kamila Hawthorne, Chair, presenting the International Research Award to at the BJGP Research Conference for, "GPs’ interest in integrated care for frail older adults and corresponding consulting and prescribing data."


131. Un site pour les MG anglais : GP Evidence.

 ICI.

Je l'ai testé pour la goutte : LA.

Eh bien, je ne suis pas convaincu.


Le Conseil de l'Ordre toujours aussi grandiose


132. Une femme chirurgien sur deux rapporte des agressions sexuelles et sexistes (GB)

Un article du Sunday Times (ICI) souligne combien la situation des femmes chirurgiens est problématique en Grande-Bretagne : agressions sexuelles, sexistes, discours grossiers, harcèlement. Seules 8 % des orthopédistes sont des femmes et elles n'ont pas de vie de famille...

Et en France ? On cherche des articles dans la presse spécialisée.


Frida Kahlo (1907-1954)


133. Le système de santé va mal : c'est dû aux libéraux et il faut rajouter une couche territoriale.

Dans un article paru sur AOC (ICI) (il est possible de le lire en entier en s'inscrivant gratuitement), nous apprenons de deux auteurs dont les conflits d'intérêts sont patents :

  • que le système de santé va mal
  • que le service public hospitalier est le seul qui compte et qu'il pourra régler tous les problèmes 
  • que tout ce qui ne va pas est dû à la faillite des soins primaires libéraux qui n'assurent pas et qui donc produisent l'étranglement de l'hôpital public
  • qu'il est donc nécessaire de rajouter une couche à ce système (le fameux mille-feuille français), un échelon territorial 
  • voilà. Fastoche.

Il y a des génies dans ce pays ! 





134. Bénéfices et risques des médicaments anticancéreux.

Un article du BMJ (LA) indique avec mesure que l'"on" ne fournit pas aux patients toutes les informations dont ils ont besoin.

La mesure de cet article ne rend pas compte de la violence de la cancérologie dans ses rapports avec la "vérité" des études, leur validité interne, sans oublier leur validité externe, sur l'absence d'informations claires, sur la minimisation des événements indésirables, sur le manque d'humanité dans la description des prises en charge, et sur les mensonges répétés sur la survie. 

Je cite un dermatologue hospitalier à propos des Réunions de Concertation Pluridisciplinaires où sont prises des décisions "vitales" concernant les patients et d'où sont absents (je me répète, je me répète)les patients eux-mêmes et leurs médecins traitants.


Le jour où ces 3 règles seront prises en compte (je n'ai même pas dit respectées) les oncologues auront des dents.


135. Les PU-PH ont une âme

Un article du JAMA (LA) indique que 40 % des hospitaliers titulaires dans les hôpitaux universitaires français présentent un sévère épuisement au travail et 14 % des tendances suicidaires. Quant aux professeurs associés la situation est encore moins brillante. Il y en a significativement plus (par rapport aux titulaires) qui présentent le sentiment d'être dépassés au travail (73 vs 57 % - p < 0,001), qui  envisagent une démission (54 vs 49 %) ou un changement de carrière (41 vs 29 %)

Il serait temps de se pencher sur la question.

Quant à la situations étudiants en médecine, depuis les internes jusqu'aux externes, on sait par d'autres études qu'ils sont encore plus mal lotis.




Michael Rochoy, médecin généraliste, studio Harcourt, masque canard FFP2 Paul Boyé


136. Dans les lombalgies communes, Cochrane se prononce.

Ou plutôt : ne peut se prononcer car les études de bonne qualité manquent : ICI.

Ainsi, comme d'habitude (un clin d'oeil à Rémy Boussageon), dans les pathologies les plus courantes, les plus invalidantes, les plus banales, il n'est pas possible de pratiquer l'EBM car il n'y a pas d'études de qualité.

FAITES DES PUTAINS D'ETUDES DE QUALITE !


Crédit photo : Planète Santé




137. Boire ou ne pas boire de l'alcool ? Telle est la question.

On ne va pas refaire l'histoire de la toxicomanie, de l'addiction, du légal et du pas légal.

On ne va pas refaire l'histoire des liens et des conflits d'intérêts.

On ne va pas refaire l'histoire des études de cohorte nutritionnelles dont les biais ont toujours été si évidents pour tous que personne n'a arrêté d'en faire.

