jeudi 4 janvier 2018

Bonne année 2018 et bilan 2017.



Voici ce que l'on aurait pu retenir de l'année 2017 :

  1. Il n'est plus possible de nier l'effarant sur diagnostic du cancer du sein et ses conséquences désastreuses, le sur traitement des femmes (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie), et le chiffre de 50 % rapporté par une récente étude néerlandaise (voir LA), pour abasourdissant qu'il soit, confirme ce qu'a toujours affirmé (à partir de données solides) Peter Goetzsche de la Nordic Cochrane (LA, par exemple). Il est urgent de reconsidérer le dépistage organisé du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans. Comme site spécialisé le site Cancer Rose est une référence en français, voir ICI.
  2. Agnès Buzyn est définitivement la représentante de ce que j'appelle le complexe santeo-industriel et la propagatrice de ce que Marc Girard nomme, à la suite encore de Peter Goetzsche (Gøetzche Peter. 2013, Deadly Medicines and Organised Crime: How Big Pharma has Corrupted Healthcare. Radcliffe.), la criminalité médico-pharmaceutique. Toutes les actions de la ministre sont en outre marquées par le sceau du mandarinat arrogant et sans réplique et de l'entre soi parigo-parisien de l'AP-HP et du septième arrondissement réunis. Elle défend l'hôpital contre les soins premiers, elle soutient l'industrie pharmaceutique avec une indécence inouïe (allant jusqu'à refuser le déremboursement de médicaments inefficaces et dangereux comme les pseudo anti Alzheimer), elle est au centre de la calamiteuse décision de la onze-vaccination obligatoire des nourrissons en utilisant des arguments fallacieux et en travestissant une conférence dite citoyenne, elle nie les effets indésirables du dépistage organisé du cancer du sein (voir le point 1.), elle nomme des copains et des coquins aux postes de responsabilité, elle valorise les liens et conflits d'intérêts. Ce qu'elle entreprend est pire que ce que nous avions anticipé (ICI). Mais nous aurons l'occasion d'y revenir.
  3. La dérive de l'oncologie, telle que ses pratiques sont organisées à partir des autorisations de mise sur le marché de produits anti cancéreux aux Etats-Unis d'Amérique, prend une tournure mafieuse : des produits qui n'améliorent pas l'espérance de vie (ou de 3 mois en moyenne) sont commercialisés à des prix étourdissants sur des critères de substitution dont le plus fameux est le Progression Free Survival à la base d'essais cliniques de non infériorité ou d'essais pratiqués dans des pays en développement avec un bras placebo indigne ; des produits autorisés sans essais contrôlés, des produits autorisés sur la base de bio marqueurs et non sur l'histologie... Ainsi des oncologues peuvent-ils prescrire des médicaments inefficaces en promettant de l'espoir (on peut se demander si les oncologues sont encore des soignants) et en entraînant des souffrances atroces et des effets indésirables indignes, sans demander l'avis des patients. (Progression Free Survival : c'est une nouvelle notion, mais surtout un nouveau critère d'essai clinique, qui signifie que le patient a survécu et que la tumeur n'a pas progressé -- la progression étant définie par une augmentation de 20 % de la taille de la tumeur mesurée au scanner : il y a PFS si le patient est vivant avec une augmentation de 19 % ou une réduction de 16 % ! Le problème vient de ce que le PFS ne prédit pas une augmentation globale de survie.)
  4. L'affaire Levothyrox est une métaphore fantastique sur l'état de délabrement des esprits de ceux qui pratiquent le système de santé français : les experts pharmacologues qui n'ont jamais vu un malade, les experts cliniciens qui n'ont jamais écouté un malade, les agences gouvernementales qui savent a priori ce qu'est un malade et comment il ne va pas réagir (ou réagir), les cliniciens qui prennent ce qu'ils ne comprennent pas pour de la khonnerie émanant d'un malade a priori "chiant" ou dérangé, les TSHologues qui cultivent la politique des critères de substitution (si la TSH est bonne, la patiente n'a qu'à fermer sa goule, c'est qui le chef ?) comme les psychiatres qui jugeraient de l'état d'un.e patient.e sur un simple taux de sérotonine, les journalistes qui chassent le scoop, les associations de patient.e.s qui se tirent dans les pattes et qui n'ont donc pas, par la grâce empoisonnée d'être malade, la vérité