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dimanche 25 juin 2023

Bilan médical abrégé du lundi 19 au dimanche 25 juin 2023 coup de chaud, médicaments essentiels, dépassements d'honoraires, fluoroquinolones, études alakhon, service public, nerf vague.

 



220. Quand Santé Publique France a un coup de chaud


Voir l'article original ICI.

Les décès sont-ils dus ou attribués à la chaleur ?

Les vaccinolâtres n'ont pas de vaccin, les antivaxx pas plus, les masquolâtres sont perdus, les SHAlâtres à Genève et la chaleur est une maladie non transmissible. 


221. Quand on confond les médicaments essentiels et les médicaments les plus remboursés



222. Quand les dépassements d'honoraires sont une maladie transmissible.





223. Quand deux hommes s'apprécient


Miles Davis et Boris Vian 


224. Quand la Société Française de Pharmacologie et de thérapeutique "dit" les fluoroquinolones.



C'est ICI.

Alors que l'Ordre des médecins (on se demande à quel titre), la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française ( qui ne déclare pas ses liens d'intérêts) et le Collège de la Médecine Générale (que l'on a connu mieux inspiré) dit la merdre : LA.


225. Quand être illégal est légitime.


Rosa Parks : ce qui est illégal est parfois légitime (via @DrGomi)

226. Quand un #NoFakeMed vante une étude de merdre (alakhon)


74800 vues !

On signale ici que cette étude est remplie de biais. 
Que c'est une incitation aux critiques des covidonégationistes.
Que ce n'est pas du niveau de Raoult car les auteurs de l'essai savent enrober le bonbon et connaissent les arcanes des essais cliniques.
Mais c'est quand même de la merdre.
Je pourrais vous citer tous les biais mais j'ose espérer que l'auteur de ce tweet n'est pas dupe de la désinformation qu'il met en lumière.
Et il est bien possible que des essais randomisés de qualité concernant la vaccination et le port du masque (curieusement, notre ami scientifique de haut vol ne parle plus de la distanciation physique ou du lavage des mains) montrent ce que des études nulles et non avenues, dans le genre, les buveurs d'une tasse de café par jour vivent plus longtemps que les buveurs de deux tasses de face par jour, déclarent montrer...


227. Quand le service public se moque.



Ces chiffres sont bien entendu faux.

C'est une rigolade.

C'est dramatiquement sous-estimé.


228. Quand on fabrique du matériel pour stimuler le nerf vague en cas de Covid long.




229. Quand un professeur est photographié avec ses sponsors.



Si on faisait cela en France ?


230. Quand les ostéopathes perdent la tête





mardi 28 mai 2013

Refus d'accès aux soins. Histoire de consultation 146.


Cette femme de 36 ans est une patiente de mon associée.
Elle a pris rendez-vous avec moi parce mon associée n'était pas disponible.
Elle vient accompagnée de sa fille de sept ans.
"J'ai des boutons partout et j'ai voulu prendre un rendez-vous chez le dermatologue. La secrétaire de l'hôpital a dit qu'il fallait une lettre..." Pour l'instant tout va à peu près bien." Moi : "Je peux voir les boutons ?" Elle est aussi étonnée que si son analyste lui avait dit qu'un conflit in utero avait pu entraîner ses lésions cutanées. Bon, elle se déshabille, un peu, et à regrets. C'est un pityriasis rosé de Gibert. Enfin, cela doit être cela, je ne suis pas dermatologue, que diable ! Je lui dis donc que je ne vais pas faire de lettre. Elle est d'abord étonnée puis mécontente et elle ne sait pas encore que je ne vais pas lui donner de traitement. Ou si peu... "C'est parce que j'ai l'aèmeheu ? - Comment ?" Je la regarde avec ma tête des mauvais jours, celle que je m'étonne de pouvoir produire avec tant de spontanéité. Celle qui fait un peu peur (même à son propriétaire). Puis je reprends mon calme et tente d'endosser la physionomie du médecin qui en a vu d'autres et qui sait comment faire quand il est confronté à ce genre de situation casse-pied. "Vous pensez que je ne reçois pas les malades qui ont l'AME ? - Non mais j'ai voulu prendre rendez-vous chez un dermatologue du centre ville et la secrétaire m'a dit qu'il ne prenait pas les aèmeheu..." Je change de comportement : cela m'intéresse un peu plus de savoir qui refuse les AME dans ma ville. Elle ne sait pas me dire où elle a téléphoné. J'ai déjà entendu parler de cela dans d'autres spécialités et je fais toujours ma petite enquête car les patients sont comme les médecins, il leur arrive d'affabuler.
Bon, je reprends : " Vous n'avez donc pas besoin d'aller voir un dermatologue puisque j'ai fait le diagnostic et d'autre part vos lésions cutanées vont disparaître toutes seules. Je vais vous prescrire un émollient au cas où. Je viens de lui assener deux déceptions : primo son pityriasis ne mérite pas  un dermatologue et deuxio sa maladie ne mérite pas de traitement. Je crois qu'elle ne me croit pas. Qu'y puis-je ?
Mais l'affaire n'est pas terminée car sa fille est malade (je me doutais un peu qu'il y avait anguille sous roche en voyant la tête de la petite). "Mais vous n'avez pris qu'un rendez-vous" je dis bravement. "Oui, mais elle a 39 de fièvre, donc je suis venue avec elle... - Ce n'est pas comme cela que je fonctionne, je vais prendre du retard, il y a des gens derrière vous et d'ailleurs, pourquoi ne pas m'en avoir parlé en début de consultation ? - C'était moi qui avais le rendez-vous..." Imparable.
Vous savez ce que j'ai fait ? J'ai examiné la gamine qui avait une rhino-pharyngite banale et pour laquelle, sous les protestations de l'assistance, je n'ai pas prescrit d'antibiotiques. J'ai eu droit à la phrase rituelle : "Mais sans antibiotiques, chez elle, ça ne guérit pas..."