On ne va pas répéter combien la consommation excessive d'alcool est morbido-mortelle (pour les définitions de l'excès, nous n'avons pas eu le temps de consulter les 200 321 articles parus, les 22 346 livres édités et les 8900 thèses, pardon).

On dira ceci : 

  • l'alcool est un fléau
  • l'alcool est une addiction
  • l'alcool a été considéré comme thérapeutique par de nombreux auteurs depuis le dix-neuvième siècle, au vingtième siècle à partir d'avis personnels, d'avis d'experts et sans essais cliniques
  • L'alcool est un fléau, un fléau social, il touche plus les catégories sociales défavorisées, bla-bla-bla
  • le French Paradox (boire un verre par jour est bon pour la santé) est un fake
  • tout comme l'article du JAMA (LA) qui dit que l'alcool est néfaste dès la première quantité d'alcool ingérée.
FAITES DES PUTAINS D'ETUDES DE QUALITE !





138. La fin définitive de la médecine.

J'anonymise.

Un adolescent se présente avec une maladie d'Osgood-Schlatter typique cliniquement.

Des radiographies sont demandées par un MG (ce qui n'a, d'un point de vue médical, aucun sens).

Aucun sens car cela ne change en rien la prise en charge de l'adolescent.

Et je lis des commentaires :

  • les images sont devenues indispensables
  • c'est pour éliminer un sarcome
Fin de la rigolade.

PS : J'étais passé à côté d'un article paru en septembre 2022 (dans le JAMA : LA) : une étude randomisée australienne qui étudiait l'influence d'un audit sur les prescriptions d'imagerie dans les troubles musculo-squelettiques et, secondairement d'une intervention/non intervention chez les MG. Cela marche dans le groupe intervention et ça dure 12 mois.


Qui c'est, le chef ?


139. Le vaccin Moderna entraîne plus de myocardites que le Covid chez les hommes de moins de 40 ans.


Une vaste étude britannique rétrospective cas-témoin (LA) menée sur la période 01/12/20 et 15/12/21 a analysé plus de 42 millions de personnes ayant reçu une injection, plus de 21 millions recevant 3 doses et presque 6 millions de personnes ayant attrapé le Covid, vaccinées (Astra, Moderna et Pfizer) ou non.

In men younger than 40 years, we estimate an additional 4 (95% CI, 2–6) and 14 (95% CI, 5–17) myocarditis events per million in the 1 to 28 days after a first dose of BNT162b2 and mRNA-1273, respectively; and an additional 14 (95% CI, 8–17), 11 (95% CI, 9–13) and 97 (95% CI, 91–99) myocarditis events after a second dose of ChAdOx1, BNT162b2, and mRNA-1273, respectively. These estimates compare with an additional 16 (95% CI, 12–18) myocarditis events per million men younger than 40 years in the 1 to 28 days after a SARS-CoV-2–positive test before vaccination

On voit, tout en connaissant les limites d'une telle étude, le recueil des données, leur vérification, leur imputation, le nombre de myocardites non diagnostiquées, le délai de 28 jours, que les risques de myocardite chez les hommes de moins de 40 ans, sont vraiment très faibles (97 myocardites pour 1 million de vaccination en excès après deux deux doses de Moderna) mais significativement supérieurs aux  16 en excès chez les non vaccinés.

PS1 : En France, contrairement à d'autres pays, on ne vaccine plus les jeunes hommes avec Moderna.

PS2 : Si on donne les chiffres en valeur absolue l'excès de risque entre Moderna et Covid est de 0, 000081 et si on s'exprime en valeur relative le risque est multiplié par 6 !





140. Une analyse systématique et une méta-analyse sur les essais randomisés dans le diabète de type 2

Un article chinois paru dans le BMJ (LA) qui mérite des commentaires appropriés et des développements qui sont au-dessus de mes compétences.

Je ne sais pas trop qu'en penser.

Grosso modo : 

  • on ne traite plus la glycémie mais les risques du diabète
  • les auteurs mettent en avant les inhibiteurs du SGLT-2 et les agonistes des récepteurs GLP-1
  • quid ?


En espérant qu'il ne s'agit pas d'un cheval de Troie de l'ozempic...



141. Etude sur la prophylaxie des IST post sexe non protégé. 

L'étude états-unienne est LA.