révélée, les politiques qui n'écoutent que le bruissement des sondages, les pharmacie.nnes qui donnent des leçons de médecine derrière leurs comptoirs protégés pour ne pas lever le secret médical, les docteur.e.s qui n'arrivaient rien compris à la bio-équivalence ou qui, après avoir compris ou fait semblant de comprendre, ne comprennent toujours pas que c'est une notion bidon, les autres médecin.e.s qui parlent de marge thérapeutique étroite alors qu'il s'agit sans doute d'une maladie à fluctuation évolutive large ou, mieux, d'une maladie pour laquelle la zone de corrélation clinico-hormonale normale est très imprécise (et qui ne s'en étaient pas formalisés avant), les commentateur.e.s qui ne se sont pas rendu compte qu'il y avait à la fois un sur diagnostic, un sur traitement, et une réponse différente au traitement selon que les patient.e.s n'en avaient pas besoin, souffraient d'un cancer de la thyroïde opéré, irradié ou non, d'un Basedow après traitement éradicateur ou d'une thyroïdectomie (ou d'une hémithyroïdectomie) pratique pour des raisons bizarres ou imprévues ou inconnues, mais surtout :  il y avait des praticien.nes qui ignoraient ce qu'était l'effet nocebo ou un nocebo (ce n'est pas pareil) et qui en profitent désormais pour acculer les patient.e.s dans les cordes à cause de ce phénomène universel tout comme les patient.e.s expert.e.s refusent qu'on en parle pour ne pas se faire traiter de crétin.e.s parce que certain.e.s malades pourraient être accusé.e.s d'y avoir succombé et que cela ruinerait leurs théories sur les excipients cliniquement actifs ou sur le dogme de la corrélation TSHémie/humeur... Enfin, l'affaire Levothyrox, mais il faudrait développer, espérons que nous aurons l'année 2018 pour développer, enfonce le clou de la catastrophique aventure des génériques pour les patients, les pharmaciens et les médecins (l'écriture inclusive vient d'en prendre un coup).
  5. La santé publique est entrée définitivement dans le monde de la grande distribution. On ne pourra plus revenir en arrière. Les lobbys industriels et politiques verrouillent la question. Ils placent leurs pions aux postes clés de l'Etat et surtout dans les agences gouvernementales (avec la bonne vieille pratique du pantouflage : ICI). Ils arrosent. Ils organisent les hôpitaux (et les cliniques) comme des entreprises, imposant un manageriat industriel, une culture du rendement, une politique des indices, à base de flux tendu, de reporting, de sous-effectifs, de salaires de misère pour les "apprentis" (i.e. les internes), d'utilisation de travailleurs étrangers pour boucher les trous (et y compris les médecins)... Ils organisent l'industrialisation des cliniques appelées désormais hôpitaux privés et contrôlées par de grands groupes financiers. Ils favorisent la multiplication des examens complémentaires qui conduisent au sur diagnostic, au sur traitement, à l'incidentalome, en implantant des scanners, des IRM, des pet-scans... Ils organisent les conférences de consensus à l'origine de recommandations (guide-lines) toujours autant prescriptrices et dévoreuses de ressources. Ils financent les associations de patients pour pouvoir disposer d'un levier sentimental sur les pouvoirs publics. Ils détruisent consciencieusement la médecine libérale et la médecine générale en particulier, ce qui aura d'incalculables conséquences sur la santé publique... Le regroupement des médecins dans des maisons de santé situées en périphérie rappelle tant ce qu'est devenu le commerce mondialisé...  Les lobbys favorisent les mutuelles qui, initialement solidaires deviennent assurancielles, et cela va entraîner la faillite complète du système et/ou l'impossibilité pour certains types de populations de se faire pratiquer des examens inutiles et coûteux. Je m'arrête là pour ne pas lasser l'auditoire.