Cette banale situation de consultation appelle de nombreuses remarques et pourrait constituer l'ébauche d'une thèse de doctorat (nul doute qu'un professeur de médecine générale ou qu'un maître de stage est sur le point d'étudier toutes les erreurs que j'ai commises durant cette consultation, qu'il les détaille à son étudiant et qu'avant même qu'une recherche Google soit mise en route le dit étudiant est en train de peaufiner les remerciements de début de thèse "A mon maître... A ma soeur... A mes parents...")

Sans rire.

Une enquête d'une association de consommateurs conduirait sur un cas à un refus de soins (100 %) de la part du dermatologue qui n'accepterait pas les Aides Médicales d'Etat et un urgentiste à l'esquisse d'un refus de prise en charge une petite fille de 7 ans avec une rhino-pharyngite.

Mais la matinée n'est pas terminée : Monsieur A m'apprend par téléphone que le chirurgien à qui le centre de rééducation l'a adressé (épicondylite évoluant depuis deux ans chez un charpentier et considérée par la CPAM comme une Maladie Professionnelle) lui demande 500 euro de dépassement plus 160 pour l'anesthésiste (des petits bras par rapport aux "vrais" spécialistes de ces questions) pour l'intervention... Ce ne sera pas un refus de soins puisque le patient a décidé de payer...


jeudi 15 novembre 2012

"Le malade pauvre qui a un Iphone, y peut payer un dépassement"


Cette phrase, je l'ai souvent lue sur des forums que je fréquente et dans des déclarations de médecins à propos des dépassements d'honoraires... et du Reste à Charge...
Les gens (médecins) qui disent cela ne se rendent pas compte de leurs propos.

Pour ce qui est des dépassements d'honoraires, le problème est ardu et polémique.
Je ne suis pas un spécialiste de ces questions.
Je vais dire ceci, pour résumer ma pensée :

