lundi 10 janvier 2011

MEDIATOR ET MEDIATOR - HISTOIRES DE CONSULTATION 60 ET 61

Le bain turc (Jean-Dominique INGRES 1780 - 1867)
(Femmes attendant le Mediator à l'ouverture des portes de la boutique Servier)

Ce samedi huit janvier de l'an de grâce 2011. Cabinet de médecine générale.

Consultation 60 : Madame A, 66 ans, me dit que son ancien médecin traitant lui avait prescrit de l'Isoméride alors qu'elle était enceinte. Elle lui en veut beaucoup. J'aimerais quand même aller voir un cardiologue. Nous parlons un peu, je vois qu'elle a vu le cardiologue il y a trois ans, routine, et qu'elle ne m'a parlé de rien à l'époque. L'examen était normal. Je l'interroge. J'écoute son coeur à la recherche d'un souffle (pas de souffle). Je me fends, contraint et forcé, d'une lettre pour un cardiologue. La patiente m'a dit, dès le début, qui était le méchant prescripteur (que je connais). J'ai de la chance : ce n'est pas moi.

Consultation 61 : Madame A, 36 ans, 164 centimètres et 98 kilos, est inquiète car elle a reçu du Mediator pendant six mois. "Qui vous l'a prescrit ? - Un rhumatologue à Paris. - Un rhumatologue ? - J'aurais, à cette époque, tout accepté pour maigrir." Je l'interroge, je l'examine et je me fends d'une autre lettre pour un autre cardiologue. Elle m'a aussi dit le nom du rhumatologue parisien que je ne connaissais ni des lèvres ni des dents.


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Jamais je n'aurais pris ou prendrais un médicament pour maigrir. Je me limite à la marche et à modifier mon comportement, puis accepter que j'ai des rondeurs. Et faire la sourde oreille quand un médecin veut dire que je dois perde du poids, l'ai fait une fait et pris 4X plus que de perdu.

Bonne journée
Chantal

Anonyme a dit…

La mauvaise nouvelle, c'est que les 2 millions et quelques de patients à qui on a prescrit du Médiator ces 33 dernières années vont se précipiter dans les cabinets dans les mois qui viennent, et avec raison (un risque sur 1000 à 1 risque sur 4000 d'y rester en moyenne et combien d'avoir des dégâts cardiaques invalidants?) vont se faire faire des échographies cardiaques etc. La bonne nouvelle, c'est qu'on a enfin arrêté les compteurs.
La mauvaise nouvelle c'est que cela va coûter très cher à la Sécurité Sociale et aggraver le fameux et mythique "trou de la sécu". Le gouvernement s'en servira ensuite pour culpabiliser les patients et réduire encore les remboursements et les prestations sociales. La bonne nouvelle: il n'y en a pas, sauf si on croit aux contes de fée et qu'on s'imagine que le gouvernement va agir de manière morale pour une fois et facturer cet énorme surcoût au laboratoire Servier soi-même.
La mauvaise nouvelle c'est que cela va entamer encore un peu plus la confiance que les patients ont en leurs médecins traitants. La bonne nouvelle est que cela fera peut-être réfléchir un certain nombre de médecins qui arrêteront de lire les torchons financés par l'industrie pharmaceutique où se sont étalés pendant des années, ou s'étalent encore des pubs grand format pour le Médiator, pour Agréal,Avandia, Synagis,Zyprexa, Gardasil et autres cochonneries (je mélange volontairement des médicaments et vaccins non retirés encore du marché) Et peut-être que cela leur donnera l'idée de s'abonner à Prescrire qui est en train de faire du bon travail de prévention et d'en subir les conséquences.Car celui qui gène vraiment l'hégémonie des laboratoires sur l'information concernant les médicaments doit s'attendre à des poursuites.
CMT

psentis a dit…

sans souffle et sans essoufflement est-ce vraiment nécessaire de faire une écho?