  6. L'arrogance de la médecine, celle qui pouvait prétendre contre toute raison (et notamment contre les travaux des épidémiologistes non à la botte des autorités académiques), que nous vivions dans les pays "développés" un âge d'or de la santé publique grâce aux progrès de la médecine, en prend un coup : l'espérance de vie à la naissance est en train de stagner, voire de reculer (aux Etats-Unis d'Amérique depuis deux ans consécutifs : " “And the key driver of that is the increase in drug overdose mortality.”") dans certains sous-groupes populationnels ; quant à l'espérance de vie en bonne santé, son déclin est amorcé dans tous les pays développés. Cette arrogance de la médecine est un phénomène bien connu des marketeurs, cela s'appelle la sur promesse. Et cette sur promesse va conduire au point suivant : puisque les médecins ne peuvent ou ne veulent assumer les désirs de la société (immortalité, indolence, scanners à répétition) les non médecins, les gestionnaires, les apprentis sorciers, les citoyens vont dire aux médecins ce qu'il doivent faire, "j'ai envie de", et, à la fois se tourner vers des techniques ou des traitements non éprouvés ou insuffisamment évalués, tester la médecine non officielle, et cetera. Pour assouvir ses désirs.
  7. Une médecine sans médecins. Le rêve grandiose du complexe santeo-industriel est de pouvoir à terme se passer des médecins en tant que décisionnaires. Les financiers auront toujours besoin de médecins conseillers des princes et des industriels pour donner des idées, pour borner les discours, pour fournir des éléments de langage, pour endormir les consommateurs, pour publier des articles allant dans le sens des politiques pré définies par les accumulateurs de profits. Nous ne nions pas que les médecins aient creusé leur tombe tout seuls et qu'ils continuent de se tirer des balles dans le pied en embrassant l'intelligence artificielle, les robots opérateurs, la onze-vaccination obligatoire, la gestion des maisons médicales de soins par les mairies, les préfets ou l'ARS  ou la télé médecine, nous n'ignorons pas que la gestion des hôpitaux et des cliniques par les médecins n'était pas irréprochable (mais c'était la médecine alapapa) mais nous sommes certains que la gestion de ces mêmes hôpitaux et cliniques par les gestionnaires (qui, auparavant, travaillaient dans les yaourts ou dans l'industrie automobile) est calamiteuse.
  8. L'inintérêt de certaines pratiques médicales et de standards de soin largement pratiqués (non démonstration de leur efficacité voire démonstration de leur nuisance) a été montrée par Cifu et Prasad (Ending medical reversal, 2005, pp 83-87)  dans 46 % des cas à partir  d'essais cliniques contrôlés publiés. Et quand le faisceau de preuves est suffisant pour les invalider, rien ne change : voir point 1.) mais aussi : LA. Il est grand temps a) de ne pas généraliser des pratiques sans qu'elles aient été démontrées IRL ; b) de remettre en cause  celles qui ont fait la preuve de leur inefficacité et/ou de leurs nuisances.
  9. Les associations de patients sont une autre face du consumérisme de la santé publique. Donner la parole publique aux patients est indispensable quand on sait avec quel mépris condescendant on les a laissés pendant des décennies. On ne les informait pas par ignorance et on a continué à ne pas les informer par arrogance. Mais il s'avère, au delà des polémiques sur les associations de patients et leur financement, au delà des controverses sur la parole médiatisée des patients (cf. point 4) et leur utilisation compassionnelle ou non, qu'il n'est pas possible de ne pas écouter et comprendre. Les soignants devraient réfléchir à cette situation : quand ils deviennent malades, quand ils souffrent d'une maladie qu'ils connaissent pour l'avoir traitée chez des patients, leur regard change, ils se rendent compte de faits, de détails, de sensations qu'ils ne pouvaient qu'ignorer, et ils regardent les patients avec un autre regard. Et ils changent leur pratique sauf si leur pratique est uniquement fondée sur des intérêts pécuniaires.
  10. Le pouvoir inégalé de l'Eglise de Dépistologie. Cette Eglise a un pouvoir considérable de nuisance dans la société. Son credo bienveillant, s'attaquer à la maladie avant qu'elle n'apparaisse (et il arrive que l'Eglise de Dépistologie ne soit pas d'accord avec l'Eglise de Préventologie) s'accompagne de pratiques non bienfaisantes, voire franchement malfaisantes. Rappelons notre athéisme dépistologique militant : un test de dépistage en cancérologie doit atteindre 3 objectifs : 1) il doit détecter des cancers précocément ; 2) il doit diminuer la mortalité liée au cancer qu'il recherche ; 3) il doit améliorer la survie globale c'est à dire diminuer la mortalité quelle qu'en soit la cause. Sinon... il faut l'abandonner. Je rappelle qu'à ce jour aucun test de dépistage de cancer n'a atteint les 3 objectifs.