  1. Je suis a priori contre les dépassements d'honoraires pour des raisons idéologiques qui tiennent à mon éducation et à mes présupposés, comment dire, sociétaux, mais je peux me tromper.
  2. Le problème de la valeur ou du prix de la consultation en médecine générale ne peut être traité de façon globale car les conditions d'exercice sont d'une grande diversité.
  3. Est-il possible de bien "vivre" la médecine générale en consultant en moyenne 20 malades par jour, 5 jours sur 7, 46 semaines par an, soit 4600 actes par an, soit 109 800 euro bruts sans compter les suppléments visites, les rémunérations ALD et l'éventuel Paiement à la performance a) en exerçant en isolé  ; b) avec un associé ; c) avec ou non secrétariat physique ; d) à Neuilly ou à Mantes-La-Jolie ; e) ad libitum ?
  4. Vous pouvez vous poser la même question avec 15, 25, 30, ou 35 actes par jour (pour les situations d'exception consultez en privé.
  5. On le voit, toutes choses égales par ailleurs, le prix ou la valeur d'une consultation sont difficiles à fixer en médecine générale.
  6. Peut-on comparer les rémunérations en secteur 1 d'un spécialiste en ophtalmologie faisant ou non de la chirurgie avec celles d'un urologue exerçant en clinique privée en secteur 2 ?
  7. Peut-on comparer les revenus d'un PU PH avec ceux d'un poseur de stents en clinique privée ?
  8. Je m'arrête là.
  9. La revalorisation du C en médecine générale, pardon du CS, (mais, je le rappelle ici, je ne suis pas spécialiste en médecine générale, seulement médecin généraliste alapapa, voir ICI) est nécessaire pour que les médecins qui consultent peu et longtemps (mais j'ai toujours pensé, ne me sautez pas dessus, qu'il y a toujours eu des lents et des rapides, et qu'il n'est pas raisonnable de payer plus quelqu'un qui résout un calcul vectoriel en 20 minutes que celui qui le fait en 2) puissent être mieux rémunérés mais il me semble peu logique qu'un médecin qui consulte en moyenne 40 malades par jour dans un cabinet de 4 médecins avec un secrétariat et demi ait des augmentations sans changer le contenu de ses consultations. Je me pose pourtant une question : que va-t-il se passer si les médecins généralistes en secteur 1 décidaient du jour au lendemain de faire la grève du zèle, c'est à dire décider par avance qu'ils ne verraient pas plus de 30 malades par jour et s'arrêteraient systématiquement avant le trente-et-unième ? Que diraient les patients ? Que diraient les urgences ? 
  10. Bon, on le voit, rien n'est simple.  
  11. Encore un point (capital) : le niveau de dépassement d'honoraires n'est pas corrélé à la qualité de l'acte. C'est comme si l'on disait que les légumes achetés sur le marché Paris seizième sont meilleurs que ceux vendus sur le marché de Brive-la-Gaillarde.
Pour ce qui est de l'Iphone.
La malade qui a un Iphone et qui est caissière à Lidl, elle fait ce qu'elle veut.
Point barre.
On peut penser qu'elle aurait mieux à faire, mais cette simple idée nous fait entrer dans un domaine mouvant, celui de "Faire le bonheur des gens malgré eux".
Et ainsi, chaque Erémiste, chaque Erésaste, chaque Pôleemploi addict, chaque invalide rentier, chaque smicard, chaque smicard et un peu plus, le plus est assez difficile à définir par un médecin généraliste en secteur I dont les bénéfices non commerciaux (BNC) seraient, selon la CARMF (voir ICI), en moyenne de 55 544 € par an, ou par un radiologue en secteur I de 124 684 € (on est toujours le pauvre de quelqu'un), aurait droit à une Tutelle, dépendrait d'un Tuteur issu de la classe intellectuelle, intelligente et fortunée (bigre, le groupe paraît de plus en plus restreint) ou issu de la classe bien-pensante des gens-qui-savent-ce qui-est-bon-pour-le-peuple (ne vous inquiétez pas, il y en a autant à gauche qu'à droite, chez les ultra libéraux comme chez les crypto-staliniens), un Tuteur qui vérifierait le panier à provisions, qui vérifierait la liste des courses, qui interdirait la consommation de tabac, d'alcool, de graisses poly insaturées (mais autoriserait le cannabis, trop mode, la cocaïne et le reste), de produits non made in France, qui conseillerait les transports en commun non polluants, le camping de la plage et la machine à laver générique, ce même tuteur possesseur d'actions dans des fonds e pension possédant des actions Coca, Philip Morris, Ferrero ou Microsost...
Le "peuple" fait ce qu'il veut et la condescendance de droite comme de gauche est mauvaise conseillère.

Donc, ce n'est parce que l'on a un Iphone, ou d'ailleurs que l'on n'en a pas, qu'on peut et doit payer des dépassements d'honoraires sans barguigner.
Donc, je ne suis pas choqué après réflexion qu'il puisse y avoir des dépassements d'honoraires mais... le tact et la mesure sont une affaire de curseur... Je me rappelle un dentiste de ma famille, aujourd'hui décédé et exerçant juste après guerre, qui me disait qu'il proposait à ses patients des soins dentaires à trois tarifs : cher, normal, bon marché. Le patient choisissait et il faisait exactement la même chose.

(Les mendiants. Pieter Brueghel l'Ancien - 1568)