C'est une étude randomisée ouverte  

  • chez des HSH traités par Prep en prophylaxie  et/ou des HSH vivant avec le virus HIV
  • présentant des antécédents d'IST (chlamydiae, gonorrhée ou syphilis) dans les années précédentes 
  • comparant doxycycline (200 mg) 72 heures après un rapport non protégé vs un traitement classique ne contenant pas de doxycycline
  • la doxycycline réduit des deux tiers (sic) les complications infectieuses par rapport à un traitement classique ne contenant pas de doxycycline



@ThatEricAlper

142. Interdiction (provisoire ?) du mefipristone (RU-486)  aux États-Unis d'Amérique 


Un point de vue agressif contre cette interdiction : le point de vue de Vinay Prasad : LA

dimanche 6 novembre 2022

Bilan médical du lundi 31 octobre au dimanche 6 novembre 2022 : Oncologie pratique, EBM piétinée, Vallancien, douleur, mortalité covid, covid long, consultation, sismothérapie, bronchiolite...

La médecine à l'estomac

Nous avons cent fois ici dénoncé les médecins qui confondaient l'exercice de la médecine et la pédagogie de la santé publique avec des photoreportages dans Gala, Ici-Paris ou Closer, ces médecins qui se faisaient photographier avant la mort de leurs malades, pendant la mort de leurs malades, après la mort de leurs malades. Avec l'accord de la famille, bien entendu.

1. Un oncologue qui fait envie : Bishal Gyawali




Il publie un article dans HealthyDebate que vous pouvez lire (LA) en anglais. Il rappelle que le comportement du patient atteint de cancer qui disait "Docteur, faites tout ce que vous pensez être bon pour moi" est en train de disparaître lentement. Les patients ont à se battre entre la myriade de choix, allant des possibilités thérapeutiques, des effets indésirables, de la qualité de vie et du pronostic, afin de pouvoir choisir un parcours de soins qui leur convient.

Je résume les 10 points que toute patiente devrait savoir. Je pense que c'est applicable à toutes les procédures de soin.

  1. Est-ce que l'objectif du traitement vous convient ?
  2. Mourir avec un cancer n'est pas la même chose que mourir d'un cancer
  3. Les différents patients ont des valeurs différentes
  4. Il y a toujours des incertitudes en médecine
  5. Plusieurs anecdotes ne sont pas des données
  6. Y a-t-il une ou d'autres options ?
  7. Il est difficile d'établir une causalité sans études randomisées
  8. Une significativité statistique n'est pas toujours cliniquement signifiante
  9. Faire attention aux risques absolus et relatifs
  10. Les décisions individuelles et populationnelles ne sont pas toujours identiques
A afficher partout.


2. Qui a envie de travailler avec lui ?




3. L'EBM piétinée

Nous avons cent fois ici répété combien l'EBM avait été un progrès par rapport à ce qui existait avant où les études cliniques étaient considérées comme inutiles, où les avis d'experts résumaient les données scientifiques et où adopter une pratique non validée c'était l'apprécier.

Il y avait deux camps. 

Celui des partisans inconditionnels de l'EBM qui ne négligeaient pas les faiblesses de la méthode mais qui affirmaient qu'il n'y avait pas d'autre choix à suivre.

Celui des opposants inconditionnels à l'EBM pour des raisons pratiques.


Que reste-t-il de nos espoirs ?

Un exemple sur les bonnes pratiques dans le diabète de type 2 : ICI.


4. Guy Vallancien, charniériste



5. Les composantes de la douleur (entre autres)




6. Les derniers chiffres de la mortalité Covid dans le monde

Voir LA


7. Elon Musk et twitter : déjà un paysage cauchemardesque ?


From The New-Yorker


Honnêtement, cela n'a pas beaucoup de valeur.

Surtout en lisant un article très documenté sur l'excès de mortalité dans les pays scandinaves qui insiste beaucoup sur les méthodes de comptage.

Voir ICI.