 Gardons courage.

Bonne année 2018.


15 commentaires:

Emilio a dit…

J'adore l'article :

On est tous foutus, mais sinon ... BONNE ANNÉE 2018

Il a un sens de l'humour souvent assez corrosif ce docteurdu16

Lucienne a dit…

Très bon article à transmettre à la ministre ! mais le lira-t-elle ?

Anonyme a dit…

https://www.capital.fr/votre-carriere/plus-de-1-000-euros-par-jour-les-incroyables-remunerations-des-medecins-interimaires-a-lhopital-1263548

on a oublié ça...car qui paie au final ..?

un visiteur medical de 52 ans...

Anonyme a dit…

Merci pour cet article de grande qualité écrit avec virtuosité aussi savoureux que démoralisant. Merci pour votre esprit de résistance et votre courage de dénonciation qui ne faiblit pas.
BT

CMT a dit…

Merci pour ce brillant résumé de la situation et je n’aurais pas grand-chose à ajouter.

La phrase qui résume le mieux le nœud du sujet, à mon sens, est celle-ci : « Et cette sur promesse va conduire au point suivant : puisque les médecins ne peuvent ou ne veulent assumer les désirs de la société (immortalité, indolence, scanners à répétition) les non médecins, les gestionnaires, les apprentis sorciers, les citoyens vont dire aux médecins ce qu'il doivent faire, "j'ai envie de", et, à la fois se tourner vers des techniques ou des traitements non éprouvés ou insuffisamment évalués, tester la médecine non officielle, et cetera. Pour assouvir ses désirs. »

L’histoire de la société moderne, où le capitalisme financier succède au capitalisme industriel, est celle de l’histoire d’amour entre cette figure sociologique, le consommateur, celui-là même à qui tout est dû, qui veut tout, tout de suite et qui aurait tous les droits, et le marché, qui se résume de plus en plus à des multinationales, censé pouvoir combler tous ses désirs.

Le problème c’est que cette histoire d’amour repose sur un malentendu et une duperie. Le marché ne fait mine de placer le consommateur sur un trône, de le porter au pinacle que pour mieux l’utiliser comme chair à canon, et chair à canon est le mot approprié, quand l’exploitation de la crédulité se traduit dans l’exploitation des corps mêmes http://docteurdu16.blogspot.fr/search/label/LAFONTAINE%20CELINE .

De plus en plus de travaux montrent que on vit mieux, et plus longtemps quand on ne cède pas aux sirènes du marché qui fait mine de vous inonder en permanence de ce qui provoque désir et plaisir, nourriture transformée, médicaments, procédures médicales sophistiquées.

Avoir un accès facile à l’imagerie par scanner détermine des néphrectomies (ablation des reins) supplémentaires aux USA (4 pour 1000) d’après l’étude effectuée par Gilbert Welch https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2665734.
Accessoirement, mais pas tant que ça, cet accès à l’imagerie irradiante réclamé par les patients serait responsable, aux USA de 3 à 5% des cancers , ce qui représente tout de même 34 000 à 84 000 cancers https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/article-abstract/2665730?utm_source=TWITTER&utm_medium=social_jn&utm_term=1248194483&utm_content=content_engagement%7carticle_engagement&utm_campaign=article_alert&linkId=46306082&redirect=true. Sachant que beaucoup de ces scanners sont totalement inutiles on comprend l’étendue du problème.
Dans un autre registre, les noirs et les hispaniques américains sont moins touchés par l’épidémie des opiacés et la vague de décès responsables en grande partie du recul de l’espérance de vie. Et ceci grâce au fait que les médecins seraient plus réticents à leur prescrire des opiacés http://www.newsweek.com/racism-opiod-epidemic-blacks-latinos-trump-704370 ....

