samedi 26 décembre 2009

LES LABORATOIRES ROCHE AURAIENT-ILS PEUR DES INITIATIVES DE LA DGS ?

En lisant le texte écrit récemment par Marc Girard appelant à l'éthique médicale et publié en réaction à la Recommandation DGS - Urgent du dix décembre 2009, texte que je vous recommande de lire ici, je me posais la question suivante : que se passe-t-il dans les Laboratoires Roche ? Marc Girard, dans son texte, ne manque pas de faire la part entre la DGS et la firme elle-même. Pourquoi cette distinction ? Le fait-il pour tenter de mettre en défaut et l'un et l'autre ou a-t-il senti quelque chose qui clochait ?
NB. Me reportant au texte initial de la Recommandation, je me suis rendu compte qu'il existait sur le site officiel du gouvernement un justificatif aux changements préconisés, publié a posteriori en raison des protestations de certains médecins... Voici la nouvelle version "explicative".

Il me semble, mais il s'agit effectivement d'une hypothèse peut-être hasardeuse, que le laboratoire Roche se sent à la fois satisfait du chiffre d'affaire généré par Tamiflu et gêné aux entournures, je dirais même exagérément craintif sur de ce qui pourrait se produire. Comme si la position de la DGS le rendait mal à l'aise...

Entendons-nous : nous ne négligeons pas le fait que la majorité des experts vaccinaux participant aux différentes commissions ad hoc entourant la ministre Roselyne Bachelot ont eu, ont ou auront des relations commerciales, idéologiques ou intellectuelles avec la firme suisse. Il se pourrait donc que, dans ma grande naïveté, je ne vois pas l'influence directe et consciente de Roche sur ces experts aux conflits d'intérêts évidents et non assumés dont l'aboutissement ultime serait la publication de la fameuse Recommandation. Ainsi, Roche aurait tout loisir, si les choses se passaient mal, de prétendre que la firme suisse n'était en rien derrière les décisions gouvernementales françaises... Mais un certain nombre de faits me paraissent curieux.

Premier scénario : Les Laboratoires Roche ont laissé la bride sur le cou des experts en tentant de garder leurs distances afin de ne pas trop les influencer, sachant de toute façon que les objectifs commerciaux étaient atteints. Et Roche s'est rendu compte, en prenant de la distance, que les experts se révélaient encore plus royalistes que le roi ! Qu'ils faisaient mieux le travail de promotion du Tamiflu que jamais l'équipe marketing de Roche n'aurait réussi à le faire ! Il valait donc mieux continuer de ne pas apparaître et se contenter d'offrir des facilités éditoriales et / ou financières peu voyantes aux dits experts, meilleurs visiteurs médicaux qu'e les réseaux mondiaux de visite médicale formés par Roche !

Deuxième scénario : Les laboratoires Roche ont abdiqué. On leur a demandé la générication de leur molécule, ils ont accepté sans rien dire, soumis à la loi martiale du gouvernement français en état de crise sanitaire, ils ont même accepté que cela se fasse dans des conditions opaques (simple étude de bioéquivalence) et sous la houlette de l'Armée française connue mondialement pour son expertise en ce domaine, ils se sont tus. Si l'on prend l'exemple de la préparation extemporanée d'un conditionnement nourrisson à partir des gélules et désormais des comprimés sécables fabriqués par la pharmacie centrale des armées, je vous laisse juge des modifications apportées par l'équipe des potards aux ordres de Madame Roselyne Bachelot en comparant ce qui existait avant dans l'AMM (voir page 3 notamment) ou dans la notice officielle du Tamiflu, et les instructions nouvelles de l'AFFSAPS relayées par la DGS : ici. Les Laboratoires Roche laissent faire et attendent le premier gag pour souligner combien on les a mis en dehors de l'affaire.

Troisième scénario : les Laboratoires Roche sont terrorisés (ou du moins une partie des cadres de l'entreprise est terrorisée) car ils disposent de données alarmantes concernant et la dangerosité du tamiflu en termes d'effets indésirables (seuls quelques cadres de la pharmacovigilance sont au courant et on leur a demandé de se taire pour ne désespérer ni les Laboratoires Roche ni le gouvernement français) et les risques de résistance induits possiblement par une utilisation massive du Tamiflu (notamment quand les symptômes ne sont pas encore apparus, ce qui est la politique du gouvernement français). Sans compter de rares cas d'aggravation de la grippe sous Tamiflu !