8. Covid Long : le club des CovidsLongs fait feu de tout bois.

On résume le point de vue du club des LongsCovids (qui est décalque de l'ex-club des ZéroCovids) :
  1. Il y a de plus en plus de patients présentant des Covid longs (le club des FearMongers est mobilisé pour l'occasion)
  2. Il y a de plus en plus de publications (non françaises, on rappelle ici pour les ignorants que la France  se place au 48° rang mondial pour le nombre de publications biomédicales mais c'est dû au manque d'argent alors que la majorité des études biomédicales sont financées par l'industrie pharmaceutique qui doit trouver que c'est parce que les médecins français n'ont pas d'argent qu'ils n'ont pas de cerveau...) ce qui montre que la maladie existe (le fameux saut qualitatif que les marxiens de l'extrême-gauche ne manqueront pas de rappeler)
  3. La France est, comme toujours, à la traîne. 
  4. Il y a une perte de chance puisque les patients ne sont pas pris en charge ou considérés comme psychosomatiques...
Réponses :
  1. On attend autre chose que des études au doigt mouillé ou sur un coin de table mais plus les études annoncent des covid longs, plus les LongsCovids trépignent
  2. Le nombre de publications ne signifie pas a) que l'on avance, b) que les données scientifiques sont de qualité, c) que la non-découverte d'un mécanisme physiopathologique commun soit la preuve qu'il y en a un
  3. C'est la haine de soi bien classique
  4. Il n'y a pas de traitement mais une prise en charge empathique serait effectivement la bienvenue.
  5. Un pré print (ICI) du premier novembre 2022 annonce que la prescription pendant 5 jours de Nirmatrelvir (une des composantes du paxlovid) vs rien (étude épidémiologique cas-témoin non randomisée) chez des patients covid présentant au moins un facteur de risque pouvant entraîner une maladie sévère réduisait les syndromes post SARS-CoV-2 à 90 jours quel que soit le statut vaccinal (non,vacciné, vacciné, boosté) en cas de primo infection ou de réinfection.
  6. A suivre.

9. La durée moyenne de consultation (soins primaires)

Attention :
  1. La source (statista) n'est pas sûre
  2. Les systèmes de santé sont très différents (IDE ou non, IPA ou pas, et cetera)
  3. C'est théoriquement le BMJ
  4. Pourquoi montrer un tel diagramme ? Pour désinformer en précisant que c'est probablement d cela désinformation.

10. Sismothérapie : retour vers le futur.


11. Bronchiolite : un communiqué de l'ordre des kinésithérapeutes : tout va bien jusqu'à l'avant-dernier paragraphe

ICI pour le communique rempli de bons conseils...

Là : l'avant-dernier paragraphe non sourcé.


12. Gustave Roussy en majesté : sans masques.

L'IGR, le meilleur centre anticancéreux de toutes les terres émergées, célèbre la fin du mois octobre rose.

Sans masques, dans une enceinte fermée, avec des soignants qui sont continuellement en contact avec des patients qui sont potentiellement traités pour un cancer, immuno-déprimès, fragiles.









samedi 19 mars 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 14 mars et le samedi 19 mars 2022

Chien-Chi Chang ©️ Magnum Photos

 


Les semaines se suivent et se ressemblent.

Les critères de substitution restent des critères de substitution dans les essais cliniques, en oncologie comme ailleurs,

Bel article dans le JAMA (ICI) sur le fait que prendre comme critère dans les essais cliniques en oncologie, Progression Free Survival (PFS) ou en français (Survie Sans Aggravation/Progression), conduit à des biais importants.

Rappelons qu'en cancérologie les deux critères principaux devraient être la Survie Globale et/ou la Qualité de Vie.

Les auteurs rapportent qu'environ 50 % des molécules approuvées par la FDA et par l'EMA montraient une amélioration de la Survie Globale et/ou de la Qualité de Vie (mesurée avec une échelle validée)

Le sur diagnostic est un des problèmes majeurs de la médecine actuelle : mille repetita placent.

Une étude taïwanaise (ICI) sur le dépistage des cancers du poumon chez des femmes fumeuses et non fumeuses (rappelons que 15 % des cancers du poumon surviennent chez des non-fumeurs) montre un sur diagnostic massif. 

Les études vaccin Covid vs placebo montrent un nombre considérable d'événements indésirables dans le groupe placebo !


Une analyse US (LA) menée partir de 12 articles sur plus de 20 000 patients dans chaque groupe (vaccin et placebo) montre qu'après la première dose et la deuxième dose de placebo 35,2 et 31,8 % des sujets rapportaient des événements indésirables systémiques. 

Mais : il y en avait significativement plus dans le groupe vaccin.

Cette analyse devrait entraîner plusieurs conséquences : 1) l'accueil dans les centres de vaccination doit  mieux prendre en compte cet effet nocebo de la vaccination ; 2) les sujets qui présentent des événements indésirables ne sont pas des demeurés ; 3) prévenir les sujets est important.