CMT a dit…

suite

Le mot clé est donc DISCERNEMENT, par opposition à « envie », « consumérisme », « pulsion d’achat ». Et ce n’est pas facile de prendre du recul quand la société toute entière, loin d’être idéologiquement neutre, ne vise, à travers la publicité, les « hypes » et les surpormesses de l’innovation qu’à nous transformer en des êtres dévorés en permanence par l’avidité.

Ce n’est pas facile et c’est même douloureux de renoncer à ses illusions pour mieux prendre soin de soi-même, de ses proches et de la société.

Et il faut y arriver en évitant de tomber dans les bras de nouveaux gourous, ceux des alter-médecines, qui, pour être plus confidentiels ne sont pas moins intéressés et plutôt plus enclins à la manipulation du patient que le médecin moyen.

En médecine et avec toutes les limitations qu’elle peut comporter, mais aussi avec la largesse de vue et l’inventivité que permettent ses trois volets, l’EBM est ce qu’on a trouvé de mieux car elle permet d’échapper aux illusions en exigeant des décisions informées par un haut niveau de preuve tout en intégrant des notions subjectives : « La médecine par les preuves n’est pas un livre de recettes médicales. Parce qu’elle nécessite une approche par le haut qui intègre les meilleures preuves cliniques externes avec l’expertise clinique individuelle et le choix des patients, elle ne peut conduire à une approche servile et automatique des soins de chaque patient ». D Sackett http://docteurdu16.blogspot.fr/2008/08/evidence-based-medicine-les.html .

Son dévoiement par Big Pharma et ses publications falsifiées et frelatées n’autorise pas à s’en dispenser, comme le voudraient les représentants des médecines parallèles
Comme le disait Benjamin Mazer, anatomopathologiste américain critique:
“The greatest challenge in evidence-based medicine is not sorting out true from false but sorting out what seems to be true from what is true.”



Anonyme a dit…

Le discernement il va en falloir surtout avec l'idée non fondée de la théorie du complot par notre ministre de la santé à propos de la réflexion engagée sur les médicaments vaccins.Quand on veut se débarrasser de son chien on dit qu'il a la rage.Mais la liberté de penser ne peut pas s'acheter ni se prendre à moins que nous ne soyons plus dans une démocratie.
BT

Emilio a dit…

Les 2 derniers articles de Marc Girard sont indissociables.

J'adore ce type, c'est grave docteur ?

Marc Girard : Au bonheur des eunuques : la vaccination contre l’hépatite B

http://www.rolandsimion.org/spip.php?article394

Marc Girard : Pot-Bouille chez les eunuques : l’arrière-cuisine des « études » sur la vaccination contre l’hépatite B

http://www.rolandsimion.org/spip.php?article395

Pour info, je ne fais pas parti de ceux qui le lise "Juste un peu".

Anonyme a dit…

Il va nous en falloir du discernement et du bon sens.

Soyons positifs il reste encore des gens intelligents...

bastance a dit…

Quel article ! tellement vrai ! quel courage également Docteur, des personnes comme vous sont rares hélas....mais ça ne remonte pas le moral tout ça ! bonne année à tous

Anonyme a dit…

J’ai lu l’article sur “La dérive de l'oncologie”. Il y a pas mal de choses qui me semblent peu claires ... vous affirmez que la plupart des médicaments en oncologie sont développés sur la base d’essais qui utilisent la PFS dans des essais de non-infériorité et sur la base d’essais conduits dans des pays en voie de développemen. Avez-vous des exemples précis à citer ? Des médicaments anticancéreux autorisés sur ces bases en 2017. Il y a une autre phrase sur laquelle j’aimerais vos commentaires ... vous dites que la PFS ne semble pas prédir la survie globale des patients. En regardant une revue systématique publiée par Prasad dans le JAMA de 2015, il conclut que la corrélation entre la PFS et l’OS dépend du type de tumeur avec 50% des tumeurs où la corrélation est faible, 25% où elle est moyenne et 25% où cette corrélation est élevée ... (voir JAMA Intern Med 2015; 175 : 1389-1398. Avez-vous des explications là dessus.