Mais, mes amis, il ne s'agit que d'hypothèses.

Le troisième scénario s'est déjà déroulé avec d'autres molécules dans le passé et il n'est pas impossible, mais là nous allons très loin, que ce soient les Laboratoires Roche eux-mêmes qui alertent le gouvernement français des risques de dérive en mettant eux-mêmes des restrictions.

Bonnes Fêtes.

vendredi 25 décembre 2009

LES EXPERTS JUSTIFIENT TAMIFLU SUR DES DONNEES SCIENTIFIQUES SANS VALEUR


La Recommandation de la DGS - Urgent que nous avons commentée ici sur ce blog et qui incitait les médecins de premier recours à prescrire systématiquement du Tamiflu à tous les patients présentant une grippe clinique (dont les critères diagnostiques avaient été élargis pour les besoins de la cause) sans faire de prélèvements naso-pharyngés à titre diagnostique, nous avait paru d'un très faible niveau de preuve (accord professionnel selon la classification habituelle).

Des médecins s'étaient étonnés, des sociétés savantes de médecine générale avaient publié des communiqués sceptiques, des médecins avaient pétitionné et la caravane était passée.

Et voilà que l'InVS, le bras armé de la DGS, l'organisme aux ordres de Madame Bachelot, publie !

Et cette publication que vous pouvez consulter ici montre à quel point Madame Bachelot, lorsqu'elle pérore dans les étranges lucarnes sous le regard bienveillant de Michel Cymes en disant que (sic) la France dispose des meilleurs épidémiologistes du monde et des virologues les plus éminents dans le même métal, confirme le point de vue que nous avions exposé : cette recommandation (sic) est fondée sur du vent.

Cette publication ne passerait pas le Comité de Lecture de la Revue de Médecine de Deuxième année de la Faculté de Médecine de Petaouchnok (sauf si le Président de la dite université en était le signataire) tant elle est partiale, partielle, et que les chiffres qu'elle cite sont faibles, non vérifiés et sujets à caution.

Oh, les tableaux sont bien faits, ronflants avec des p statistiques qui en jettent mais, en détail, dans le fond, on se rend compte qu'il ne s'agit que d'impressions fondées sur des a priori et que la rédaction aurait tout aussi bien pu en être faite par des employés d'un laboratoire vendant un anti viral !

Cela dit, pour ne pas provoquer l'hilarité complète des épidémiologistes, des statisticiens et des cliniciens (dont le petit docteur du 16 de Mantes-La-Jolie), ces braves gens, sous la dictée de Madame Weber écrivent ceci : "Notre analyse a des limites car réalisée sur des données observationnelles portant uniquement sur des cas hospitalisés. De plus, nous n'avons pas pu prendre en compte d'éventuels facteurs de confusion et les informations concernant les modalités du traitement étaient manquantes pour environ cinquante pour cent des cas. " Vu le faible nombre de cas analysés... on se demande où l'on se trouve, dans un article scientifique ou dans Le Parisien !

Ainsi, cher Monsieur Houssin, ainsi, chère Madame Bachelot, ainsi, chère Madame Weber, je continuerai à ne pas appliquer la fameuse recommandation !

vendredi 18 décembre 2009

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PROFESSEUR DIDIER HOUSSIN, DIRECTEUR GENERAL DE LA SANTE

Monsieur le Directeur Général de la Santé,

En tant que médecin généraliste exerçant depuis trente ans, c'est-à-dire simple médecin praticien, non expert en virologie, non expert en Santé Publique, tentant dans ma pratique de tenir compte à la fois des données de la science, de mon expérience clinique et sociale et des valeurs et préférences de mes patients, je vous écris pour vous signifier que je ne respecterai pas le communiqué DGS – Urgent du 10 décembre dernier (Nouvelles recommandations sur la prise en charge des patients grippés).

En effet, la Direction Générale de la santé, dont vous êtes le Directeur, me recommande à la fois de prescrire de l’oseltamivir à doses curatives à tous les patients présentant une grippe clinique (dont vous modifiez à l’occasion les critères diagnostiques cliniques en les simplifiant à l’excès) et de façon préventive aux sujets à risque (risque dont la définition a changé plusieurs fois) ayant été en contact étroit (les critères de ce contact étroit ont également été changés) avec une personne grippée (sic) selon un protocole dit préemptif à doses curatives et hors AMM.