Hors sujet : le Pritzker Price 2022 attribué à un Burkinabé, Francis Kéré




Running gag chez Prescrire : chez les jeunes enfants de moins de deux ans en cas de douleur et fièvre il faut préférer le paracétamol à l'ibuprofène.

Voir LA pour les non abonnés et... les abonnés.

Certaines molécules qui ont obtenu une approbation accélérée en oncologie et qui n'ont pas prouvé plusieurs années après qu'elles satisfaisaient à des critères d'efficacité...

... sont toujours sur le marché, avec les mêmes indications et sans tenir compte des études négatives.

Etonnant, non ? Voir LA.


Omicron vs Delta

Une étude anglaise (LA) montre qu'Omicron réduisait de 50 % (risque relatif, je n'ai pas pu calculer la diminution du risque absolu) le risque d'hospitalisation et de 69 % le risque de décès, comparé à delta.

Les auteurs ont stratifié par âge mais ne parlent jamais du risque absolu...

Les conclusions sur la protection comparée par les infections antérieures et/ou les vaccins sont difficilement exportables en France car de nombreux sujets ont été vaccinés par le vaccin Astra Zeneca.

The 80% overall reduction in the intrinsic risk of death that we estimate for omicron infection compared with that of delta will make the goal of living with COVID-19 in the absence of socially and economically disruptive public health interventions substantially easier to achieve at the current time. 

Les sujets les plus à risque de formes graves du Covid sont, étonnamment, 

Selon une étude de la DREES (ICI) les sujets les plus à risque de formes graves du Covid sont :

  1. Les plus jeunes âgés
  2. Les femmes hommes
  3. Les plus riches pauvres
  4. Les travailleurs intellectuels manuels et de certaines professions.
  5. Les habitants des logements les plus grands petits par rapport au nombre d'occupants
  6. Les habitants des logements sociaux
  7. Les hommes nés en France en Afrique.
  8. Les hommes nés en France en Asie
Le biais évident est le suivant : nous avons vu la semaine dernière (LA) que les non vaccinés appartenaient peu ou prou à ces mêmes catégories.

Mais ce peut être considéré comme une confirmation : le darwinisme social existait avant le Covid. S'il faut mettre le paquet sur la protection de la population tout entière (mesures barrières et vaccination ciblée) pour lutter contre le Covid, il faut mettre le paquet sur la réduction des inégalités. On verra cela dans un millénaire.

La quatrième dose contre Omicron ne semble pas très efficace en population générale : selon un article du NEJM

ICI Une étude israélienne non contrôlée (non randomisée)

Prescrire des IPP en cas de maux de gorge persistants ne sert à rien.

Voir ICI Un avis du NIHR.

Une étude contrôlée IPP vs placebo a inclus 346 patients présentant des maux de gorge (toux, gêne, sensation de corps étranger) explorés et sans étiologie claire depuis au moins 6 semaines. La durée de l'essai était de 16 semaines. Une évaluation des symptômes et de la qualité de vie été faite à 16 semaines et à un an. Les symptômes et la qualité de vie ont été améliorés dans les 2 groupes sans différences inter groupes, que les symptômes initiaux soient légers ou sévères à l'inclusion, que les patients soient fumeurs ou non, et cetera.

Un guide québécois des biais cognitifs.



Le truc est vraiment bien foutu pour s'initier, pour creuser ou pour lire.


Et je ne vous ai pas parlé de : 

  1. L'EBM est condamnée : par les médecins qui n'y croient pas et par les industriels qui ont confisqué les essais cliniques à leur profit. ICI  
  2. Dans le mésothéliome pleural malin, nivolumab seul ou associé à l'ipilimumab augmentent la survie globale de 4 mois ! On peut en discuter ? LA
  3. Grâce à Hervé Maisonneuve on apprend de Erik Turner (ICI) que sur 30 essais concernant les antidépresseurs les 15 publiés étaient favorables aux molécules et, parmi les 15 autres, négatifs, 6 n'ont pas été publiés et 2 autres étaient "trompeurs". Mais l'auteur constate une amélioration par rapport : ente 1987 et 2002, seuls 11 % des essais avaient été publiés. 

La semaine prochaine : pas de bilan : vacances.

Plein soleil (1960) René Clément


Dernière minute : grand chelem !