Merci.

JC GRANGE a dit…

@Dernier anonyme.
j'ai relu l'article de Prasad (https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2323416) dont voici la conclusion : "Most trial-level validation studies of surrogate end points in oncology find low or medium strength correlations with overall survival. All validation studies use only a subset of available trials. The evidence that surrogate end points predict overall survival in oncology is limited." Mais il est important de lire la Discussion et en particulier The limitations of the Study. Ainsi, si on présente les résultats de l'étude Prasad (qui sont biaisés par le fait que les études non publiées n'ont pas pu être prises en compte) en disant qu'il n'y a pas de corrélation robustee entre PFS et OS dans 75 % des cas, pour des produits commercialisés ! on est mal.
Je rappelle aussi queles 71 molécules anti cancéreuses (tumeurs solides réfractaires et / ou métastasées et / ou avancées) approuvées par la FDA entre 2002 et 2014 ont augmenté l'espérance de vie de 2,1 mois en moyenne et au prix moyen de 10 000 dollars par traitement sans compter de sévères effets indésirables. Merveilleux !

chevalier a dit…

CMT,

"Son dévoiement par Big Pharma et ses publications falsifiées et frelatées n’autorise pas à s’en dispenser (de l'EBM), comme le voudraient les représentants des médecines parallèles."

Si elles sont falsifiées (ce qu'elles sont) il faut donc bien s'en passer !!

Même si elles ne le sont pas et qu'elles sont bien faites en évitant les biais et en étant représentatif d'une population donnée : elles restent ce qu'elles sont des statistiques sur une population. Le médecin lui est devant UN patient : leur intérêt restera par nature limité.

Terrible ces médecins qui n'ont jamais été capable de dépasser le second cycle des universités et qui n'ont aucune formation scientifique bien qu'ils s'en réclament

Anonyme a dit…

Merci pour ces clarifications mais vous ne repondez pas exactement a mes questions ... je ne remets pas en question le faible niveau de preuves d'efficacite des anticancereux enregistres par la FDA (ce n'etait pas le sujet de ma question), je vous demandais si pour illustrer votre affirmation, vous aviez des exemples précis de produits autorises (en Europe de preference) en 2017 (car vous faites une analyse de 2017) sur la base d'essais de non-inferiorite conduits dans des pays en voie de developpement ou bien dois-je comprendre qu'aucun produit n'a ete enregistre sur cette base en 2017 ?

Ensuite, j'ai bien lu et compris la discussion de Prasad mais vous affirmez que "Le problème vient de ce que le PFS ne prédit pas une augmentation globale de survie" ... vous discutez la relation entre TOUS les criteres d'evaluation intermediaires en oncologie (ORR, DFS, PFS, etc ...) mais ce n'etait pas ma question. Prasad a trouve un nombre limite d'etudes dans lesquelles une importante correlation (i.e. au sens statistique du terme cad une relation lineaire) avait ete etablie entre la PFS et l'OS (Buyse 2007, Mauguen 2013, etc.). Donc, je me demande si votre affirmation n'est pas un peu rapide au vu des resultats de l'etude Prasad. Avez-vous des clarifications par hazard ???

Anonyme a dit…

Je voulais aussi attire votre attention sur une autre etude independante conduite au Royaume-Uni visant a etudier la relation entre la PFS et l'OS. Leur jugement est moins tranche que le votre car leur etude suggere que la correlation varie d'un type de cancer a l'autre. Cette correlation ete elevee dans certains cancers (par ex. cancer du sein metastase - ce qui semble logique si l'on se referre a la definition de la PFS). https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmedhealth/PMH0092942/

Avez-vous de commentaires particuliers sur cette autre etude?