Cette recommandation a comme valeur celle d’un accord professionnel puisqu’elle ne s’appuie, dans votre communiqué, sur aucune référence scientifique publiée, sauf bien entendu, j’imagine pour le traitement préemptif, la notion d’émergence de résistances à l’oseltamivir que vous niiez jusqu’à présent contre toute évidence. J’imagine que si vous possédiez des informations confidentielles d’un haut niveau de preuves que j’ignorerais, vous n’auriez pas manqué de m’en faire part.

Ma détermination à ne pas respecter cette recommandation est confortée par le fait que, contrairement à ce que vous écrivez, à savoir la progression de la pandémie, le nombre de cas de grippes cliniques (sic) diminue et que le virus A(H1N1)v n’est retrouvé ces dernières semaines que dans 54 % des prélèvements effectués par le réseau GROG dans le cas de syndromes grippaux isolés. Par ailleurs vous décidez dans le même temps et contre toute logique (puisque vous arguez sur l’augmentation des hospitalisations et des formes graves) que les prélèvements naso-pharyngés à titre diagnostique ne seront plus pratiqués et que les enfants de moins de un an ne seront plus adressés dans une consultation hospitalière dédiée et surveillés de façon rapprochée en milieu hospitalier lorsqu’ils seront traités par oseltamivir.

Je décide donc que je garderai ma liberté de prescription (et, en l’occurrence, de non prescription) et que je continuerai de prescrire ou de ne pas prescrire un antiviral en me fondant sur les principes de la Médecine par les Preuves qui conduisent les relations que j’entretiens avec mes patients dans les différents domaines de la pathologie où j’interviens.

Bien confraternellement.

Docteur Jean-Claude GRANGE

mardi 15 décembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : IL Y A DES CENTRES DE VACCINATION CAR JE NE SAIS PAS VACCINER

Vous savez combien je suis peu impressionné par l'efficacité de la vaccination antigrippale saisonnière pour diminuer la mortalité des personnes âgées (ici) et vous savez également que je dispose de preuves scientifiques pour alimenter ma "croyance", notamment la Collaboration Cochrane.

En cette période de controverses sur l'utilisation du tamiflu nées de la publication d'un Communiqué DGS - Urgent (ici) [et l'on note que les réactions émanant des médecins généralistes commencent à se faire pressantes : Collège National des Généralistes Enseignants, Société Française de Médecine générale, par exemple], je feuilletais d'un derrière discret le document CAPI que l'a remis ma DAM (Déléguée de l'Assurance Maladie) dont je vous ai parlé ici et que je ne signerai pas pour de multiples raisons (la tournure actuelle de la militarisation de la médecine me rendant encore plus circonspect) : je me suis rendu compte, au chapitre Grippe, Nombre de patients MT>=65 ans ayant eu un remboursement de vaccin contre la grippe/Totalité des patients MT>=65 ans MT (sic) que j'atteignais le score de 61,2 % SANS RIEN FAIRE !

Actuellement, dans les Yvelines, aujourd'hui 15 décembre 2009, le taux de vaccination des personnes à risques (il faudrait en parler longuement), est de 4,16 % !

Mon attitude dans la grippe saisonnière a changé depuis que la vaccination est proposée gratuitement aux plus de 65 ans (1985) : au début, j'étais, sans conviction, tout feu tout flamme, puis j'ai lu et je suis devenu sceptique.
Donc, mon attitude dans la grippe saisonnière est la suivante : je réponds à la question "Faut-il vacciner les personnes de plus de 65 ans contre la grippe saisonnière ?" en tentant de respecter les trois piliers de l'EBM (voir ici).
a) L'expérience externe : voir Cochrane citée plus haut
b) L'expérience interne : il me semble que depuis trente ans que je suis médecin généraliste je ne vois plus de "grosses" grippes très invalidantes et surinfectées, notamment chez les personnes âgées, comme je les voyais auparavant, quand la vaccination n'existait pas.
c) Les valeurs et les Préférences des patients : quand un malade veut se faire vacciner je le vaccine, quand il ne veut pas, je n'insiste pas, sauf facteurs de risques très évidents.

