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jeudi 15 septembre 2011

Direction Générale de la Santé : la Main Invisible de la Santé Publique


Je suis étonné que nombre d'ingénus s'ingénient à critiquer (j'en suis, je sais ce que c'est) ou à valoriser (mais si, il y en a : des légitimistes) les différentes Agences Gouvernementales (AFSSAPS) ou les Comités Croupions (Haut Conseil de la Santé Publique) et les sous-sous Comités croucroupionspions, comme le Comité Technique de la Vaccination alors que le cerveau central (la main invisible comme le disait ce bon Adams Smith) est la Direction Générale de la Santé.
La DGS est un repaire de politiques, d'experts maisons, de professeurs politisés, de jeunes loups sortis de l'énarchie, d'exécutants fidèles, de bureaucrates zélés, mais, surtout, la DGS, c'est la politique spectacle, c'est l'affichage avec une réflexion aussi épaisse que l'affiche elle-même.
Ne croyez pourtant pas qu'il n'y ait pas, à la DGS, d'hommes et de femmes de qualité, de scientifiques expérimentés, d'hommes ou de femmes de valeur ou de grandes qualités morales.
Mais ils sont rares ou ils ont oublié : à partir du moment où vous entrez dans une écurie politique, il faut, selon JP Chevènement Fermer sa gueule ou démissionner. Combien démissionnent ?

La DGS, donc, est la cellule politique de la Santé Publique. Toute décision passe par elle. Elle a des bras armés, les ARS (une espèce de cache-sexe qui permettra au gouvernement en cas de coup dur ou de critiques de faire sauter les fusibles ad hoc, fusibles qui seront recyclés cependant dans la Grande Administration Française que le Monde Entier Nous Envie, dans des placards dorés, très bien payés, avec bonne retraite, chauffeur, appartement de fonction et autres agréments de la République à la française), des Agences aux Ordres (et dans l'affaire du Mediator, elle ordonnait à tous les niveaux, Commission d'AMM, Commission Nationale de Pharmacovigilance, voire Commissions sénatoriales) et des fonctionnaires de terrain (de moins en moins nombreux) comme soutiers.

L'organigramme de la DGS est un poème : ICI.
Il est l'exact reflet de la politique pâtissière de notre Administration, un mille-feuilles indigeste conçu pour étouffer le citoyen, pour empêcher toute initiative et pour laisser le grand chef, aujourd'hui Jean-Yves Grall, prendre ses ordres auprès de Xavier Bertrand, dont on connaît l'immense compétence, la bonne foi inébranlable, la rigueur morale et le sens politique infaillible. N'exagérons quand même pas sur les compliments.
Je voulais également rappeler que l'Affaire Mediator ne parle jamais de Lucien Abenhaïm qui fut Directeur général de la Santé (ICI) et qui publia sur les fenfluoramines, épisode oublié qu'il faudra bien un jour aborder.
Revenons à l'organigramme. J'ai essayé pendant au moins dix bonnes minutes de trouver sur le site la déclaration personnelle d'intérêt (DPI) de Jean-Yves Grall, le Directeur Général de la Santé : rien. il y a une biographie sur le net mais pas de liens avec les liens. C'est un homme pur qui ne doit rien à personne.
Je prends au hasard dans l'organigramme de la DGS le nom de Dominique de Penanster (sous-directrice de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques), je fais une recherche sur le net, j'apprends qu'il s'agit d'une femme médecin et je ne trouve toujours pas de DPI. Je retrouve cependant une bio (ICI) qui montre qu'elle est issue d'un filière dite expert mongering (fabrication des experts : LA) : pas de publications dans des revues de qualité avant son entrée dans les sphères gouvernementales, publication ensuite dans des revues croupions de la DGS, et cetera.

Bon, je voulais aussi vous parler aussi de la façon dont l'Administration Française travaille dans le domaine de la Santé.
Elle projette.
Plan Alzheimer ou plan cancer ou plan H5N1.
  1. Appel à projet : des hauts fonctionnaires pondent un rapport épais et théorique qui est coupé de la réalité et inapplicable
  2. On met le paquet pour appliquer l'inapplicable
  3. On se rend compte que ce n'est pas appliqué.
  4. On repond un rapport pour expliquer pourquoi ce n'est pas appliqué.
  5. Ce n'est toujours pas applicable ou seulement en partie. La partie est mise en avant, bien qu'inopérationnelle, effet d'affichage, pour valoriser l'appel à projet initial et pour fustiger les incompétents de terrain
  6. L'IGAS, qui émane de la DGS, pond un rapport qui explique pourquoi cela n'a pas marché a) le projet initial était trop ambitieux ; b) les moyens alloués étaient insuffisants ; c) les dysfonctionnements ont été multiples.
  7. Le ministre dit qu'il va en tenir compte et il n'en tient pas compte puisque ce qui compte c'est l'effet d'annonce et l'effet d'affichage.
  8. Les soutiers se désespèrent et les membres dirigeants de l'administration ne sortent toujours pas de leur placard doré.
  9. Le ratio placardisés dorés / soutiers augmente encore : un effet indésirable est signalé, un service central est mobilisé pour enregistrer (très important en cas de procès) et le cas est enfoui ; une maltraitance sur personne âgée est signalée et de longues semaines se passent avant qu'on ne confirme que le dossier est enterré (mais enregistré)
Et ainsi, comme il y a eu les vaccinodromes, il y a désormais des alzheimerodromes et, qui plus est, des alzheimerodromes concurrents, les uns pilotés par le Conseil général, les autres par l'Etat... dans un joyeux bordel énarchique...

Je vous en reparlerai et vous constaterez que la Haute Administration Française est une coterie qui s'autoentretient, s'autoreproduit et s'autoloue pour le plus grand bien-être des politiques.

(Jean-Yves Grall - Directeur Général de la Santé)