Et, dans ce cas précis, avec l'aide des bons de la CPAM (pas avec ceux de la mutuelle SNCF qui n'envoie jamais de bons), avec les convictions de mes patients, avec l'aide du pharmacien et désormais avec l'aides des infirmiers / infirmières libéraux , j'arrive au chiffre de 61,2 % !
Elle serait pas contente la Roselyne avec des chiffres pareils à fin décembre ?

Je rappelle par ailleurs que les objectifs de la CPAM sont de 75 % de la population cible !

Ainsi, dans la grippe A/H1N1v, et le nombre de patients qui me disent "Si c'était vous, je me ferais vacciner... Vous me connaissez...", je pense qu'en vaccinant les personnes à risques je ferais un taux meilleur que 4,16 % !

Tu m'entends, Roselyne ?

vendredi 11 décembre 2009

LA DIRECTION GENERALE DE LA SANTE PERD LES PEDALES !

La Direction Générale de la Santé vient de publier un DGS-Urgent en date du 10 décembre 2009.


Les experts français sont à la dérive.
Ou alors ils sont sous influence.
Je ne dirai pas qu'ils sont sous l'influence de Big Pharma !
Je ne dirai pas qu'ils sont sous l'influence d'une camisole chimique.
Je ne dirai pas qu'ils sont retranchés dans leur tour d'ivoire.
Je dirai qu'ils sont sous influence politique.

Quand les centres de vaccination sont fermés Madame Bachelot vire le directeur de la DDASS.
Que fait-elle quand les centres de vaccination sont vides ?
Elle donne du tamiflu à tout le monde.

Madame Bachelot, nouveau Directeur Général de la Santé, Madame Bachelot, nouveau directeur de l'INVS, Madame Bachelot, nouveau Président de la commission d'AMM, Madame Bachelot, nouveau Président des Centres Régionaux de Pharmacovigilance. Madame Bachelot : l'arbitre des élégances médicales.




Voici le nouveau communiqué DGS Urgent du 10 décembre 2009. Une date unique dans le changement de statut de la médecine française.


La médecine française est devenue une médecine d'Etat.


Il a fallu attendre la présidence de Nicolas S pour que notre médecine devienne une annexe du gouvernement.




Que dit ce Communiqué ?




Compte tenu de la progression de la pandémie sur le territoire et de l'augmentation des hospitalisations et formes graves, les recommandations de prescription des antiviraux ont évolué.

Qui écrit les recommandations ? Où sont les experts ? Où se cachent-ils ? Signent-ils leurs oeuvres ? Publient-ils leurs conflits d'intérêt ? Citent-ils leurs sources ?

Les nouvelles recommandations sont les suivantes et prendront effet le 10 décembre.


S'agit-il d'un Décret ? D'une nouvelle Loi ? D'une injonction d'un juge ? D'une décision de justice ? De recommandations opposables ?


- la prescription du traitement antiviral est systématique pour les patients présentant une grippe clinique


Il semble, selon le GROG et au moment où nous écrivons ces lignes, que seulse 52 % des consultations médicales pour Insuffisances Respiratoires aiguës soient A/H1N1v positifs .


- Le prélèvement naso-pharyngé à visée diagnostique préalablement à la mise sous traitement antiviral curatif n'est pas systématique. Ses indications sont restreintes à des cas particuliers comme les formes graves.


Ces deux dernières recommandations signifient que toutes les Insuffisances Respiratoires Aiguës, les bronchites, les rhinopharyngites, les crises d'asthme, et cetera, vont être traitées par Tamiflu ! Soit, selon les chiffres du GROG : un million sept cent mille prescriptions de tamiflu par semaine ! Dont 48 % à mauvais escient !


En sus : Qu'est-ce qu'une forme grave ? Est-ce une forme nécessitant une hospitalisation ? Voir ici.

- Il convient de surveiller l'apparition de tout signe d'aggravation et en particulier d'une dyspnée et de recommander, dans ce cas, l'appel du centre 15.

On surveille comment une bronchite dyspnéisante ou une crise d'asthme dans le même métal ?


- Pour une personne non malade et présentant des facteurs de risque (dont les femmes enceintes et les enfants de moins de un an) qui a été en contact étroit avec une personne grippée, un traitement antiviral post exposition est recommandé. Le traitement est dit préemptif (à dose curative et pendant cinq jours).


Ici, nous atteignons le grandiose.


Attardons-nous sur : les facteurs de risque. Ils sont décrits ici dans un document datant du 13 novembre 2009 (Recommandations du Comité de lutte contre la grippe). Ces facteurs de risques sont devenus difficiles à comprendre : en effet la dernière version est différente de celle du 23 octobre 2009 (qui n'est plus en ligne) qui a servi à définir les populations à vacciner.les facteurs de risque ne sont donc pas les mêmes selon qu'il faut donner du tamiflu ou vacciner !


Insistons encore : Qui a été en contact étroit avec une personne grippée. Le tableau page 13 de ce document (ici) spécifie : Les personnes vivant sous le même toit (on semble comprendre) et Les contacts directs (moins d'un mètre et prolongés), on a plus de mal : Est-ce qu'un patient ayant attendu quinze minutes (ou plus) dans une salle d'attente rend les autres patients de la salle d'attente susceptibles d'être tamiflués ?


Et sur : le traitement dit préemptif : nous sommes hors AMM. L'AMM dit pour les adolescents à partir de 13 ans et pour les adultes : 75 mg par jour pendant dix jours. Pour les sujets plus jeunes la dose adaptée à l'âge est d'une prise par jour pendant dix jours. Comme rapporté par l'AFSSAPS.


AINSI, LA DGS RECOMMANDE DE PRESCRIRE HORS AMM SANS QUE L'AMM AIT ETE MODIFIEE. AVIS D'EXPERTS ?
L'AMM n'a pas été modifiée mais l'AFSSAPS a cependant donné son avis (ce qui n'est pas une procédure normale dans le cas des AMM). Par ailleurs, l'AMM du Tamiflu est européenne et aucune modification européenne n'a éta formulée. Cet avis de l'AFSSAPS est donc illégal.




Dans le même temps, les Prises en charge des patients telles qu'elles peuvent être trouvées sur le site gouvernemental ont été modifiées sans que les professionnels de santé n'aient été avertis !


Pour un adulte ou pour un enfant de plus d'un an il va être difficile de ne pas prescrire de tamiflu de façon systématique et les algoritmes proposés sont de véritables injonctions médicolégales !

Pour les nourrissons de moins de un an. il me semble raisonnable, au vu de ce qui est écrit, pour un médecin généraliste lambda d'appeler systématiquement le centre 15 tant la fiche d'information patient est dramatique. Je crains que cette mesure de précaution ne finisse par engorger les services d'urgence mais il me paraît peu judicieux (avis d'expert de médecine générale) de prendre le moindre risque, non pas d'un point de vue médical, mais d'un point de vue médicolégal. [Cette interprétation est très rare chez moi mais elle m'apparaît, pour le coup, indispensable en raison de l'imbroglio des textes officiels et des contradictions que l'on voit poindre partout]. Quant au traitement antiviral post-exposition (sic) dit préemptif (avis des experts gouvernementaux) il va entraîner un gaspillage de temps et d'énergie considérable, il va signifier que TOUS les enfants d'une crèche devront être traités ! Et cetera, et cetera. je rappelle à mes confrères généralistes que les prescriptions de tamiflu chez les nourrissons de moins de un signifient une préparation extemporanée chez un pharmacien d'officine ! Mais ce qui change surtout c'est que les nourrissons d emoins d'un an devaient être confiés à une consultation hospitalière dédiée pour surveiller le nourrisson sous tamiflu : c'est fini !



LA DGS FAIT LA MEDECINE !


Madame Bachelot panique et prend les rênes de la Santé en France !


Elle commence par rendre des conclusions de phases II en public en décidant que le rappel du vaccin anti A/H1N1v n'est plus nécessaire.


Elle autorise la vaccination des nourrissons par le Panenza sans que l'AMM française ne dispose des chiffres de séroconversion après deux injections chez les 51 enfants testés entre 7 et 35 mois !


Elle décide que tous les cas de grippe clinique seront A/H1N1v afin de convaincre les Français de se faire vacciner et ce qui devait arriver arrive : l'OMS dénonce la France comme le mauvais élève du monde puisque la grippe diminue partout sauf en France..


Elle décide de changer les critères d'imputation des décès dus à la grippe A/H1N1v afin de dramatiser encore plus le nombre de morts (au même moment les chiffres anglais paraissent et les critères d'imputation des décès ne considèrent que les malades chez qui la preuve de la contamination par le virus A/H1N1v a été établie : ici).


Elle décide de faire modifier par l'AFSSAPS les indications du tamiflu sans modification de l'AMM !

Elle fait établir des fiches pratiques qui, contre toute logique, font prescrire du tamiflu à tout le monde et qui comportent de nombreuses contradictions.

Heureusement que tous les médecins ne se laissent pas faire.

Un communiqué du Collège des Généralistes Enseignants nous dit que trop c'est trop.

Les médecins ne peuvent accepter toutes ces entorses aux Bonnes Pratiques ! Qu'on se le dise !

samedi 5 décembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : LA GRANDE GUERRE

J'appprends que, désormais, les énarques ministériels ont décidé que les conjoint(e)s des médecins hospitaliers et leurs enfants seraient désormais vaccinés en priorité à l'hôpital.
J'apprends que TOUS les malades hospitalisés doivent désormais être vaccinés.
Bientôt les gendarmes viendront chercher les gens chez eux pour les faire vacciner de force dans les Centres de Vaccination ouverts sept jours sur sept et de huit à vingt-deux heures !...

Toutes choses égales par ailleurs, je me demande si nous n'en sommes pas revenus à la grande guerre.
Non pas celle de l'épidémie de grippe espagnole et ses millions de morts...
Non, celle de 1914 quand tous les rouages de l'Etat étaient dirigés vers la guerre en dentelle, vers la der des der, vers l'écrasement du Boche !

Vous penserez que j'exagère mais je suis, encore une fois toutes choses égales par ailleurs, dans la position de celui qui ne voulait pas la guerre. Ecrasé, laminé, effondré par le poids de la communication étatique.

Les files d'attente devant les Centres, ce sont les files d'attente devant les bureaux de recrutement.

Nous ne savions pas, nous, pauvres citoyens sans guerre mondiale depuis 1945, ce que signifiait l'embrigadement, l'encamaredement, la parole unique, le rouleau compresseur de l'évidence, eh bien, nous y voilà !

En entendant Madame Bachelot affirmer, contre toute vraisemblance, que les épidémiologistes français étaient les meilleurs du monde (cf. la canicule), comme l'armée française était la meilleure du monde, que les virologues français itou, je me demandais si, comme les pacifistes de l'époque, je n'allais pas être mis en quarantaine...

Alors que Rony Brauman et les autres membres des ONG françaises font partie des meilleurs logisticiens de la planète et qu'ils n'ont pas été interrogés et consultés...

Nous en sommes revenus à la médecine de guerre, à la médecine à la Larrey avec le chirurgien Houssin dans le bunker !

A plus.

jeudi 3 décembre 2009

L'ETHIQUE DE MADAME BACHELOT

Lors de l'émission Allô Docteurs du lundi premier décembre 2009 dont j'ai dit tout le mal lors de mon précédent message, Madame Bachelot nous a donné des informations sur son éthique.


Alors que Rony Brauman, ancien Président de Médecins Sans Frontières, lui faisait remarquer qu'elle n'arriverait pas à vacciner tout le monde, que les choix qu'elle avait faits n'étaient pas les bons, et qu'il fallait donc d'abord vacciner les personnes à risques, et que, malheureusement, il y aurait des morts, qu'il y avait une part de loterie,Madame Bachelot a dit ceci (et répété) : "Ceci n'est pas mon éthique. Ceci n'est pas mon éthique."
Ainsi les choix stratégiques de Madame Bachelot ont-ils été dictés par son éthique !
Là, on tombe de haut.
L'éthique de Madame Bachelot ! L'éthique d'une femme politique !
Pourquoi n'a-t-elle pas interrogé le Comité Consultatif National d'Ethique ? C'était le moment !
Rony Brauman a raison : elle n'arrivera pas à vacciner toute la population, elle n'arrivera pas à vacciner la population en raison de ses choix stratégiques, elle n'arrivera pas à vacciner les personnes les plus fragiles, les SDF, les malades qui ne peuvent se déplacer (ses équipes mobiles arriveront quand l'épidémie sera terminée), elle n'arrivera pas à couvrir la cible. Eh bien, cela, jamais elle ne le reconnaîtra. Pas parce qu'elle est inintelligente mais parce qu'elle est une femme politique et qu'une femme politique ne peut reconnaître qu'elle va droit dans le mur et qu'elle entraîne la population tout entière avec elle. Au nom de son éthique !
L'éthique de Madame Bachelot est une morale de bonimentrice.
Prenons un exemple simple : le département des Yvelines (et il n'est pas inintéressant de voir que certains préfets osent dire que l'objectif de couverture vaccinale complète ne pourra être atteint dans leur département, vont-ils être virés ?). La population est de 1,3 million d'habitants, il y a 19 centres pour adultes, 10 centres pour enfants, il faudrait donc, à raison de deux vacations par centre, chaque centre étant ouvert sept jours sur sept, que 47 patients par heure soient vaccinés dans les dits centres durant quatre mois.
Est-ce bien raisonnable ?
Madame Bachelot, si votre objectif, si la feuille de route que vous a fixée le premier Ministre et / ou le Président de la République, est de vacciner tous les Français en quatre mois, vous êtes cuite !
Vous deviendrez ambassadrice au Vatican ! A condition que l'on puisse y nommer une femme.
Et nous ne discutons pas ici, bien entendu, de la nécessité ou non de la vaccination, nous discutons de l'efficacité des moyens que vous employez au cas où cette vaccination serait la meilleure solution, comme vous le répétez partout, pour combattre le virus.
Madame Bachelot, écoutez les conseils de vos ennemis : cessez cette politique désatreuse et vous en remercierez vos ennemis. Si vos amis vous disent, si vos experts amis vous disent que tout va bien, ne les croyez pas, ils veulent votre poste voire votre peau.

mardi 1 décembre 2009

CE SOIR, J'AI EU HONTE

J'ai eu honte en regardant l'émission Allô Docteur sur la Cinq.
J'ai eu honte que le docteur Cymes n'ait trouvé aucun médecin opposé à la politique gouvernementale et se soit contenté de médecins généralistes, pour l'un, acquis, pour l'autre, presque acquis.
C'était une pure émission de propagande pour le plan débile de Madame Bachelot.
Ronny Brauman a été parfait et il a dit ce qu'il fallait dire : elle n'y arrivera jamais !
Les virologues ont été ce qu'ils sont habituellement : tout sauf des cliniciens.
Et c'est la représentante de Que Choisir qui, la seule, a apporté la contradiction !
On a ainsi appris que Madame Bachelot ne connaissait pas la collaboration Cochrane !
Elle n'est pas la seule : la Revue Prescrire non plus pour ce qui est de la grippe (dans son dossier grippe la collaboration Cochrane est mentionnée mais les conclusions de La Revue prescrire vont dans un sens opposé. Ceci est une précision par rapport au texte précédent).
Quel n'a pas été l'embarras du virologue de la Pitié quand il a compris que la dame de Que Choisir savait des choses qui n'étaient pas tout à fait fausses, à savoir que le vaccin anti grippe saisonnière n'était pas aussi efficace que cela et qu'il était donc difficile de comparer l'efficacité du nouveau vaccin à un vaccin qui n'était pas parfait... Que la dame de Que Choisir citait de façon élégante des publications qui disaient le contraire de ce que racontait le staff d'experts de la ministre.
Mais surtout : Madame Bachelot observait les intervenants pour savoir s'ils disaient BIEN la bonne parole, s'ils ne se trompaient pas par rapport à l'argumentaire qu'elle leur avait fait apprendre...
Navrante mascarade de professeurs de médecine qui sont obligés d'aller à la soupe et de se plier au politique, représenté par une Madame Bachelot qui sait, certes, parler, mais qui dit beaucoup de bêtises (nombre d'injections pour les femmes enceintes, AMM faites selon les règles...).
Michel Cymes et son acolyte n'ont rien lu, rien entendu, ce ne sont pas des journalistes, encore moins des médecins, ce sont les équivalents des bénis oui oui de la politique qui servent les plats aux hommes et aux femmes en place.
Madame Bachelot en a profité pour taper sur les médecins généralistes... Pour dire que, s'ils ont du temps, ils peuvent aller travailler dans les centres...
A pleurer !
Je vais me coucher triste de notre personnel médical, triste de nos journalistes médicaux, triste de nos politiques dont le seul but est leur autopromotion.